Rock Rock > Danko Jones

Biographie > Danko schön

Power trio furieusement rock'n roll basé au Canada, Danko Jones sévit depuis maintenant un petit bout de temps puisque le groupe a sorti son premier EP éponyme courant 1998. Ont depuis suivis un autre EP l'année suivante (My love is bold) puis une compilation de titres inédits (I'm alive and on fire - A collection of songs) en 2001. En 2003, le combo canadien livre ses premiers véritables albums en 2003 (Born a lion et We sweat blood), deux manifestes punk'n roll à haute teneur énergétique, aux textes visant délibérément en dessous de la ceinture et à l'esprit brut de décoffrage, à l'image de Danko Jones (chanteur), John Calabrese (basse) et Damon Richardson (batterie), les trois énergumènes composant le line-up chaud comme la braise de Danko Jones.

Review Festival : Danko Jones, Hellfest 2013

Interview : Danko Jones, Danko en interview on fire (mai 2015)

Danko Jones / Chronique LP > Power Trio

Danko Jones - Power trio La crise sanitaire mondiale aura redistribué les cartes pour le rock et la musique en général. Entre tournées supprimées et annulations ou reports de disques, les amateurs du quatrième art ont été chamboulés (pas autant que les artistes, mais cela mérite quand même d'être souligné). Alors, quand l'iconique Danko Jones publie un nouvel album, on a quand même de quoi se réjouir. Car la fougue du trio canadien est un vrai dynamiteur. Et tout comme ses idoles (Motörhead, Kiss, AC/DC en tête), on ne change pas une équipe qui gagne (et surtout pas une formule qui cartonne depuis plus de vingt piges) : du rock et du roll à foison. Power trio (10ème album du groupe au line up enfin stabilisé) est une vraie cure de jouvence : le groupe balance (encore et presque toujours) un rock impeccable, basé sur les éléments essentiels de la musique pour laquelle nous avons vendu notre âme au diable : des guitares aiguisées, un basse/batterie épuré et efficace, des riffs à foison et cette voix caractéristique. Un disque un peu particulier car enregistré à distance par les musiciens (restrictions Covid oblige) mais d'une efficacité redoutable. Mid tempo (Sjip of lies), pachydermique ("Saturday", "Raise some hell") ou surdynamité ("Good lookin'", "Blue jean denim jumpsuit", "Dangerous kiss") et parfois même les trois en même temps ("Let's Rock together"), Danko Jones est à l'aise avec tous ces nuanciers du sacro-saint Rock N Roll. On a beau connaître la formule, c'est vraiment avec un réel plaisir de s'envoyer volume à fond le Danko cuvée 2021. "Let's start the show", premier single, est quant à lui l'hymne parfait : riff à la AC/DC, rythmique impeccable et charisme vocal. En espérant que le groupe aura l'occasion de défendre dignement cet excellent disque en concert, car il risque de faire remuer une paire de popotins.

Publié dans le Mag #49

Danko Jones / Chronique LP > A rock supreme

Danko Jones - A rock supreme Je ne pensais pas le dire un jour mais Danko Jones commence à m'emmerder. Tout du moins sur disque. Car sur scène, c'est toujours la classe. Et assurément, le frontman canadien est un bon gars. Mais voilà, après une première écoute (et une seconde, une troisième.) A rock supreme m'emmerde. Alors si tu as deux minutes, je t'expose ma théorie. Ok ?

Dixième album du trio, A rock supreme, à la pochette réussie, est un bon album de rock'n'roll. Avec ce qu'il faut de guitare et un basse/batterie toujours impeccable. La base rythmique empruntée à AC/DC ("I'm in a band", "We're crazy") et les hommages sous-entendus à Kiss et à Motörhead ne sont pas réduits à peau de chagrin. Non, de ce côté-là, pas de soucis. C'est juste que l'ami Danko a du mal à renouveler ses riffs déjà entendus 666 fois dans ses précédentes productions, et quand le chanteur explore de nouveaux horizons vocaux ("Dance dance dance", "Fists up high ", ça fait clairement pschitttt. Si bien qu'après plusieurs écoutes, ce sont les titres inspirés de ses meilleurs brûlots des disques précédents qui font mouche "I'm in a band", "That girl"). Car le Danko que j'aime, c'est celui au ton monochorde ("Burn in Hell") qui prend aux tripes. Tu vas penser que je fais une fixette sur les vocalises de Danko, mais il faut dire que depuis quelques albums, ça passe ou ça casse, et ce n'est pas toujours reluisant.

