Originaire de Boston, Constants est au départ un trio composé de Will Benoit (également producteur de Junius), Ben Fowlie et Duncan Rich. En 2004, le groupe sort son premier album, Nostalgia for the future, via le label/collectif Radar Recordings (Caspian, Junius, The Cancer Conspiracy...), le défend sur scène l'année suivante, au terme de laquelle Fowlie quitte le groupe pour être remplacé par Orion Wainer. 2006 voit le groupe sortir l'EP The murder of Tom Fitzgerril et s'embarquer pour une tournée de 10 mois, en étant renforcé par un quatrième membre : Jon Hassell (Seneca). Quelques mois plus tard, Duncan Rich laisse sa place à Rob Motes et le groupe sort un split 7'' avec Constants (2008, Radar Recordings). Jon Hassell qui avait entre-temps intégré le groupe à temps-plein le quitte pour embrasser une carrière de réalisateur à New York.
En 2009, Constants sort son deuxième album long format via The Mylene Sheath et Make My Day Records (Caspian, Junius, Gifts from Enola), s'embarque sur les routes pendant 4 mois avant d'enchaîner directement avec un troisième album, enregistré avec Justin Broadrick (Godflesh, Jesu, Grey Machine...) et programmé pour 2010.
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Rock > Constants
Biographie > La constance du postrockeur
Constants / Chronique LP > Pasiflora
Après deux albums de post-rock hautement émotionnel aux vibrations rarement égalées à ce niveau, Constants fait des allers-retours entre labels. Passant ainsi de The Mylene Sheath à Make My Day Records (ADAI, Caspian qui était auparavant chez TMS) avant de revenir pour Pasiflora chez... The Mylene Sheath. Et là surprise, si l'on s'attendait à du post-rock classieux et élégant dans la veine de ce que le groupe avait su distiller sur ses deux précédents opus, on comprend rapidement la tonalité un peu girly du visuel. Car Constants, s'il ne délaisse pas complètement les territoires musicaux dans lesquels il a largement fait sa réputation, opte ici pour une orientation résolument dream-pop/shoegaze indie des plus ravissantes.
Dès les deux premiers titres, les Bostoniens mettent leur auditeur sur orbite. On a l'impression d'être chez un My Bloody Valentine du nouveau millénaire. La révolution musicale en moins certes, mais la dynamique très soutenue en plus. Rythmiquement, Constants ne s'en laisse pas compter et en profite pour donner du corps à des mélodies délicieusement embrumées ("Sunrise", "Hourglass"). La où le groupe excelle, c'est dans la capacité qu'il a à insuffler une densité étourdissante à ses compos, les laissant se développer par elles-mêmes avant de reprendre la main et de les emmener très haut, très loin dans la stratosphère, héritage de post-rockeurs émérites oblige ("Passenger"). Un voyage à travers des paysages rêvés, fantasmés même, entre pop scintillante et shoegaze obsédant, une vraie couleur old-school nappé d'une patine plus moderne ("Mourning").
Pop/Shoegaze peut-être mais cela n'empêche pas pour autant les américains d'y aller gaiement dans la frappe de batterie sur un "Beautiful" contrebalancé par un chant velouté et habité par les ombres d'une ambiances 80's/90's parfaitement étudiée. Pourtant, loin d'être has-been dans son approche créative, Constants pousse son concept jusqu'à ses extrémités, quitte à les dépasser quelque peu et à aller un peu loin en de rares instants ("Pressure") avant de se remettre à tutoyer les cieux avec un interlude ("Sunset") ouvrant la voix à un "Austere" aussi pénétrant qu'envoûtant. Surprenant mais réussi, Pasiflora est de ces albums qui bouclent la boucle, quitte à prendre tous les risques pour suivre et assumer jusqu'à son terme leur ligne de conduite. De fait, si cela ne fonctionne pas toujours merveilleusement bien (un "1985" à la production qui sonne trop light), le dernier-né des prolifiques Constants (3 albums long-format en quatre ans quand même) est également le théâtre de très beaux moments de musique aussi explosive que raffinée, pudique que démonstrative.
Un enivrement quasi. constant (facile) qui, s'il n'efface quelques errements ou affiche un peu trop clairement les limites d'un concept casse-gueule, offre également au groupe le terrain d'expression idéale pour dynamiter sa créativité, se mettre en danger et tenter de se renouveler encore et encore. En cela, l'intention est plus que louable ; le résultat, à l'image du "Crosses" final régulièrement très classe.
Constants / Chronique LP > If tomorrow the war
Ils sont comme ça les Constants. Leur The foundation, the machine, the ascension en forme de symphonie post-rock fleuve était à peine sortie chez The Mylene Sheath qu'ils étaient déjà à pied d'oeuvre sur la suite. Un an plus tard, celle-ci a pour nom If tomorrow the war, est produite par un certain Justin Broadrick (Godflesh, Jesu...) et voit le groupe compacter son format à moins de 38 minutes pour 8 titres d'un post-rock/émo/alternatif aux mélodies popcore abrasive. Et surtout, cette fameuse suite prend la forme d'un nouvel album (le quatrième de la discographie du groupe) sorti un peu partout dans le monde ; Radar Recordings et Science of Silence Records pour le continent nord-américain, Make My Day Records (ADAI, Caspian, Junius) pour l'Europe alors que Stiff Slack devrait s'occuper de l'édition nippone, preuve de l'intérêt grandissant que suscite le groupe un peu partout...
