Cooper - Cooper Ah, je l'attendais ce nouvel album de Cooper! Il faut dire qu'après la claque magistrale reçue avec l'excellent Right now !, et un split vinyl partagé avec les parisiens de Dead Pop Club, il me tardait d'avoir des nouvelles de la bande de René. Histoire de passer encore un bon moment avec de bonnes guitares et de belles mélodies.

Pour tout te dire, à la première écoute de ce nouvel album homonyme pressé par l'incontournable Kicking Records (Black Zombie Procession, Demon Vendetta, G.A.S. Drummers, Second Rate...), j'ai été quelque peu perplexe. Peut-être qu'un surrégime de Right now ! dans ma chaîne hi-fi aura eu raison de mes espoirs. Mais une fois les quatorze titres de Cooper achevés, j'ai eu une impression étrange d'un disque qui partait dans tous les sens, un peu trop riche dans les mélodies tant musicales que vocales. J'ai alors laissé (honteusement je l'avoue aujourd'hui) ce disque de coté quelques temps, puis je me suis lancé dans une deuxième audition de l'album. Et là, soit je suis schizophrène, soit je devais avoir précédemment les idées embrouillés, car une fois ce nouvel album lancé, j'ai pris une bonne baffe. J'opterai pour la deuxième option car mon médecin n'a rien décelé de tout ça lors de ma dernière visite. Passons ces considérations médicales et intéressons-nous plutôt à ce nouvel opus (éponyme) des Hollandais volants.

Dès l'ouverture de l'album et ce "Where do you think I sould go ?" de toute splendeur, le trio batave délivre sa recette miracle qui fera danser petits et grands : refrains ultra mélodiques, couplets efficaces, pont délicat et puissance à tous les étages. Ce groupe connaît la recette pour composer la chanson parfaite. Mais comme une envie de jouer des tours à l'auditeur, le groupe délivre également des chansons aussi parfaites qu'intrigantes et déconcertantes ("The playground" où la basse joue un rôle prépondérant, les accents blues du fabuleux "Honey, are you listening at all ?", "Happy" aux accents psycho). Cooper n'a pas oublié ses premières amours et balance quelques missiles punk rock très bien sentis ("Need to sleep" : rapide, efficace ; "Wasting my time" mid-tempo puissant et mélodique) mais est tout aussi à l'aise pour délivrer quelques joyaux pop ("Big brown teddy bear" avec un excellent boulot vocal, "For what it's worth" et son refrain entêtant, "Fine" très Beatles). Le véritable atout de groupe est cet énorme travail sur les voix qui se révèle parfait (même si j'aurais tendance à penser qu'il est d'autant plus efficace quand il n'est pas trop haut perché) : cet exercice, bien qu'indispensable dans ce créneau musical, est assumé et d'une justesse irréprochable. Mais le talent de composition du trio et les solides guitares de René ne sont pas à reléguer au second rang. L'alchimie est parfaite, et j'en arrive à comprendre ma première impression laissée par ce sixième album long-format : alors que je m'attendais à un disque allant tout droit, sans surprise et aucun écart, Cooper réussit ce joli coup à nous faire découvrir ces multiples facettes, toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Avec ce dénominateur commun d'avoir le sens de la mélodie et cette classe d'écrire le morceau parfait. Bien joué.