Je ne pensais pas le dire un jour mais Danko Jones commence à m'emmerder. Sauf qu'après quelques écoutes de A rock supreme, j'aime quand même bien ce disque entraînant et rythmé, fait par ou pour les passionnés de rock qui tabasse et qui sent la sueur. Et si je suis un peu dur, c'est que je pense qu'on peut être exigeant avec les derniers défenseurs de notre noble rock'n'roll. Et que clairement, quand c'est parfait (Sleep is the enemy est un album de génie), je ne comprends pourquoi on se borne à changer la formule magique, ou tout du moins à la faire évoluer. Capice ?

Alors si tu aimes le rock, tu ne passeras pas un mauvais moment à écouter A rock supreme. Mais ça ne veut pas dire que ça va être l'extase tout au long de la galette relativement inégale. La nuance est peut-être insidieuse mais elle est importante. En attendant, si vous me cherchez, je me réécoute ses premiers opus.

Publié dans le Mag #38

Danko Jones / Chronique DVD > Live at Wacken

danko jones - live at wacken Ah, le sacré Danko ! A l'heure où est publié son premier DVD live sobrement intitulé Live at Wacken, je me suis remémoré la réponse à une question que je lui ai posé dans une interview réalisée pour le zine aux grandes oreilles l'an passé concernant la publication d'un album live via la plateforme Spotify : « Nous avons toujours dit que nous ne sortirions pas d'album live et en le sortant au format numérique, je pense qu'on ne l'a pas vraiment sorti. On ne peut pas posséder cet album, on peut seulement l'écouter en streaming. De cette manière, j'ai pu tenir cette promesse ». Comme le dit le dicton, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Donc, voilà, sans connaître tous les tenants et aboutissants de son deal avec UDR music (qui a un lien particulier avec le Wacken Festival), Danko Jones a profité d'une captation live devant des milliers de festivaliers pour éditer un live audio et vidéo (nous n'avons reçu que la version vidéo qui est évoquée dans cette article). Véritable rouleau compresseur en concert, cette vidéo étant attendue par les nombreux fans du trio canadien. Pour ma part, j'aurais pensé que Danko aurait privilégié une salle avec un public acquis à sa cause et un light show digne de ce nom, plutôt qu'une prestation à 14h30 devant dix rangs de festivaliers qui lèvent le bras sous le cagnard et cent vingt sept autres qui se branlent un peu de ce qui se passe. Voilà pour mes réserves. Car pour le reste, on est presque tout bon.

La set list est impeccable, ça pioche dans toute la discographie du power trio avec une prédilection pour les dernières prods où Danko s'essaie au chant moins monocorde. C'est son choix. Mais qu'il interprète n'importe quel titre, ça fonctionne. Et pourquoi donc ? Car la base musicale est toujours identique (à savoir le rock), que le basse batterie est imperturbable (même si le bassiste tente d'haranguer la foule tout au long du show) et puis et surtout, que Danko a ce putain de charisme qui le rend si respectable. Sinon, Danko est bavard (comme à son habitude), les légers plantages n'ont pas été censurés, ça ne chante pas toujours juste, et le groupe arrive à se mettre le public dans sa poche en un rien de temps. Et le reste n'est que rock et roll. En gros, plus d'une heure de bon son. Sans artifice et autre subterfuge.

Un DVD d'un concert en plein jour ayant un intérêt limité, c'est du côté des bonus que le groupe gagne la mise. Enfin, le groupe... pas vraiment. Plutôt Danko Jones himself. Les bonus lui sont intégralement consacrés : une interview durant le Wacken, un commentaire audio tout le long du concert (ça, c'est fun) et aussi et surtout un spoken word avec Danko en costume et pupitre sur ses idoles de toujours, à savoir le groupe Kiss. Voilà de quoi passer de bons moments en compagnie d'un véritable passionné.

Danko Jones / Chronique LP > Fire music

Danko Jones - Fire Music Putain, qu'est ce que j'aime recevoir des disques d'artistes comme l'ami Danko Jones ! Un mec droit dans ses baskets, complètement en place et passionnant. Et même si Rock and roll is black and blue avait pu en surprendre plus d'un, le Danko de cette décennie demeure un acteur majeur de la scène rock, et un des derniers authentiques bastions de la musique du diable. Et l'écoute de Fire music ne me fera pas changer d'avis !

