Conger ! Conger !, c'est tout d'abord un morceau lâché en téléchargement gratos sur leur bandcamp qui laissait présager une énorme tuerie. Un mp3 ("When I was a nigger", en l'occurrence) qui pratiquait la terre brulée sonore avec une précision rare et un avant-goût qui laisse le cul bien vissé sur la chaise. De quoi laisser l'auditeur avec un soupçon d'amertume et de frustration dans les oreilles de ne pas pouvoir entendre le reste de la bestiole.
Ne tergiversons pas, At the corner of the world est un putain d'album et une découverte intensément excellente, la preview pertinemment choisie n'a pas failli à sa tache. Ce qui est vraiment attirant chez cette galette de Conger ! Conger !, c'est cette ouverture d'esprit qui agrémente chaque piste et rend l'écoute de l'album totalement palpitante. Les Conger ! Conger ! font de la noise incandescente et jouissive, comme sur le premier brulot "At the corner of the world", mais pas seulement. La deuxième plage me fait penser au virage de Generic sur II avec un titre épuré donc l'intensité croit pour finalement péter des genoux avec des arguments éprouvés. Sur "Pray", la quatrième piste, Conger ! Conger ! gagne en gras et en force de frappe grâce à cette voix quasi-sludge (on est pas loin d'Akimbo de Jersey shores vocalement et musicalement) savamment maitrisé. "Liguardo", la cinquième piste, c'est une des belles curiosités d'At the corner of the world, un titre unplugged avec toujours cette même rage exacerbée en fil rouge.
La suite ? De la balle, comme toujours. "Her name" n'était pas forcément un de mes titres favoris mais les multiples écoutes ont fait leur effet et les arguments différents proposés (une voix aigüe, plus de mélodie et de tentations pop) ont finit par convaincre. Idem pour "Icarus", un des grands titres de l'album, qui raisonne comme du Conger ! Conger ! classique mais sacrément érectile auditivement avec un leitmotiv cinglant qui scotche les neurones en deux-temps trois mouvements. Les trois dernières titres d'At the corner of the world ne sont pas en reste et proposent un final explosif avec l'intense "The fall", l'ambivalent "Old age" et le progressif "Dust" qui lorgne de nouveau vers le Conger ! Conger ! le plus gras et le plus incisif.
Une grande leçon de noise-open mind et encore une excellente sortie pour Mr Katatak (Berline0.33, Ntwin...), label dont on ne parle jamais assez et qui se construit une petite réputation exemplaire. Et l'édition vinyle est sublime. Il fallait le souligner histoire d'être complet.
NdR : A noter, chers lecteurs, que je n'ai pas fait de chronique aussi longuette depuis un bail. C'est bien qu'il se passe un truc pas anodin chez Conger ! Conger !
- Ecoute At the corner of the world: bandcamp (375 hits)
Re: At the corner of the world
L'album est merveilleux mais un groupe qui prend toute sa dimension en "live". Un grand MERCI.
Re: Conger ! Conger ! - At the corner of the world
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Go Habs Go !
Re: Conger ! Conger ! - At the corner of the world
Terrier : Lille
Je pense que le contenu devrait également te parler facile.
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Hey show me the way to the W-fenec.org ! And don't ask why !
Re: Conger ! Conger ! - At the corner of the world
Super du début a la fin, rien a jeter !