Computers Kill People - Silence means security Depuis la création de la première machine, l'homme se méfie de son invention. Il vit dans la crainte qu'elle se dresse contre lui et se positionne au-dessus dans la chaîne des prédateurs. A ce sujet, le chanteur de Computers Kill People dit :
« Ado, j'aurais dit que l'informatique est ce que l'humanité a fait de mieux" ; aujourd'hui, ça me fait bien rire ». Dans le propos, le groupe sortait en 2012 l'EP Fun machine. L'année dernière, Computers Kill People a cette fois enregistré un album : Silence means security. Si l'on en croit la belle pochette qu'arbore ce nouveau volume, le fil rouge ne semble pas avoir été lâché. L'illustration montre un homme seul face à une technologie immense qui ressemble à un moyen gargantuesque de stocker les données de milliards d'utilisateurs du net. A l'heure où l'informatique donne naissance à des intelligences artificielles, cet homme pourra-t-il contenir les machines au service de l'homme ?

Quoi qu'il en soit, Silence means security - dont le nom est à l'origine un slogan de propagande présent sur les bases militaires US dans les années 40 - nous montre clairement que les membres de Computers Kill People ont été largement inspirés par Kyuss et Queens Of The Stone Age. Les Parisiens assument bien ce style et le montre tout au long du disque en respectant en tout point les ingrédients de la recette du stoner. Cela dit, notons que de petites pépites sont parsemées ici et là. La reprise de "Love me two times" des Doors en fait partie. Dans mon oreille, ils se lancent dans l'exercice périlleux de convaincre un adorateur de l'esprit sauvage de Jim Morisson. Par principe ou par goût, je ne peux me résoudre à les placer sur un même piédestal. Cependant, Computers Kill People transpose cette chanson dans son univers sans copiage et voilà ce que j'aime : la part de l'artiste. La formation parisienne montre aussi qu'elle peut s'étendre à d'autres horizons. "Self made mess" en est un bon exemple. Elle vient taper dans un registre proche de la balade et c'est loin d'être désagréable. C'est en fait un petit air frais au milieu d'une masse d'énergie brute.

Le vin se bonifie avec le temps et les groupes de rock... c'est un peu différent. En tout cas, ce groupe porte dans ses tripes l'envie d'en découdre avec les machines. Puisque Computers Kill People est "...un logiciel intrinsèquement fondé sur l'être humain", il convient de conseiller ce disque à son prochain...sauf s'il n'aime pas le stoner ou qu'il s'appelle Terminator.