Septième album du trio canadien, la sortie de Fire music (dont la pochette s'inspire étrangement de l'avant dernier Foo Fighters, entre autres) coïncide avec la présentation d'un nouveau batteur en la personne de Rich Knox en remplacement de l'excellent Atom Willard parti rejoindre à temps plein les non moins excellents Against Me!. Mais ce n'est pas pour ça que le groupe a levé le pied. La formule est connue et reconnue : du punk rock 'n' roll dans la lignée de ses ainés Motörhead, Kiss, AC/DC et bien d'autres. Et répéter une nouvelle fois que Danko Jones connaît la recette magique pour balancer des hits puissants et ravageurs ne serait que redondant. N'empêche qu'il va bien falloir que je vous explique ce qu'il a dans le ventre, ce putain de disque !

Comme dans ses précédents opus, l'ouverture du disque est réussie, avec une montée en puissance majestueuse dans "Wild woman" et cette succession de riffs prenant à la gorge. Le charismatique leader n'en a pas fini avec ses expérimentations vocales déjà bien entamées sur le précédent disque, et une telle puissance de frappe sonore conjuguée à cet excès de mélodies vocales laisse toutefois un (très) léger goût amer. Exigeant ? Peut-être. Et alors ? Le constat se renouvelle sur le puissant "The twinsting knife" et c'est vraiment avec "Gonna be a fight tonight" que le disque prend véritablement son envol, avec ses guitares dévastatrices et sa rage dans la voix. Punk rock. Ni plus ni moins. "Body bags" et son mur du son fait également son petit effet, tandis que "Live forever", titre punk psyché (putain, cette basse) fait office de respiration dans un disque relativement court (36 minutes au total). "Do you wanna rock" est quant à lui difficile à appréhender, avec ses cloches, son flow de paroles et son refrain efficace mais complètement hors contexte dans ce morceau. Le problème avec ce genre de groupes, c'est qu'on a du mal à suivre leurs tentatives d' "innovations" tant ils nous ont habitué à aller "tout droit" pour notre plus grand bonheur. Et tandis que le mid tempo "Gettin into drugs" résonne comme du Danko Jones pur jus, le rythme s'accélère avec le puissant "Watch you slide" qui n'aurait pas déplu à Lemmy et sa bande. Et alors que la fin du disque approche, je m'aperçois que le disque manque de cette plâtrée de hits dévastateurs, francs du collier, te pétant à la gueule dès les premiers accords. Heureusement, après un "I will break your heart" AC/DCien, voilà "Piranha" où Danko crache son venin sur fond de guitares bétons. Nous y voilà !!! Et voilà que Fire music se clôture (déjà) avec le trop classique "She ain't coming home" et ses quelques sonorités électro (oui, tu as bien lu !). Hum, pourquoi pas...

Fire music n'est pas le meilleur disque de la prolifique carrière de Danko Jones. Loin de là. Mais il reste tout de même un album plaisant, riche en expérimentations (le gars ne fait pas encore de créole ou de jazz, n'exagérons rien), mais peut-être trop diversifié pour être apprécié à sa juste valeur. Car le rock 'n' roll, ce n'est finalement que "one, two, one two three four".

Danko Jones / Chronique LP > Rock and roll is black and blue

Danko Jones_Rock And Rock Is Black And BLue Dans le rock 'n' roll, y a des mecs que je respecte pour ce qu'ils sont ou ce qu'ils représentent. Lemmy de Motörhead, Josh Homme et ses Queens Of The Stone Age, Dave Grohl et ses Foo Fighters, Ginger Wildheart (en solo ou avec The Wildhearts). Des bons gars qui respectent la signification du mot "rock" et qui me déçoivent rarement, mais vraiment rarement. Dans cette liste non exhaustive mais qui reste restreinte, il convient d'évoquer le cas Danko Jones.

Ce mec, à la tête du trio du même nom, respire le rock. Véritable encyclopédie vivante, responsable d'émissions radio et de spoken words, le bonhomme en impose, à l'image d'un Henry Rollins (bon, ok, c'est pas encore le même niveau, je vois déjà Nasty Samy s'étrangler rien qu'en faisant le parallèle). Si bien qu'il n'est pas étonnant que le fameux Danko Jones transcrive sur galette sa passion, que dis-je, son amour pour le sacro saint rock 'n' roll. Mais il y a bien un petit hic : le gars n'est pas toujours constant, si bien capable du meilleur (Sleep is the enemy) comme du pire (Never too loud), et personnellement, je tends toujours un peu le dos à la sortie d'un nouvel album.

