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The Craftmen Club n'est pas un club de foot, pas même une asso réunissant des anglais habiles ou des fans du papier craft. The Craftmen Club est un groupe de rock originaire de Guingamp (en Bretagne) qui est constitué par Steeve au chant et à la guitare (ex-Boysterious) et de Kevin à la basse et au sampler & Yann à la batterie et aux choeurs (tous deux ex-Doodabouge). Le groupe sort un premier maxi (4 titres) en 2001 : Jesus is a hit-and-run driver man avant de doubler la mise début 2002 avec un Ep (8 titres) : Prototype Rock'n'Roll music, titre qui définit également leur style... Les deux productions ont été enregistré à Rennes au Balloon Farm et ont permis au groupe de figurer sur différentes compils dont Eclectic Sound (Melting potes) (avec Freedom For King Kong...) et Blast of rock'n'roll for a good cause (Rockeurs contre le sida avec Backsliders, Dare Dare Devil, Holy Curse, Weak...). Avec bien entendu des dates et d'autres dates pour faire vivre leur rock au public, le leur ou celui des Caméléons, de Flexa Lyndo, de JMPZ... Ils continuent de tracer leur route et risquent d'être boosté après leur victoire au tremplin du Tregor pour jouer aux Vieilles Charrues de Carhaix 2002.
2004 marque la rencontre du groupe avec un certain Jon Spencer (celui du Blues Explosion, Pussy Galore, Boss Hog ou, plus près de nous, Heavy Trash) qui pistonne nos bretons auprès de Matt Verta-Ray. Le groupe entre au studio Ballroom farm (Rennes) sous la houlette de Matt et en résulte son premier album : I gave you orders never to play that record again, sorti au printemps 2005 et, tirage limité oblige, rapidement épuisé. Une fois la tournée qui a suivi cet opus bouclée, The Craftmen Club retourne à l'écriture de nouveaux titres tout en s'ouvrant davantage à diverses influences.
Si bien qu'entre des prises réalisées dans leur studio et celui de La Chapelle Gam (Belgique), naît le nouveau bébé du quatuor. La bombe rock-folk-bluesy Thirty six minutes déboule dans les bacs le 2 février 2009 et The Cratmen Club la défendra tout au long de l'année lors d'une tournée déjà généreuse en dates annoncées...

Review Concert : The Craftmen Club, Worldwide garage party #1 (janv. 2009)

Interview : The Craftmen Club, The Craftmen Interview (mars 2009)

The Craftmen Club / Chronique LP > Colores

the craftmen club - colores La vie de The Craftmen Club n'est pas un long fleuve tranquille, le groupe est en effet repassé à quatre en 2015 quand Mikael Gaudé a décidé d'investir plus de temps dans son projet solo Rotor Jambreks. Les Guingampais sortaient d'une année faste, celle de la sortie de l'excellent album Eternal life, de nombreux concerts et même d'une victoire en coupe de France pour les Rouge et Noir qui faisait d'un morceau des Craftmen un des hymnes du club. Fin 2017, leur retour prend le nom de Colores mais se fait en noir et blanc... avec un joli dégradé de gris.

L'éventail des couleurs proposé par les Bretons n'est en effet pas aussi binaire qu'il n'y paraît, d'une pop doucereuse blanc-rose au rock granuleux noirâtre, ce nouvel album scintille de diverses teintes et brille par ses rythmes, qu'ils soient appuyés ou chaloupés, on finit toujours par se faire accrocher... Et si les ambiances, les saturations et les rythmes ne diversifiaient pas assez les sensibilités, le quatuor switche la langue, passant avec facilité de Molière à Shakespeare sans sourciller et réussissant à écrire des tubes plaisant(s) d'un côté comme de l'autre de la Manche (j'ai un petit faible pour "La route" en français mais difficile de la confronter/comparer à "Love"). Peut-être plus posés, profonds et écrits quand ils sont dans leur langue natale ("Nos enfants rois"), les morceaux gagnent en légèreté et en dynamisme quand ils prennent l'accent des Pulp, des Blur voire des Bloc Party ("Last Trip").

Fidèles à leur identité pop rock, fidèles à la qualité exigible pour sortir un LP, fidèles à leur label Upton Park (Im Takt, Svinkels, Matmatah...), The Craftmen Club ne déçoit personne avec Colores. Un bel album, homogène, adulte, à la fois sombre et sexy, l'adjectif idoine si j'étais une demoiselle enamourée serait "ténébreux", histoire de remplacer le trio charmeur, mystérieux et irrésistible.

Publié dans le Mag #31

The Craftmen Club / Chronique LP > Eternal life

the craftmen club - eternal life Toujours sur les routes et par conséquent rarement en studio, The Craftmen Club ne sort avec Eternal life "que" son troisième album... Et ça fait déjà 5 ans que Thirty six minutes leur avait permis de repartir en tournée car ils doivent leur survie dans le monde du rock aux gens qui se déplacent à leurs concerts (et à ceux qui les programment) plus qu'à leurs ventes d'albums... Après avoir été proche du split, le combo a repris une bouffée d'oxygène en enregistrant le retour de Mikael, mais pas question pour leur ex-bassiste de virer Marc, il officie donc lui aussi à la guitare... Avec ce renfort The Craftmen Club vit une renaissance et a mis de côté ses inspirations folk, blues voire country entendues précédemment pour se recentrer sur un pop-rock bien léché.

