David Dirty Fonzy Quelle est ta formation ?
J'ai un master en géographie et en aménagement du territoire. Mon mémoire de maîtrise portait d'ailleurs sur l'aménagement culturel du territoire, à propos d'une SMAC à Castres qui s'appelle Lo Bolegason. J'avais une attirance forte pour le milieu de la musique !

Quel est ton métier ?
J'ai été intermittent du spectacle avec Dirty Fonzy et à côté de ça, on était techniciens road sur divers plans et, petit à petit, je me suis formé sur les régies plateaux. À Albi, on a monté en 2000, avec des musiciens locaux de styles différents, une asso qui s'appelle Pollux et qui avait pour but à l'époque d'organiser des concerts pour des groupes locaux et éventuellement d'arriver à créer un lieu autour des musiques actuelles car il n'y avait rien à Albi... ni locaux de répète, ni salle de concert. L'asso a grossi et au bout de dix ans, deux emplois salariés ont été créés et le projet à continuer à se développer jusqu'à ce que j'en prenne la direction. L'asso a aujourd'hui 24 ans, il y a six salariés permanents, deux services civiques, deux ou trois techniciens intermittents du spectacle qui sont quasiment là toute l'année, et notre organigramme est composé d'une codirection. Je suis codirecteur et j'assure tout ce qui est en lien avec l'activité de l'association, la mise en œuvre des projets, la logistique et la régie technique et une codirectrice gère le volet administratif, financier et ressources humaines. On a un chargé de com', un chargé d'actions culturelles, une coordinatrice générale de la vie associative. L'Extrem Fest est l'un des projets de diffusion de Pollux Association qui a aussi une saison de concerts à l'année, une tournée itinérante en milieu rural pendant l'été avec une camion et une remorque qui peut aller dans des villages non pourvus d'équipements de diffusion et à qui on propose des spectacles.

Quelles sont tes activités dans le monde de la musique ?
Musicien, technicien, programmateur, gestionnaire d'une structure associative.

Ça rapporte ?
Non (rires) ! Ça me paye mes factures. Si je voulais faire de l'argent, je ferais autre chose !

Comment es-tu entré dans le monde du rock ?
Au lycée, comme beaucoup, par les copains. Au collège, j'ai découvert Iron Maiden qui est devenu mon groupe préféré ... et c'est toujours le cas !. J'étais en 3ème quand Nevermind de Nirvana est sorti. Dans la foulée, Rage Against The Machine et tout... un vrai tsunami de rock 'n' roll, à une époque où il y avait Best Of Thrash et des clips de groupes américains qui étaient diffusés la nuit sur M6, les Burning Heads qui passaient à Nulle Part Ailleurs. Tout ça a forgé ma culture rock. Et on est rapidement allé voir des concerts à Toulouse, à Montauban. Puis la passion prend le dessus et ça ne s'arrête plus !

Une anecdote sympa à nous raconter ?
Je suis membre fondateur de Pollux, mais jamais on aurait imaginé que l'asso existe encore 24 ans après, une structure qui s'est professionnalisée avec des salariés. On est en préfiguration d'une création d'une salle de concerts à Albi. D'ici 12 à 18 mois, une salle de concert à nous va ouvrir, une salle dans laquelle on va pouvoir programmer toute l'année car on utilise pour une moment une salle municipale qui n'est pas tout le temps disponible : un lieu dont on osait à peine rêver à la création de l'association. Elle a évolué grâce au collectif, et c'est parfois l'asso qui me tire en avant. C'est ce qui me marque le plus dans mon parcours : l'asso m'a dépassé !

Ton coup de cœur musical du moment ?
Ouah ! Une chanteuse espagnole qui s'appelle Yawners. Super artiste, pop punk dans l'esprit Weezer. J'ai découvert ça il y a deux ans, et elle prépare un album qui devrait sortir l'année prochaine.

Es-tu accro au web ?
De moins en moins. J'ai des réseaux sociaux, mais je suis tellement occupé entre le boulot, le groupe, les enfants. Du coup, passer du temps sur Internet... y a des trucs cool, mais je ne suis pas accro, non.

À part le rock, tu as d'autres passions ?
Je suis passionné de musique en général. J'écoute beaucoup de rap et de pop anglaise période années 90, et des trucs power pop à la Weezer. Je suis également passionné de sport : j'ai joué très longtemps au football, et depuis une dizaine d'années, je pratique le trail.

Tu t'imagines dans 15 ans ?
Toujours dans le milieu dans la musique, avec j'espère des projets nouveaux car il faut se renouveler. Je ne sais pas s'il y aura encore Dirty Fonzy, je le souhaite en tout cas. Comme je te le disais, on a une nouvelle salle de concerts qui arrive, et ça va être notre prochain projet sur les dix prochaines années à installer et développer ce lieu dans le paysage musical de notre région. Je serai dans la musique, sans doute du côté d'Albi, mais l'avenir ne m'inquiète pas !