Tout le monde connait Pascal Gueugue comme le disent ses stickers. Mais l'essentiel c'est d'être connu par lui. L'homme au sourire inversé se soumet à notre interview "dans l'ombre".
Quelle est ta formation ?
Droit, Sciences Politiques et DEA Relations Internationales.
Quel est ton métier ?
Initialement journaliste... mais j'ai eu 15 vies professionnelles... aujourd'hui je gère la Fédération des Musiques Métalliques.
Quelles sont tes activités dans le monde de la musique ?
J'ai eu plein de casquettes... producteur de spectacle, manager, directeur de communication, directeur pédagogique... J'ai entrepris aussi donc beaucoup de rôle et responsabilités différents.
Ça rapporte ?
Hum... mes projets m'ont rarement rapporté beaucoup d'argent mais je crois que c'est plus moi qui ait un problème avec le fait de générer beaucoup d'argent sur des projets culturels ! Donc oui ça peut rapporter ou en tout cas permettre de vivre correctement, ce qui a été mon cas notamment quand j'étais salarié... en indépendant c'est plus compliqué... et si tu mets un minimum de sens et d'éthique ça se complique encore plus !
Comment es-tu entré dans le monde du rock ?
Je suis rentré d'abord dans le monde de la musique tout court. Le rock était présent chez moi avec les vinyles de mon père qui trainaient comme ceux de Deep Purple, Yes etc... Et la musique m'a attrapé très jeune... je suis génération 80 donc, les premiers gros clips, les chaines musicales etc... Le rock, j'y suis venu après avoir été touché par le Hip-Hop. Mon parcours à une histoire sociologique. J'écoutais beaucoup de hip-hop, soul quand j'étais petit en banlieue lyonnaise. J'étais dans une école populaire. Et mes parents m'ont basculé en école privée... De là, mes influences musicales ont bougé et j'ai basculé dans la new wave milieu des années 80. Et fin des années 80, j'ai commencé à me pencher sérieusement sur le rap dur comme Public Enemy puis les Beastie Boys fin 80. Petit à petit j'ai définitivement basculé vers le Metal, tout en gardant cet appétit pour la musique en général et mon ouverture d'esprit musicale. Par contre, j'ai toujours aimé des choses précises voire pointues... le mainstream ça me gave un peu...
Une anecdote sympa à nous raconter ?
Ouch pas évident... Ah si un truc assez drôle et récent... j'ai croisé par hasard Tobias Forge de Ghost récemment en backstage des Stranglers à l'Olympia. Et je ne sais pas pourquoi, au lieu de le saluer et parler de la qualité de Ghost, je lui ai dit machinalement, et sincèrement, que j'aimais pas trop Ghost ; ce qu'on doit pas lui dire tous les jours. Ce n'était pas de la provocation ou pour le faire chier, mais je le pensais et donc je ne voulais pas faire semblant de connaitre ou aimer un groupe dont je ne comprenais pas trop le délire. Mais, étant un mec sympa et intelligent, il a enclenché une discussion avec moi sur les goûts et la perception d'un groupe. Depuis, je suis un peu réconcilié avec leur musique et je suis allé voir en vrai sur scène, et j'ai pris une petite claque... mais je l'ai pas revu pour lui dire !
Ton coup de cœur musical du moment ?
Hum... Le dernier Avenged Sevenfold est vraiment mortel... J'ai pas trop compris l'album à la première écoute j'avoue mais il est rentré dans mes oreilles et j'ai du mal à décrocher. Un super album, complexe, audacieux. Sinon côté français, Fange. Leur dernier album est vraiment une boucherie.
Es-tu accro au web ?
Ah ça oui... beaucoup trop et depuis très longtemps. J'ai même été journaliste professionnel web sur les premiers sites d'infos en ligne au début des années 2000. La préhistoire ! Je passe beaucoup de temps à me balader, chercher telle ou telle info sans réelle démarche utile parfois... c'est fascinant mais chronophage... j'aime m'y perdre !
A part le rock, tu as d'autres passions ?
La pêche à la ligne... non je déconne... la musique en général et tout l'écosystème autour de la musique me passionne. Je suis souvent sollicité sur des projets pas forcément liés au Metal et c'est intéressant de garder cette ouverture d'esprit. C'est un milieu dans lequel je me sens tellement à l'aise. Sinon, le tatouage. Je suis tombé dedans il y a quasi 30 ans... et j'ai jamais arrêté. Je suis fasciné par les artistes, leur talent, la technique... j'aime songé à travailler dans cet univers mais la musique a été encore plus attirante.
Tu t'imagines dans 15 ans ?
Heu franchement je préfère pas... je commence à être un peu "vieux", relativement hein, j'ai 49... mais ça me fait flipper de vieillir j'avoue !
Merci Pascal pour ta dispo et ton investissement pour la scène métal. C'est toujours un plaisir d'essayer d'imiter ton sourire sur les selfies et te croiser.
Photo : JC Forestier
Publié dans le Hors Série Hellfest 2023