the craftmen club - eternal life Toujours sur les routes et par conséquent rarement en studio, The Craftmen Club ne sort avec Eternal life "que" son troisième album... Et ça fait déjà 5 ans que Thirty six minutes leur avait permis de repartir en tournée car ils doivent leur survie dans le monde du rock aux gens qui se déplacent à leurs concerts (et à ceux qui les programment) plus qu'à leurs ventes d'albums... Après avoir été proche du split, le combo a repris une bouffée d'oxygène en enregistrant le retour de Mikael, mais pas question pour leur ex-bassiste de virer Marc, il officie donc lui aussi à la guitare... Avec ce renfort The Craftmen Club vit une renaissance et a mis de côté ses inspirations folk, blues voire country entendues précédemment pour se recentrer sur un pop-rock bien léché.

Du pop-rock, c'est ce que tu veux ? "The game" t'en donne une première gorgée avec une attaque qui accroche en quelques secondes, ce point fort de The Craftmen Club n'est pas usé par le temps, les Guingampais savent toujours nous choper au passage de leurs riffs et nous embarquer illico dans le voyage vers l'éternité. On découvre une basse plus généreuse ("Vampires", "It's too late") dont les rondeurs s'amalgament parfaitement aux petites écorchures des guitares et s'accouplent avec délice aux rythmes mesurés de la batterie. La garante du tempo place parfois quelques accélérations ("If you walk straight" aux accents rétro) et pédale à rebours quand le son se veut plus pop et clair ("I can't choose") ou se distord en langueur et longueur (le final et éponyme "Eternal life"). Les variations de ton du chant donnent du relief aux titres qui, finalement, n'avait pas spécialement besoin de placer tant d'effets, notamment celui présent sur "Face to Face" où la dose de reverb ferait presque penser à un featuring d'Exsonvaldes ! Utilisés avec parcimonie, c'est plus efficace et quand les titres sont plus directs, ils deviennent ultra catchy comme sur la doublette imparable "Animals" / "Silent machines", tout simplement irrésistibles.

Moins disparate et éclaté dans ses aspirations, The Craftmen Club revient sur le devant des bacs de disques et donc sur le devant des scènes. Gageons qu'avec ce nouvel effort, leurs prestations scéniques vont encore gagner en intensité et ne feront qu'accroître la renommée et le nombre de followers des infatigables Bretons.