Cuir - Album Il y a des disques qui nécessitent plusieurs écoutes, pour que se révèlent pleinement les différentes nuances qu'ils renferment, distillées habilement grâce à une parfaite maîtrise de la subtilité des compositions. Et pis y a des disques qui lattent la gueule direc' ! Sans fioritures, sans préliminaires. Encore que je suis mauvaise langue, il y a une intro instrumentale à cet Album. Faut dire aussi que le titre, le nom du groupe et la pochette laissaient quand même entrevoir quelques indices de cette tension à venir.

Cuir est donc le projet solo du chanteur de Coupe Gorge et Sordid Ship. Je connaissais pas ces derniers, suis allé écouter depuis (merci les suggestions youtube) et c'est bien coolos aussi. Du punk oi ! basé du côté de Brest / Lorient, auquel il a été adjoint synthé et batteries programmées en plus des grattes punk 77. Et ça fonctionne à mort. Nan mais vraiment ! Je pense qu'on peut facilement chiffrer à plusieurs dizaines d'écoutes cet Album, depuis que je suis tombé dedans fin janvier, en mode "Maniac", voire "Immature". 20 minutes pour onze titres, c'est tellement addictif que je me l'injecte généralement en double dose, au minimum. D'autant que si la première face défonce, la deuxième est encore mieux. Je ne sais pas pourquoi, ça me rappelle mon prof d'athlé à la fac (Michel Pradet, respect) et sa technique pour le 400m. Tu pars à fond, t'accélères au milieu et tu finis en sprint. Et après on allait vomir... "Les restes de la veille". Niveau paroles on est sur un mix de nihilisme offensif à la Stupeflip allié au flow et à la déglingue des Svinkels, qui trouve son apothéose dans "Skilfek". Ici c'est Lorient mec, BZH reprezent ! En mode branleur quoi, qui vit sa vie de "Schlag" avec sa "Cagoule rose" et son "Cuir noir de merde" (merci La Flingue de Marseille pour la reprise, où on aime aussi The Briefs et porter le "Blouson noir" en seconde peau) et qui n'est donc pas le dernier pour se découper, "Cut cut", ni pour manier le second degré. "Luxure objectif", seul morceau à dépasser les 2 minutes, n'aurait à ce titre pas fait tâche sur le deuxième album de Déjà Mort (qu'on attend toujours, coucou Gwardeath !), groupe Bordelais trop vieux pour mourir jeune, qui prône également la synthpunk attitude et auquel j'ai irrémédiablement pensé la première fois. Mais plus ensuite, Cuir se suffisant à lui même. Franchement, si avec tout ça je ne t'ai pas convaincu.e de poser une oreille sur ce disque, dégage, "Dégâts" (quel putain de tube !), dégage loin de moi, tu m'fous la gerbe.

Est-ce que j'ai, comme un sagouin, calé (plus ou moins) grossièrement les titres des chansons de cet Album au détour de ma chronique ? Oui messieurs dames. La flemme. Et j'en ai même refourgués quelques uns des deux premières K7, qu'on retrouve compilées sur un LP Single demo, qui est très sympa mais pas aussi efficace que cet Album de l'année (pour l'instant, oui oui, à fond), gravé sur un LP splatter pink de toute beauté, qui plus est.