Jean Louis Good Friend Quelle est ta formation ?
J'ai suivi des études de graphisme et de mise en page durant sept longues années.

Quel est ton métier ?
Je suis graphiste/journaliste dans un quotidien de la région.

Quelles sont tes activités dans le monde de la musique ?
Depuis plus de 20 ans maintenant je fais des fanzines. J'ai commencé avec 21 Again, puis Paranoïa et enfin Good Friends. Ces 3 fanzines m'ont permis de découvrir et de faire découvrir des groupes qui pour moi méritent d'être mis en lumière. J'ai fait de très belles rencontres et partagé de supers moments avec des personnes soit par simple échange de mail, par téléphone ou en concert. J'ai aussi un label Paranoïa Records pour aider les groupes à sortir leur projet. Justement, je participe aux sorties du nouveau Supermunk, Panic Monster et le premier album de Basement Gary. Je prépare une compile acoustique qui devrait sortir en 2022.

Ça rapporte ?
Non, pas du tout. Le but est pour moi une fois de plus de parler des groupes, des assos, des labels, de faire des échanges entre passionnés. C'est tout de ma poche, fait DIY sans fond mais avec passion.

Comment es-tu entré dans le monde du rock ?
Bon déjà mon père est un peu mon mentor, dans la mesure où il jouait dans un groupe de rock dans les années 60. A la maison, The Shadows et autres The Spotnicks tournaient en boucle sur la platine. C'était pas mal pour un début. Mais le déclic est venu d'un ancien ami il y a 30 ans environ. J'étais en voiture avec lui et dans son poste K7 (une autre époque) il y avait l'album des Thugs Still hungry qui tournait sans cesse. Je lui ai demandé "mais c'est quoi ce groupe ?". J'ai tout de suite adoré et à partir de ce moment-là, j'ai commencé à écouter les Thugs et toute la scène angevine de l'époque, Dirty Hands, Shaking Dolls, etc. et à m'intéresser à la scène punk. Puis avec ce même pote on a commencé à faire un fanzine, lui s'occupait des interviews et moi je mettais en page. De là est partie une longue aventure avec la découverte de groupes français et étrangers, du punk rock mélodique à la noise en passant par le garage et la pop. Depuis j'ai rien lâché et continué.

Good Friends Une anecdote sympa à nous raconter ?
Alors j'en ai une, elle date un peu mais elle est pas mal. C'était pour un festival à Arcachon vers Bordeaux en 1992, je crois. L'affiche était alléchante avec Les Thugs, Kid Pharaon, Little Rabbits, Happy Drivers, Les Shériff et Ludwig Von 88. Avec deux potes on se chauffe, on prend le train pour un trajet de 8 heures suivis de 2h de car. Ah oui, c'était l'été il fait chaud à Marseille donc on est partis en short et en t-shirt. On arrive sur le site et on voit tout de suite P.Yves le bassiste des Thugs que nous connaissions bien. On tape la discute on achète un sweat des Thugs et là, commence le bordel. Certaines personnes veulent rentrer sans tickets, les vigiles barrent le passage, et s'en suit une bagarre. C'est pas fini, le petit village prend l'allure d'une cité interdite, la police intervient, il y a un mariage dans la petite église qui va vivre des moments épiques puisque les punk envahissent cette même église et veulent pécho la mariée. Il commence à pleuvoir, on avait oublié que les dépressions arrivaient par l'Ouest... Tout va bien, nous sommes en short et sans rechange. A l'intérieur du festival, c'est la folie tout le monde essaye de partir, des jets de bouteilles nous passent au-dessus de la tête, et malgré ça, Little Rabbits attaque le concert. Mais au bout de 10 minutes, arrêt total. Bilan, festival annulé. On nous fait évacuer par un terrain vague en sautant des grillages. On se retrouve trempés à un arrêt de bus, on est en short n'oublions pas, et au milieu de nulle part. Mais heureusement que des amis qui étaient sur Bordeaux sont venus nous chercher en voiture, il était 20h. Là, direction Marseille. Arrivé vers 4h du matin nous avons fini la soirée en boite de nuit et en short s'il vous plaît. Le lendemain sur FR3 je vois les images du festival qui avait fait la une des journaux télévisés. Un sacré bordel.

Ton coup de cœur musical du moment ?
Hou la la. Mon coup de cœur du moment, en fait j'en ai deux, le nouvel album des Marseillais de Pogy et les Kefars et le premier album du groupe Vanilla Blue. Une merveille en matière de mélodies et d'intensité.

Es-tu accro au web ?
Oui un peu car cela me sert à contacter les personnes que je veux interviewer, de faire passer des messages sur Facebook et Twitter concernant le fanzine et le label. Aujourd'hui c'est un outil indispensable pour toute communication. C'est rapide et les infos sont diffusées instantanément.

A part le rock, tu as d'autres passions ?
Oui je fais du surf depuis plus de 20 ans et je suis fan de foot, L'OM bien sûr.

Tu t'imagines dans 15 ans ?
Oui dans une maison de 200 m² avec piscine à vagues, un jacuzzi et un bureau avec des disques d'or sur les murs, tout ça grâce aux royalties de mon label. Non je déconne. J'espère continuer ma passion et pouvoir aider avec mes petits moyens les groupes, assos et labels. Il est primordial pour moi de garder contact avec les gens avec qui je corresponds depuis des années.