Pour ce mag, c'est Matthieu, 25 ans, chroniqueur et photographe pour le webzine ultra actif French Metal qui répond à nos questions pour le sortir de l'ombre où il sévit depuis bientôt deux ans...
Quelle est ta formation ?
Elle n'a absolument aucun rapport ! A la base, j'ai fait un BTS informatique après un bac STG, et ensuite j'ai essayé de bosser, mais c'était mission impossible. Alors, au bout de quelques années, je suis parti sur une licence de Community Manager, et un Master Communication Événementielle. Là je suis en Master 2 Stratégie des Entreprises.
Quel est ton métier ?
Je suis des études en alternance, donc en plus de mon Master Stratégie des Entreprises, je suis chargé de communication interne dans une grosse entreprise française... que je ne citerai pas (rires) !
Quelles sont tes activités dans le monde du rock ?
Elles sont assez diverses. Déjà, je suis un gros consommateur de musique, donc je dirais auditeur et fan assidu. Ensuite, je suis aussi bassiste amateur depuis 6 ans, j'essaye de monter un petit projet avec un ami guitariste, on ne sait pas si ça va réellement aboutir. mais ça nous botte de jouer tranquillement entre nous et de composer un peu ! Enfin, chez French Metal, je fais un peu de tout : des chroniques d'albums, des live-reports, des photos, des interviews. Je n'ai pas le temps de chômer si je puis dire !
Ca rapporte ?
Pas un sou ! Mais la rédaction de French Metal m'envoie des promos, on a évidemment les accréditations qui nous font rentrer gratuitement au concert, et parfois même les groupes nous envoient directement le CD promo, ce qui est vraiment cool.
Mais je ne fais pas ça pour l'argent, simplement le fait de discuter avec un artiste, de lui dire que t'as pris des photos ou écrit une chronique, ça crée un lien, et certains se préservent un peu avec le temps. Alors quand tu vois un artiste qui partage une de tes photos ou qui te reconnaît parce que tu lui as parlé par Facebook, ouais, ça c'est la meilleure des "rémunérations" possible, c'est vraiment hyper gratifiant.
Comment es-tu entré dans le monde du rock ?
De manière très simple, à 12-13 ans j'écoutais surtout la radio quand un pote m'a passé du Iron Maiden, The number of the beast. Je l'ai écouté, et là c'était "foutu" pour moi ! Je me suis rué à la médiathèque, et j'ai pris, dans l'ordre, In Flames, Behemoth et Exodus, et j'ai jamais décroché depuis. Je suis allé d'extrême en extrême, je suis passé par tous les styles, du Glam au Grind, du Gothique au Brutal Death, du Metalcore au Black Metal, et au fil du temps j'ai commencé à donner mon avis sur des albums, des concerts. Je prenais deux ou trois photos avec un petit compact, puis j'ai lancé une page qui me sert de "cv". Je suis rentré dans un webzine néerlandais, un petit truc pas très sérieux qui s'est vite arrêté, et enfin le rédac chef de French Metal m'a donné ma chance de rentrer dans la cour des grands dès que je suis arrivé sur Paris. Et ça, c'est vraiment une expérience incroyable pour moi.
Une anecdote sympa à nous raconter ?
Je pourrais vous raconter pas mal de trucs. Les membres d'Eluveitie qui m'offrent une bière en interview, le manager d'un groupe qui "oublie" de filer la liste d'accréditations à l'accueil parce qu'il préfère aller au bar, Nick Holmes de Paradise Lost qui t'explique qu'il a vomi sur le tapis d'Ozzy Osbourne il y a des années, Mick Kenney d'Anaal Nathrakh avec qui tu déconnes et qui finit par te dire qu'il veut absolument voir tes photos.
Ton coup de cœur musical du moment ?
En ce moment je suis totalement captivé par Harakiri For The Sky et Cyhra, mais sinon une découverte très récente et dont personne ne parle, à tort, c'est Eyelight ! Du Metalcore américain avec une demoiselle à la voix de malade au chant.
Es-tu accro au web ?
Très clairement ! Je me lève, je prends mon téléphone, au boulot je suis tout le temps sur un ordi et dès que je rentre j'y retourne ! Le seul moment où je n'y suis pas, c'est dans le métro ou le RER (rires) !
A part le rock, tu as d'autres passions ?
Je fais de la photo de manière un peu plus pro depuis une bonne grosse année, et je me suis récemment lancé dans la photo avec des modèles, et je dois dire que j'adore ça ! Et j'adorerai également faire des concerts de styles très variés, juste pour faire des photos, sans forcément adhérer à la musique.
Tu t'imagines dans 15 ans ?
Il y a deux réponses à cette question. La version réaliste qui te dit "pas du tout", et la version utopiste, qui voudrait que je continue à faire ça, mais en étant payé ! Même si je sais que c'est vraiment rarissime, à moins d'être photographe pro ou de bosser dans un label. Mais en tout cas, je compte bien continuer mes passions, de manière pro ou bénévole, tant que je le pourrai !
Merci Matt
Photo : Rock'N'Hell Photography
Publié dans le Mag #35