Un décollage avec "Your daughter's eye" tout en immédiateté émo-rock, une trame mélodique orientée popcore affirmée et comme on l'attendait un peu une production cinq étoiles (vu le calibre de l'ingé son/producteur, le contraire eut été quand même surprenant) font le reste : Constants ne connaît pas le retard à l'allumage et va rapidement se retrouver en orbite avec l'énorme "The sun, the Earth". Là on s'assoit bien sagement, on se sangle au fauteuil et on prend la claque. Densité maximum du côté des instrumentations, portée par des guitares en furie et un double chant alternant la clarté mélodique et l'émo écorché vif, des arrangements qui laissent les enceintes carbonisées derrière eux et un groupe toujours au sommet de son art, quand bien même il a cette fois cherché à écrire des morceaux plus courts et compacts que sur The foundation, the machine, the ascension.
Enchaînant les pépites comme d'autres enfilent les perles ("Maya ruins", "In dreams"), insufflant une énergie démente à des compositions qui ne manquaient déjà pas d'atouts sur le papier en même temps qu'il les parsème de quelques discrètes touches électroniques, le groupe réussit le tour de force de mélanger dans un même tube à essais émo, post-rock, pop-core, metal alternatif et electronica ("Spiders in white", "Halloween in New Orleans"...). Et c'est armé d'un riffing des plus pénétrants ("A quite edifice"), d'un double chant en parfaite osmose avec les instruments, de quelques crescendo éruptifs à souhait et de quelques nappes ambient/rock synthétiques, que Constants bâti avec cet If tomorrow the war au titre lourd de sens, pièce après pièce, un édifice musical à l'architecture aussi complexe et raffinée que son rendu final est somptueux... Ce malgré quelques lourdeurs et autres facilités mélodiques un peu clichées, lesquelles font du reste passer cet album à peu de choses du statut de chef-d'oeuvre du genre. Sinon c'est un quasi sans faute de plus à mettre au crédit du groupe. Et en plus, le digifile de l'édition européenne est superbe...
Constants / Chronique LP > The foundation, the machine, the ascension
The foundation, the machine, the ascension, 3 mouvements, douze compositions, un tout petit peu moins d'une heure de musique pour une symphonie post-rock de grande classe. Livré dans un élégant digisleeve (après Caspian, Gifts from Enola ou Junius, il est remarquable de constater à quel point The Mylene Sheath apporte toujours autant de soin à ses sorties, à méditer pour certains labels donc...), l'album se dévoile comme une synthèse de ce que la scène post-rock nord-américaine (mais pas que...) a pu apporter lors des dix dernières années. Un spectre musical assez proche de ses voisins de labels, une petite ressemblance à aller chercher vers Mono, un chant d'une rare intensité, des arrangements stratosphériques et des ambiances tantôt ouatées, tantôt plus enflammées, Constants délivre ici une musique respectant à la lettre les codes du genre, sans surprise donc, mais le fait avec une classe cinq étoiles.
Crescendo, decrescendo, puis re-crescendo, poussées de fièvre mélodique, une architecture instrumentale raffinée, cet album est un véritable grand huit musical traversé de part en part par des morceaux à la densité rare, aux qualités mélodiques irréprochables. Un premier mouvement notamment marqué par le diptyque "Those who came becore Part.I& II", quelques passages plus intimistes ("Damien") et une mise en orbite solidement maîtrisée ("Genetics like chess pieces"), Constants pose des bases solides et s'envole définitivement avec le deuxième volet : "The machine". "The nameless" donne du reste le ton d'entrée de jeu. Loin de s'adoucir, la musique des Bostoniens gagne progressivement en puissance et gravité en s'éloignant un temps des sphères célestes pour dévoiler son versant le plus tellurique. Compacte, elle dresse des murs de sons devant nous mais parvient à le faire, avec une certaine légèreté, sans nous projeter les éléments musicaux en pleine figure. Tout est ici dans la suggestion, "The timeless" appuyant de fait ce constat avant que l'excellent "Identity of indiscernibles" ne durcisse de nouveau son propos jusqu'à conclure en apothéose ce second mouvement avec "Eternal reoccurrence".
Troisième et dernier acte de l'album, "The ascension" voit le groupe prendre encore plus d'altitude avec un nouveau diptyque : "Abraxas Part I & II", quintessence du post-rock ample, évanescent et dynamique dont les Constants se sont faits les chantres depuis le début de l'album ; avant de conclure sur deux derniers morceaux tout aussi maîtrisés, épilogues d'une oeuvre réellement envoûtante, savoureusement dessinées. Boucles de guitares, rythmiques enlevées, atmosphères très travaillées et chant à l'avenant, les Nord-Américains se livrent sans complexe avant de laisser parler le côté le plus ambiant de leur son, le saturant un peu plus pour lui donner une tonalité presque shoegaze ("Ascension"). Des textures sonores renvoyant aux travaux de Justin Broadrick (avec lequel, les Constants travailleront d'ailleurs sur le successeur de ce The foundation, the machine, the ascension), avant le final attendu de l'album : "... passage ". Un ultime tour de piste aux entrelacs mélodiques harmonieux, au motifs post-rock esquissées avec finesse et une ultime explosion de guitare libératrice, le groupe peut refermer cet effort avec le sentiment du travail accompli, l'auditeur avec l'assurance d'avoir découvert une jolie pépite post-rock... Les inconditionnels du genre y trouveront assurément leur compte.