Olivier Drago New Noise Quelle est ta formation ?
DEUST Métiers de la culture et DEUST Technologies de l'Information et de la Communication. C'est le second qui, indirectement, m'a amené à exercer ce métier. Dans le cadre d'un exercice, on nous avait demandé de créer une page web perso, c'était en 1998/1999, les débuts de la démocratisation d'Internet... J'ai commencé à y publier des chroniques de disques puis cette page est devenue un webzine du nom de No Brain No Headache, jusqu'à ce qu'un éditeur me propose de monter le magazine Velvet en 2003.

Quel est ton métier ?
Rédacteur en chef de New Noise Magazine, auparavant nommé Velvet donc, puis Versus et Noise) depuis un peu plus de quinze ans, gérant de la SARL Noise publishing depuis 10 ans.

Quelles sont tes activités dans le monde de la musique ?
J'édite le magazine, j'y écris des articles, je relis et corrige les autres, je réalise des interviews de musiciens, je chronique des disques, je monte les sommaires, je gère les relations avec les labels, les attachés de presse et les groupes, je cherche de la publicité, je m'occupe d'une partie du site web Noisemag.net et de nos réseaux sociaux, je m'occupe de presque toute la partie administrative comme une partie de la comptabilité, facturation etc., je m'occupe des commandes passées sur le site web et des abonnements, je gère les relations avec l'imprimeur...

Ça rapporte ?
J'arrive à en vivre, plus ou moins bien suivant les périodes, depuis 15 ans.

Comment es-tu entré dans le monde du rock ?
D'abord en écoutant des groupes comme Depeche Mode, Midnight Oil, Toto, Dire Straits, The Cure durant la seconde partie des années 80. La musique est petit à petit devenue une passion, et après une brève période hard rock/metal, je me suis pris de plein fouet la vague grunge/indie rock 90's, qui m'a entraîné vers divers autres sous-genre, post-punk, noise rock, shoegaze, metal industriel, cold wave, hardcore, fusion, alors que je continuais à écouter du heavy metal, du thrash, du death metal, etc. J'ai ensuite eu l'opportunité d'animer une émission de radio sur Beaub Fm à Limoges puis, comme je l'expliquais tout à l'heure, j'ai monté un webzine.

Une anecdote sympa à nous raconter ?
J'hésite entre la fois où je me suis retrouvé convoqué au tribunal parce qu'un de nos anciens éditeurs n'avait pas payé les 272 000 euros qu'il devait à un imprimeur et celle où j'ai pris le petit-déjeuner avec Jaz Coleman de Killing Joke dans sa chambre d'hôtel et où il me parlait de physique quantique ou me commentait les news de CNN au lieu de répondre à mes questions. Ou cette récente après-midi passée avec un Mike Patton qui avait décidé de répondre en espagnol lorsqu'on lui parlait en anglais. Ah, et ce lecteur qui m'envoyait par la poste des magazines découpés en petits morceaux ou à moitié brûlés car il n'était pas d'accord avec certaines de nos chroniques . Bah, tout ça serait trop long.

Ton coup de cœur musical du moment ?
J'ai énormément écouté le dernier Blood Incantation, Hidden history of the human race ces derniers mois. Et aussi le premier album de Human Impact, groupe composé de membres ou d'ex-membres d'Unsane, Cop Shoot Cop et Swans. Le nouveau Higher Power : 27 miles underwater, les derniers Health : Vol.4 : slaves of fear, et Algiers : There is no year. La liste est longue...

Es-tu accro au web ?
Oui, je me connecte à Gmail toutes les 10 minutes... je reçois environ 250 mails par jour, donc bon..., je traîne pas mal sur Facebook, par contre je ne me suis jamais trop fait à Twitter ou Instagram. Et je lis quotidiennement des blogs et webzines musicaux, français ou étrangers, certains pour leurs news plutôt que leurs articles, et inversement. Pour le boulot, pour le plaisir, ou souvent les deux à la fois. Mais j'arrive parfaitement à ne pas sortir mon smartphone durant les concerts, lorsque je suis dans un bar avec des amis ou dans les transports en commun où je préfère lire des comics ou des magazines, ce qui est loin d'être le cas de tout le monde.

A part le rock, tu as d'autres passions ?
Principalement les comics, le cinéma et les Bubble Tea.

Tu t'imagines dans 15 ans ?
Je m'imagine mal rédacteur en chef de New Noise à 59 ans... Pour tout un tas de raisons. Mais qui sait ? Vu que je ne sais pas faire grand-chose d'autre.