Du pop-rock, c'est ce que tu veux ? "The game" t'en donne une première gorgée avec une attaque qui accroche en quelques secondes, ce point fort de The Craftmen Club n'est pas usé par le temps, les Guingampais savent toujours nous choper au passage de leurs riffs et nous embarquer illico dans le voyage vers l'éternité. On découvre une basse plus généreuse ("Vampires", "It's too late") dont les rondeurs s'amalgament parfaitement aux petites écorchures des guitares et s'accouplent avec délice aux rythmes mesurés de la batterie. La garante du tempo place parfois quelques accélérations ("If you walk straight" aux accents rétro) et pédale à rebours quand le son se veut plus pop et clair ("I can't choose") ou se distord en langueur et longueur (le final et éponyme "Eternal life"). Les variations de ton du chant donnent du relief aux titres qui, finalement, n'avait pas spécialement besoin de placer tant d'effets, notamment celui présent sur "Face to Face" où la dose de reverb ferait presque penser à un featuring d'Exsonvaldes ! Utilisés avec parcimonie, c'est plus efficace et quand les titres sont plus directs, ils deviennent ultra catchy comme sur la doublette imparable "Animals" / "Silent machines", tout simplement irrésistibles.

Moins disparate et éclaté dans ses aspirations, The Craftmen Club revient sur le devant des bacs de disques et donc sur le devant des scènes. Gageons qu'avec ce nouvel effort, leurs prestations scéniques vont encore gagner en intensité et ne feront qu'accroître la renommée et le nombre de followers des infatigables Bretons.

The Craftmen Club / Chronique LP > Thirty six minutes

The Craftmen Club - Thirty six minutes Yes ! Voilà un groupe américain, à vue de nez basé au sud du 36ème parallèle, qui accouple folk, rock et autres joyeusetés en toute impunité. Conjointement à tout cela, cohabitent indéniablement groove et songwriting, pour conférer une vitalité exceptionnelle à l'album. La fable semble déjà bien sympathique à lire. Sauf qu'il y a un hic. Et de taille. Il suffisait de s'attarder sur la biographie du groupe pour se rendre compte que notre trio du moment vient de Guingamp, far-ouest bel et bien frenchy ! Ce sont donc des bretons qui nous donnent une petite leçon de folk-rock. Et parler de réussite est un euphémisme, le trio revisitant le style à l'aide d'incursions cajuns, bluesy ou typiquement rock'n'roll. Tels "When I try" et "I can't get around", vintages à souhait, agissant dans l'ombre des non moins succulents grenoblois de Firecrackers. Alors que l'on s'approche d'un revival de Creedence, des vapeurs Doorsiennes et plus largement inspirées de la jointure entre 60's et 70's flottent sur un titre comme "To the surface". Le groupe s'attèle aussi à ressusciter les fans du Gun Club et des Violent Femmes (par l'attitude punk de "Sexodrome") sans oublier de réanimer, presque en flagrant-délit, ceux de Sixteen Horsepower ("Desert land", "Hold out your hands (to the lost soul)", "Goodbye mother", ...). L'usage du banjo, des slides et de certains effets sur la voix participant à nous rappeler David Eugene Edwards et ses ex-comparses à notre bon souvenir. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, via le chant en français, osé et pleinement accompli sur deux titres : "Gary blood" et "Les chiens".
Loin de se contenter d'évoquer une quarantaine d'années de rock, passé entre des influences folk et blues, The Craftmen Club se met à la page, par exemple avec l'apparition de samples ou en administrant une fièvre toute juste contenue, même sur les morceaux les plus calmes. Comme le prouve l'ultime "Death song", bande-son d'un western imaginaire, prêt à te faire mordre la poussière à l'issue des 36 minutes de réjouissances de ce si bien nommé Thirty six minutes.
Le groupe prend la route alors n'hésite pas à tester ces excellentes compos, qui, à l'épreuve du live, se révèlent dévastatrices !

The Craftmen Club / Chronique EP > Prototype rock'n'roll music

The Craftmen Club: prototype rock'n'roll music The Craftmen Club est un groupe de rock, on l'a déjà dit, mais mieux vaut deux fois qu'une, et si certains ont tendance à oublier que le rock, ça swing et ça balance, le Club nous offre une piqûre de rappel. Dans le paysage actuel, c'est directement à Jon Spencer Blues Explosion qu'il faut affilier The Craftmen Club, dans l'attaque des riffs et du chant, ça se sent. Les racines du rock d'Elvis, du blues ("Rock'n'roll get up"), du folk voire même de la country ("White dog") sont décelables et fusionnent au gré des accords pour donner ce qu'ils appellent du Prototype Rock'n'Roll music. Du rock nerveux, enlevé, carré, saupoudré de petits samples assez discrets et charmants ("Charlie Watts")... mais surtout du rock très plaisant à écouter ! Le chant un peu éraillé, une grosse basse très Dealienne par moment, une rythmique entraînante, des effets bien choisis ("Replic"), des breaks bien sentis, tout fait que l'ensemble se tient et nous emmène où il veut qu'on aille. Ce qui est flagrant à l'écoute de ces 8 titres, c'est que le groupe doit, en live, développer une énergie folle, les textes semblent habiter Steeve que l'on imagine aisément se plier sur le micro et se donner à fond comme se donnent The Icarus Line, Jon Spencer ou Back of Seadogs. Du rock avec des fioritures et un son chaleureux, ça ne fait jamais de mal, là, ça fait même beaucoup de bien !