Corde Schéma Alors que leur production précédente nous emmenait au bord de la mer, Corde change radicalement de paysage pour ce Schéma. Moins de poésie, plus de structures, moins de légèreté, plus de béton, moins de calme, plus de vie et d'animation...

En tout cas, c'est ce que laisse penser l'artwork (à la fois beau et intriguant) comme quelques titres de morceaux ("The architect", "Murderer", "Vicious men"...). Si cela peut aussi se traduire musicalement, c'est bien plus une histoire de sensation, et si on retrouve des idées directrices plus "carrées", structurées ou humaines, c'est surtout que le groupe veut nous emmener sur ce terrain par ces différents éléments. Car les cordes sont sensibles et l'interprétation reste très personnelle, présente un autre artwork et d'autres noms de compositions et on pourrait y entendre certainement d'autres émotions. Les choix d'arrangements et de sonorités électroniques (ceux de Nîm), de rythmes (ceux de Steve), apportent de la variété au trio qui ne se laisse pas emporter par le violon (celui de Maxime), instrument "leader" de la formation puisque c'est lui qui dessine les grandes lignes, qui donne des perspectives et accroche toutes les oreilles. C'est en portant un peu plus d'attention, en évitant de se faire trop embarquer dans leurs titres (c'est très facile de se laisser conduire par Corde) qu'on peut davantage se concentrer sur ces battements, ces petits coups millimétrés qui cadrent le décor (j'aime beaucoup les échanges violon/batterie de "The writer"), ou sur les bulles de sons qui montent dans l'atmosphère pour le colorer ("Murmuration"), voire les quelques nappes qui donnent de l'épaisseur au propos ("The mole").

Quelques soient les volontés des Lillois, on est forcé d'adhérer tant c'est bien pensé et écrit, tant l'ensemble est plaisant, facile d'accès bien que l'on sente l'exigence de musiciens aguerris qui ne veulent pas donner dans la simplicité, mais créer en mettant au maximum à profit leurs qualités.