Cvantez est à l'origine le projet solo d'Olivier Salaün dont les premières démos sont au départ gravées sous le nom de Quert. Enregistré en 2003 par Vincent Leservoisier (Porcelain, HitchcockGoHome!.) et initialement instrumental, le premier album du projet prend une nouvelle couleur quand Sandra Escamez (Verone) vient apposer ses textes et sa voix à la douceur abîmée sur quatre morceaux. En 2006, un deuxième album, baptisé Tigers est enregistré. Cvantez passe alors au format trio rock avec les arrivées de Cyrielle Martin (chant, piano, guitare) et de Xavier Maloumian (batterie, percussions). Quelques mois plus tard, Piéric Hirzel (Antrabata, Rosemary) rejoint également le groupe au poste de bassiste. Un peu plus d'un an plus tard, le quartet signe un deal avec le label Drunk Dog Records (HitchcockGoHome!, My Broken Frame, Porcelain, SZ, Whopper) en vue de la sortie nationale (distribuée par Differ-Ant) du premier opus au titre sorti d'on ne sait où : Yvettela Musipontaine.

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Yvettela Musipontaine, déjà au rayon "titre d'album pas du tout évident à retenir", Cvantez se pose en maître du genre. Mais quand en plus débute "Plumette", premier titre de l'album, là, on comprend qu'il va falloir s'accrocher un petit peu pour ne pas être largué en route. Quatre minutes et des poussières d'un instrumental folk/rock bondissant et basé sur le principe d'une répétition au départ sympathique, mais qui n'empêche pas pour autant ce morceau inaugural de tourner quelque peu en rond. "Beaucoup plus que moi" et son intro classieuse et délicieusement old-school signe l'entrée du chant. En mode nouvelle chanson française, le groupe s'offre un petit essai estampillé "rock à texte(s)". Un titre se voulant mélancolique mais ne suscitant au final qu'un ennui poli (des instrumentations quasi inexistantes) ou au choix l'admiration des inconditionnels de la "chanson rock" made in France (private rock inside). Le groupe enchaîne avec le plus honorable "Sous le soleil" (rien à voir avec le soap made in TF1 heureusement), mais ne parvient pourtant pas à se départir d'un conformisme à la longue un peu agaçant. La suite sera meilleure. "Oiseau", "Coton, "Mustang" défilent et le rock très particulier de Cvantez rampe sur la platine CD, dévoilant quelques lignes de guitares particulièrement inspirées, une voix élégante aux inflexions enivrantes, un chant en français (il faut aimer...). Assurément, le groupe a des choses à dire et le fait d'une manière qui lui est propre. Entre folk/rock indie et pop française, le groupe affirme sa personnalité en livrant un album à la musicalité oscillant entre charme et singularité, un disque tantôt électrique, tantôt plus feutré, lorgnant du coin de l'oeil vers les rivages de la chanson française qu'il devrait pourtant éviter pour s'orienter vers quelque chose de plus rock mais tout aussi personnel. Ce que le groupe fait d'ailleurs très bien sur l'efficace "Petits hurlements de nuit" avant de prolonger le plaisir sur "J'avais des habitudes" ou "Trianon" avant de s'égarer quelque peu sur "Les amants de fumée"... A demi-convaincant.

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