Rock and roll is black and blue, dernière production en date du trio canadien, n'a pas échappé à la règle. A la première écoute de ce disque, je n'ai pas tout compris. J'ai même été légèrement déçu. Ok, ça rock, ça roll, mais il manquait un truc. Je n'ai pas pris dans la gueule à la première écoute le côté "explosif" du trio comme cela m'est arrivé avec Sleep is the enemy, album référence pour votre humble serviteur. Et puis, cette voix davantage dans les mélodies, ça collait pas avec le coté brut de décoffrage caractéristique au trio canadien. Enfin, aucun titre ne se démarquait dans mes écoutilles attentives, pas de hit interplanétaire se détachant des autres. Alors, j'ai relancé une fois la lecture avant d'abandonner ce disque dans les méandres de ma rockothèque... Puis une deuxième fois. Aujourd'hui, je ne sais pas à combien d'écoutes j'en suis tellement j'adore ce disque. C'est simple, je ne peux plus m'en passer. Bizarre docteur ? mais non, je vais vous expliquer !

Premier album enregistré avec Atom Willard (batteur au pedigree intéressant : Alkaline Trio, Social Distortion, Rocket From The Crypt, The Offspring...), il en ressort un disque moins linéaire et peut-être moins monotone et plus fourni en mélodies. Pas de doute, le nouveau cogneur apporte quelque chose en plus dans la cohésion du groupe (peut on vraiment parler de groupe tant le charisme de Danko est impressionnant ?). Pour marquer le coup, "Terrifed" ouvre ce disque tel un coup de massue. Tout dans le rouge, on suffoque déjà, la machine est lancée, les riffs sont chauds bouillants. Et même si le pont de la chanson laisse entrevoir l'espoir pour l'auditeur de prendre sa respiration, c'est pour mieux supporter la fin du brûlot incandescent. Et ce n'est pas prêt de s'arranger avec un "Get up" entraînant et un "Legs" lourd et pesant. Mais déjà s'affichent quelques gimmicks vocaux quelque peu déconcertants au premier abord et qui ne semblent pas en cohésion avec le heavy-rock brut et abrasif du trio. Et ça ne va pas en s'arrangeant avec "You hear me down" et "Type of girl" où l'ami Danko envoie des vocalises perchées. Et c'est bien là que le bonhomme a tout compris : en prenant des "risques" vocalement parlant et en s'épargnant tout au long du disque des lignes vocales parfois linéaires mais tellement efficaces, le guitariste chanteur s'ouvre un champ de perspectives pour ses prochains disques. Ok, je me répète, ça peut surprendre dans un premier temps, mais au final, j'ai le sentiment que ça apporte un "plus", une couleur, une chaleur à certains morceaux qu'on imagine pas, du coup, chantés autrement. Mais j'ai bien conscience que ça pourra rebuter les puristes.

Pour le reste, musicalement parlant, et une fois digérée la surprise du chant, tout roule. Je dirais même que ça dépote. La magie du rock opère avec l'irrésistible "Conceited" (le voilà ce putain de tube !), l'organisme "Type of girl" (tiens, un deuxième tube !) ou "Always away" (merde, encore un tube !). Derrière, ça tabasse avec un basse batterie irrésistible, et devant, les grattes sont plus qu'inspirées. High energy meets Hard Rock/Punk riffs. Belle équation, n'est ce pas ?

Rock and roll is black and blue est au final un très bon album, plus mélodique et (un peu) moins punk rock que ses prédécesseurs. Toujours pied au plancher mais avec un peu plus de volupté, le dernier effort de Danko Jones peut surprendre mais ne vous y trompez pas, ce disque vous aura à l'usure ! A tel point que je suis pressé de voir ce joyeux bordel sur scène. Avis aux promoteurs.

