25/04/24 Mag #60 : La Tournée du Siècle : Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage(...)
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09/03/24 Schema de Corde : Corde sortira son album Schema le 29 mars, ce même jour le groupe sera en concert à la maison Folie Beaulieu de Lomme, une autre "release party" aura lieu(...)
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29/09/23 Corde, l'écrivain : Corde a dévoilé un nouveau morceau : "The writer". Le clip se visionne ici même.
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Numéro :
Mag #60
Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage de la Tournée du Siècle on a interviewé ensemble Niko de Tagada Jones et Olivier des Sheriff mais aussi sorti de l'ombre David qui joue dans Dirty Fonzy et prépare l'Xtreme Fest et fait bouger Albi et posé des colles à Fred de Not Scientists. Ce ne sont pas les seuls à répondre à nos questions car tu trouves aussi les pensées de Los Disidentes del Sucio Motel, Filter, Ni, Hammok, 20 Seconds Falling Man, Oddism, Belmondo, Goodbye Meteor et Burning Heads !
Alors que leur production précédente nous emmenait au bord de la mer, Corde change radicalement de paysage pour ce Schéma. Moins de poésie, plus de structures, moins de légèreté, plus de béton, moins de calme, plus de vie et d'animation...
En tout cas, c'est ce que laisse penser l'artwork (à la fois beau et intriguant) comme quelques titres de morceaux ("The architect", "Murderer", "Vicious men"...). Si cela peut aussi se traduire musicalement, c'est bien plus une histoire de sensation, et si on retrouve des idées directrices plus "carrées", structurées ou humaines, c'est surtout que le groupe veut nous emmener sur ce terrain par ces différents éléments. Car les cordes sont sensibles et l'interprétation reste très personnelle, présente un autre artwork et d'autres noms de compositions et on pourrait y entendre certainement d'autres émotions. Les choix d'arrangements et de sonorités électroniques (ceux de Nîm), de rythmes (ceux de Steve), apportent de la variété au trio qui ne se laisse pas emporter par le violon (celui de Maxime), instrument "leader" de la formation puisque c'est lui qui dessine les grandes lignes, qui donne des perspectives et accroche toutes les oreilles. C'est en portant un peu plus d'attention, en évitant de se faire trop embarquer dans leurs titres (c'est très facile de se laisser conduire par Corde) qu'on peut davantage se concentrer sur ces battements, ces petits coups millimétrés qui cadrent le décor (j'aime beaucoup les échanges violon/batterie de "The writer"), ou sur les bulles de sons qui montent dans l'atmosphère pour le colorer ("Murmuration"), voire les quelques nappes qui donnent de l'épaisseur au propos ("The mole").
Quelques soient les volontés des Lillois, on est forcé d'adhérer tant c'est bien pensé et écrit, tant l'ensemble est plaisant, facile d'accès bien que l'on sente l'exigence de musiciens aguerris qui ne veulent pas donner dans la simplicité, mais créer en mettant au maximum à profit leurs qualités.
Dans le rock, elles servent parfois pour la décoration, quand il faut sortir un arrangement un poil larmoyant, elles n'occupent cependant que rarement le devant des scènes même si certains les (mal)traitent avec tous les honneurs comme Apocalyptica ou Chapelier Fou, les cordes sont donc plutôt discrètes.
Dans le rock, elle sert parfois pour la décoration, quand il faut donner un peu de rythme ou créer une ambiance, elle n'occupe cependant que rarement le devant des scènes même si certains (Daft Punk, Air, Chemical Brothers...) en ont fait une spécialité rentable et sont apparentés au monde du rock alors qu'ils sont clairement des chantres de la musique électronique.
L'idée de faire du rock avec quasi exclusivement ces deux ingrédients est donc pour le moins osée... et quand on découvre ce premier album, on ne peut être que bluffé par le résultat car c'est du grand art que nous offre Corde. Ce trio issu de la scène lilloise (Polyandres, Gumma...) ose mélanger la chaleur du violon et du violoncelle à la dureté des sonorités synthétiques, leurs débuts relativement folk semblent loin quand on écoute (d'une traite, forcément) Corde, un opus qui construit des paysages, la bande-son d'un voyage en terres lointaines qui passe par la mer. Un trip avec d'obscures résonances un peu acides ("Texel" qui fait aussi escale à Bristol) et des envolées aussi nerveuses que lumineuses ("Shipyard"), de l'électro au rock (raaaah ce "When the night comes" aux distorsions graves) sans jamais avoir de mots, on passe fatalement dans des décors "post" quelque chose mais l'ensemble est tellement rapide (la plupart des étapes font autour de 3 minutes) qu'on ne sait jamais vraiment où on se trouve (ou plutôt si, on sait qu'on est au pays du Chapelier Fou sans être chez lui).
Un grand bol d'air frais chargé d'embruns, voilà donc ce à quoi peut faire penser ce disque, une musique envoutante, un style assez rare, un mélange savant et plaisant, un moment d'évasion, d'abandon, de réflexion mais également de contemplation.
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