Creed : Weathered Titre ambigü pour ce troisième album de Creed que plus d'un attendait au tournant après l'éviction de leur bassiste... Le groupe, désagrégé, allait-il survivre à lui-même, se dépasser ou se contenter de reprendre la recette des deux premiers opus dont les ventes se comptent en dizaines de millions d'exemplaires ? Dés "Bullets", l'auditeur connaisseur a la réponse à ses interrogations, Creed est de retour et pas à moitié... Ce titre est certainement le plus énergique, le plus punchy qu'ils n'aient jamais enregistré ! Il en est presque métal... Les riffs lourds et la basse distordue et élastique de "Freedom fighter" confirment les premières impressions, Creed s'est dépassé, fait voler en éclats son image de "groupe chrétien sympathique sous tous rapports", et c'est tant mieux. Tant mieux parce que Scott Stapp garde sa voix angélique et si sur les morceaux plus calmes ("Don't stop dancing", "Lullaby" ou "Who's got my back" qui bénéficie d'une belle orchestration et de désastreux chants indiens), ça ressemble fort à ce qu'ils avaient déjà fait, sur les autres, plus rentre dedans, le contraste est charmant. Beau travail sur le livret de l'opus qui vous accueille "à bras ouvert" avec un panorama sympa qui en dit long sur les esprits écolo/catho (?) du groupe, enfin, les photos sont très belles, comparée à la pochette... Les arpèges (merci Alice in Chains) aussi sont très beaux ("One last breath"), et les mélodies tellement évidentes que tous les groupes de rock auraient du y penser avant... Creed continue donc son bonhomme de chemin et s'installe confortablement en haut des charts et surtout dans l'inconscient collectif comme un groupe qui n'est définitivement pas un clone de Pearl Jam mais un (presque) vrai groupe (le presque ne tient qu'à la place, vacante, de bassiste à temps complet, au fait les gars : je suis dispo !).
N'empêche qu'avec autant de qualités, Creed a de quoi être vraiment énervant... et aimé.