Worldwide garage party Worldwide garage party Une soirée garage rock n' roll ? Si il y a bien une salle dans laquelle cela devait se passer, c'est bien au Klub. Situé en plein centre de Paris (Châtelet), le Klub est un ancien club gay regroupant deux salles de concert. Il ne fallait pas se tromper de salle. Notre rendez-vous est en bas et quelque chose me dit que ce soir, on risque d'être serré. J'arrive, en effet, dans une espèce de cave voutée pas très spacieuse où la scène prend un petit quart de la pièce. Cela dit, ce n'est pas plus mal, c'est convivial et l'ambiance risque d'être chaude, surtout que la salle commence à se remplir assez vite. D'ailleurs, on est pas à l'abri de se prendre un peu de bière dessus tellement ça circule (ça n'a pas raté me concernant). Une personne de l'organisation nous annonce la soirée, c'est parti pour une soirée rock n' roll.

C'est The Twins qui ouvre la soirée, le temps de se mettre en place (ah, vive les gros blancs) et les voilà qu'ils nous balancent leur rock à l'ancienne dans nos écoutilles. Le son n'est pas extraordinaire, on note des grésillements sur le chant de temps à autres, mais ça s'accommode bien avec ce type de soirée, on ne s'en plaindra pas. Entre pauses accordages fréquents et légers pains, on sent qu'il manque un petit quelque chose pour que ca soit parfait. En tout cas, les gars sont plutôt doués, surtout le guitariste soliste qui a vraiment le rock n' roll et le blues dans la peau et qui nous crédite avec ses compères d'une bonne reprise de Robert Johnson. On attends The Bagro's qui, selon un membre des Twins, foutent le feu sur scène.

La batterie part seule, les gratteux de The Bagro's arrivent avec leurs lunettes de bikers, ca promet ! Pas le temps de souffler qu'on en prend plein la face, ça "rocks" fort et ça donne envie de foutre le feu, tellement le feu qu'au bout de deux chansons, la basse n'a plus de répondant. Le temps pour le bassiste d'aller chercher un jack et pour le chanteur de déconner avec le public et ça repart. The Bagro's me fait penser un peu à The Hives, un garage bien crasseux teintés de riffs endiablés et l'énergie qui va avec. Ça fait plaisir et ça change nettement du groupe précèdent qui passent pour des timides à côté. Bref, un groupe à surveiller de près et qui, je pense, ne déplairait pas à notre Gui de Champi national.

Bon, c'est pas le tout, mais si je suis venu ici ce soir, c'est bien pour voir LE groupe français de rock n'roll du moment : The Craftmen Club. Le public, bien échauffé avec The Bagro's, est fin prêt pour le show. Le sample de guitare (des parties de guitare et de banjo sont faites par des pistes fantômes) de "To the surface" est lancé. The Craftmen Club est bel et bien là pour présenter son nouvel album (ce qui est normal) car sa set-list ne contient quasiment que les nouvelles chansons de Thirty six minutes. On remarque que le public est un inconditionnel des bretons car les titres du premier album font mouche. Ça danse, ça pogotte même. Les gars sont motivés. Steeve (chant, guitare et qui accessoirement me fait penser à Thomas VDB), un peu éméché (euphémisme, quand tu nous tiens...) s'est spécialisé dans le bouffage de micro et cela à l'air d'être récurrent chez lui. Les titres aux accents de blues-rock et garage s'enchaînent à une bonne vitesse et Steeve (encore) nous fait des siennes en allant s'enfermer dans la pièce à côté de la scène pour y jouer son solo ou bien va se faire servir une bière au bar en plein show pour se la renverser dessus après. Il joue avec le public pendant que Yann (avec une batterie non-amplifiée) et Marc (avec sa grosse Fender sur le dos) assurent la rythmique. C'est aussi ça le rock ! C'est vivant. Et je ne terminerai pas ce report sans évoquer la fin du spectacle. Véritable bordel organisé où sur un riff basse-batterie qui tourne en rond et qui monte en puissance, le guitariste passe son instrument à une personne du public, pousse des cris primitifs et ameute l'assemblée vers lui en valsant avec le tom bass. Batterie qui, d'ailleurs, finira par terre. Le concert se termine le sourire aux lèvres, la soirée s'est bien passée. Elle était à 5 euros. Le rapport qualité/prix était exceptionnel. Et c'est plutôt une réussite pour la première soirée de WorldWide Garage Authority. Après avoir vu ça, je ne peux que vous recommander d'aller voir The Craftmen Club sur scène. L'énergie des titres du nouvel album est sacrément bien retransmise.