Danko Jones - Fire Music Putain, qu'est ce que j'aime recevoir des disques d'artistes comme l'ami Danko Jones ! Un mec droit dans ses baskets, complètement en place et passionnant. Et même si Rock and roll is black and blue avait pu en surprendre plus d'un, le Danko de cette décennie demeure un acteur majeur de la scène rock, et un des derniers authentiques bastions de la musique du diable. Et l'écoute de Fire music ne me fera pas changer d'avis !

Septième album du trio canadien, la sortie de Fire music (dont la pochette s'inspire étrangement de l'avant dernier Foo Fighters, entre autres) coïncide avec la présentation d'un nouveau batteur en la personne de Rich Knox en remplacement de l'excellent Atom Willard parti rejoindre à temps plein les non moins excellents Against Me!. Mais ce n'est pas pour ça que le groupe a levé le pied. La formule est connue et reconnue : du punk rock 'n' roll dans la lignée de ses ainés Motörhead, Kiss, AC/DC et bien d'autres. Et répéter une nouvelle fois que Danko Jones connaît la recette magique pour balancer des hits puissants et ravageurs ne serait que redondant. N'empêche qu'il va bien falloir que je vous explique ce qu'il a dans le ventre, ce putain de disque !

Comme dans ses précédents opus, l'ouverture du disque est réussie, avec une montée en puissance majestueuse dans "Wild woman" et cette succession de riffs prenant à la gorge. Le charismatique leader n'en a pas fini avec ses expérimentations vocales déjà bien entamées sur le précédent disque, et une telle puissance de frappe sonore conjuguée à cet excès de mélodies vocales laisse toutefois un (très) léger goût amer. Exigeant ? Peut-être. Et alors ? Le constat se renouvelle sur le puissant "The twinsting knife" et c'est vraiment avec "Gonna be a fight tonight" que le disque prend véritablement son envol, avec ses guitares dévastatrices et sa rage dans la voix. Punk rock. Ni plus ni moins. "Body bags" et son mur du son fait également son petit effet, tandis que "Live forever", titre punk psyché (putain, cette basse) fait office de respiration dans un disque relativement court (36 minutes au total). "Do you wanna rock" est quant à lui difficile à appréhender, avec ses cloches, son flow de paroles et son refrain efficace mais complètement hors contexte dans ce morceau. Le problème avec ce genre de groupes, c'est qu'on a du mal à suivre leurs tentatives d' "innovations" tant ils nous ont habitué à aller "tout droit" pour notre plus grand bonheur. Et tandis que le mid tempo "Gettin into drugs" résonne comme du Danko Jones pur jus, le rythme s'accélère avec le puissant "Watch you slide" qui n'aurait pas déplu à Lemmy et sa bande. Et alors que la fin du disque approche, je m'aperçois que le disque manque de cette plâtrée de hits dévastateurs, francs du collier, te pétant à la gueule dès les premiers accords. Heureusement, après un "I will break your heart" AC/DCien, voilà "Piranha" où Danko crache son venin sur fond de guitares bétons. Nous y voilà !!! Et voilà que Fire music se clôture (déjà) avec le trop classique "She ain't coming home" et ses quelques sonorités électro (oui, tu as bien lu !). Hum, pourquoi pas...

Fire music n'est pas le meilleur disque de la prolifique carrière de Danko Jones. Loin de là. Mais il reste tout de même un album plaisant, riche en expérimentations (le gars ne fait pas encore de créole ou de jazz, n'exagérons rien), mais peut-être trop diversifié pour être apprécié à sa juste valeur. Car le rock 'n' roll, ce n'est finalement que "one, two, one two three four".