Il est de bon ton, (on dit "hype") de se montrer élogieux envers certains groupes, complètement anormal d'en critiquer d'autres. On en fait tous plus ou moins la même expérience, dire qu'on trouve le dernier album de Muse complètement mauvais lors d'une soirée bobo parisienne ou provinciale sera accueilli avec une moue boudeuse collective. A l'inverse, discuter des dernières claques métalliques du moment et avoir apprécier le dernier Isis est unanimement reconnu de bon goût. Soit. Mais au final, n'étant pas encore en Russie, on a encore le droit de dire ce que l'on veut, n'en déplaise à certains gentils lecteurs confortablement installés dans leur fauteuil et près à dégainé dès lors que l'on égratigne leur groupe préféré. Crack ov Dawn est justement de ces groupes que l'on aime généralement tancer. Un look de poseurs, une attitude très "hype", un artwork frisant le ridicule... mais ce serait trop facile. Car curieusement, lorsque l'on découvre pour la première fois White line, on est plutôt surpris. Car sous couvert de proposer des titres "glam goth pop métal deluxe" (une étiquette qui a de la classe...), le groupe balance quelques morceaux plutôt divertissants et à l'efficacité difficilement discutable. On l'aura compris, en live, ça pourra faire un peu "look trendy", sur l'album, les arrangements éléctro-rock et les mélodies accrocheuses de "From my shades" emballe l'auditeur sans coup férir. Plus pop-metal, "Nightstar" se la joue tubesque, facile, un peu trop du reste et flirte dangeureusement avec une vulgarité assumée mais pas forcément du meilleur goût. Vouloir la jouer rebelle et se complaire dans le mainstream ne démontre pas vraiment une personnalité affirmée. Heureusement, le groupe revient à ce qu'il semble savoir faire de mieux avec "Don't die again" ou "Love injection", à savoir des titres accessibles, bien produits et correctement interprétés, pour un résultat tout à fait convenable, même si l'on se doute que tenir le longueur le temps d'un album entier va être difficile. Quelques riffs empruntés à droite et à gauche (toute la vague néo-émo metal US des cinq dernières années y passe... je sais, je suis dur). Mais en même temps, là est tout le problème de Crack ov Dawn, le groupe veut faire du neuf avec du vieux ou alors il veut emprunter à son tour des chemins escarpés déjà sillonnés avant lui. Et à ce jeu là, soit on renouvelle complètement le genre, soit on donne dans la redite... innofensive et rapidement lassante. Heureusement pour la qualité globale de White line, le groupe a choisi de taper pile entre les deux et livre par là-même une série de compos à la qualité variable mais dont certaines rélève le niveau de l'album pour en faire quelque chose de plutôt agréable (le puissant "In my veins", l'industriel "Take the pain"). Sans être révolutionnaire ; et un peu convenu. Comme malheureusement une trop grande partie des groupes hexagonaux surfant en même temps... sur la même vague.

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