Danko Jones / Chronique LP > Never too loud

danko_jones_never_too_loud.jpg Never too loud, c'est sur ce joli trait d'ironie (du moins c'est ce que l'on croit à ce moment-là) que l'on enfourne la nouvelle offrande discographique de Danko Jones. Car quiconque a déjà posé une oreille même discrète sur l'oeuvre du groupe canadien et de son furieux frontman sait que DJ, c'est rock'n roll, viril et turgescent à souhait. Sauf qu'avec ce nouvel album, les nord-américains ont considérablement allégé le propos... pire, ils se sont assagis. "Code of the road" se charge d'ouvrir le feu, un rock à la Foo Fighters, des mélodies efficaces, mais moins tendues qu'auparavant, plus radiophoniques et surtout assez déconcertantes. On se dit que c'est un petit coup de bluff et que le reste va renouer avec les grosses mandales plus classiques et que la tronçonneuse rock'n roll va recommencer à vrombir. Sauf que "City streets" donne dans une power-pop des plus classiques, sinon convenue. Même constant sur "Take me home", effarant de naïveté punk rock post-adolescente... on se croirait chez Green Day. On nage en pleine hallucination. Heureusement, "Still in high school" vient un peu donner d'énergie à l'ensemble quand "Let's get undressed" reste affreusement mollasson. Aurait-on castré musicalement le père Danko ? La question reste posée, d'autant que ni "King of magazines", ni "Forest for the trees" ne parviennent à tirer leur épingle du jeu. Rien à faire, ça reste très quelconque, sans lignes de guitares inspirés, ni mélodies enthousiasmantes à l'inverse par exemple du dernier Foo Fighters. Si "Something better" parvient à convaincre un peu plus, que dire d'un "Your tears, my smile" (déjà rien qu'à voir le titre, on a fait le tour de la question) ? Danko Jones a-t-il cédé définitivement aux sirènes du tout commercial pour passer en radio ? Etrange d'autant que le groupe est resté fidèle au label suédois Bad Taste Records, lequel n'a pas grand chose à voir avec une major. Alors on se prend à espérer, à tenter de trouver un peu plus d'intérêt sur les deux derniers titres de l'album : "Ravenous" puis l'éponyme et honorable "Never too loud", la mauvaise blague se prolonge jusqu'au bout ou presque et on s'ennuie toujours ferme. Souviens toi Danko que les meilleures sont souvent les plus courtes...

Danko Jones / Chronique LP > Sleep is the enemy

danko_jones.jpg Sleep is the enemy, difficile de faire plus clair et en même temps, on est prévenu par le titre de l'album, la nouvelle livraison de Danko Jones ne risque pas de nous faire somnoler. Bien au contraire. Rafale de riffs heavy rock, rythmiques épileptiques, "Sticky situation", c'est exactement le morceau qu'il vaut se mettre à fond dans les enceintes un lendemain de gueule de bois lorsque le réveil sonne pour aller bosser. Dans le genre qui remet bien les idées en place et qui en fait bien profiter les voisins, Danko Jones ne fait pas vraiment dans la demi-mesure. Mais en même temps, on n'en attendait pas moins d'eux.
Moins speedé mais tout aussi énergiques, "Baby hates" me ou "Don't fall in love" sont dans la même veine, les Canadiens ne surprennent pas outre mesure, mais empilent les brûlots bien hard rock façon old-school. On en redemande ? Danko Jones n'est pas venu les mains vides et nous sert un "She's drugs" furieusement rock'n roll et légèrement old-school. Amateur de pop-song voluptueuses, vous pouvez passer votre chemin, ici on cause de rock couillu, primitif et tout ce qu'il y a de plus rugueux. Branché sur courant alternatif, "The finger" délivre les volts et envoie sévèrement du bois dans nos chers tympans délicats comme autant d'upercuts bien placés. Lignes de gratte définitivement accrocheuses, mélodies donnant dans l'easy-listening foutrement percutant, "First date" ou "Natural tan" font pulser les ampli jusqu'à plus soif. En réalité jusqu'à ce qu'on découvre une seconde voix sur Invisible, reconnaissable entre mille, celle de Mr. John Garcia.
Le John Garcia de l'icône Kyuss, frontman de Unida et Hermano, qui vient par là même doper cet album de sa seul présence pour ce qui constitue assurément l'un des meilleurs titres de Sleep is the enemy. Section rythmique vrombissante, guitare qui met plein les mirettes et même un peu à côté, Danko Jones a de l'énergie à revendre et ne se prive pas de le faire savoir. On l'a dit, ça en brille pas par son innovation formelle, on se de mande même si le groupe parviendra à se renouveler par la suite, mais pour le coup, cet album nous offre ce que l'on était venu chercher, du rock, heavy, hormoné, primaire... En un mot : jouissif.