Daredevil Les super héros de Comics américains sont un bon filon, de la BD on les passe régulièrement au ciné et même si les films sont de gros navets (Superman, X-Men, les derniers Batman...), le box-office leur fait trop souvent une place d'honneur, et aujourd'hui l'armada marketing ne sort pas sa "Bande Original de Film" ou ici son "L'album" (Daredevil : the album), un "titre" certainement plus approprié étant donné qu'on entend que très rarement les morceaux durant les films... Pour ce Daredevil, les producteurs ont limité les risques, plaçant sur la compil pas mal de groupes consensuels dont la musique est assez proche de l'esprit des blockbusters qu'elle sert : beaucoup de poudre aux yeux, pas la peine de réfléchir et le tout passe rapidement au placard. Malgré de bons couplets Seether se saborde durant les refrains, les grandiloquents The Calling sont risibles, 12 Stone et Revis parodient Creed, et Nickelback semble avoir été mis là pour profiter du retentissement de Superman, bref, l'armada nu-grunge n'est pas à son avantage. Idem pour les quelques combos nu-métal, Fuel surfe sur la vague et a perdu toute consistance, le titre de Saliva est bien mièvre, Finger Eleven tombe dans la facilité, Endo est bien décevant et on atteint des sommets de médiocrité quand Drowning Pool et Rob Zombie s'associent pour la chanson phare du film "The man without fear", pas la moindre once de créativité au niveau nu-métal... Seul Chevelle semble submerger, et encore, cet inédit est loin d'être un de leurs meilleurs. C'est donc du côté des découvertes qu'il faut trouver du plaisir à réellement écouter cet album, Evanescence place fort heureusement deux titres de son album à paraître, fort heureusement car l'un d'eux ("Bring me to life") est saboté par le chanteur de 12 Stone, "My immortal" est bien plus représentatif des 10 autres tites de The Fallen. Si l'on passe sur la brouillone (limite inaudible) collaboration entre Nappy Roots et Marcos (POD) et le "Evening rain" de Moby (une valeur sure pour les films le Moby !), il nous reste quelques titres de "groupes qui n'en veulent" et surtout qui sonnent un peu plus rock, on connaissait Hoobastank, mais on (ou en tout cas "je") découvre Paloalto, ça ne va pas révolutionner le monde du pop rock mais ça apporte une certaine fraicheur, une certaine innocence, avant que BoySetsFire (plutôt calme) et Autopilot Off (plutôt punk) donnent (enfin) un peu de rythme. Reste à parler un peu du bon remix du thème principal du film, un titre qui s'écoute sans trop de mal, porté par une bonne dynamique. En résumé, l'album Daredevil ne devrait pas rester dans les annales mais il est calibré pour un public en mal d'inédits et qui aimera le film, je ne l'ai pas vu mais il y a de fortes chances pour que ce ne soit qu'un lamentable blockbuster de plus... Dommage, de mauvais films avaient amené de bonne BO (Resident Evil notamment), et on se souvient tous du formidable titre de U2 composé pour Batman...