emo glam connection 2 Il ne faut pas se leurrer, il existe depuis quelques années un revival pour le punk rock hexagonal. Non pas que celui-ci n'ait plus sévi depuis 77, mais une branche fun et anticonformiste de ce genre musical électrique connaît un regain d'intérêt au fil des mois. Uncommonmenfrommars et Second Rate, dans deux registres un tant soit peu différents, en sont les principaux responsables. Car oui, il existe bien un punk enfoui en nous. Quand cette idée folle de réunir des groupes indé jusqu'aux orteils a surgi de l'esprit de Sam des Rate et d'Olive des Dead Pop il y a de cela deux ans, le circuit était encore méconnu. Emo glam connection, 1er volume du nom, a germé avec quelques belles productions mais peut-être dispersées. Aujourd'hui, alors que le deuxième volume de cette compil' hautement rock'n'rollesque sort du pressage, une constatation s'impose : putain, la tracklist démonte tout, la cohésion est énorme et merde, la scène émo punk rock est bien vivante. A l'heure où Seven Hate jette l'éponge, la connection glammesque nous gratifie d'un skeud d'une grande beauté, laissant à tous ces membres une durée de vie incalculable. Après les sorties des skeuds de Sexypop et des Dead Pop, le split de Second Rate et Flying Donuts et avant les monstrueuses prod des Unco et des Homeboys, l'Emo glam connection 2 est incontestablement le disque ultime pour les fans du genre. Bien sur, le public aurait peut être aimé écouter plus de groupes français de talent, mais connaissant une bonne partie de la clique, je peux vous dire que ce disque est vraiment la rencontre de potes partageant depuis plusieurs années les scènes françaises, sans aucun esprit de revanche ou une larme de jalousie. Non, rien de ça, et c'est comme ça que le disque peut se targuer d'être énorme. Des inédits, une reprise, que du bon pour l'auditeur.
Pour démarrer en beauté, les Homeboys calment tout le monde avec un "Turn your back" que les punks à roulette ne pourront qu'apprécier. Moi-même, assez sceptique quand aux morceaux du quatuor diabolique, autant sur disque qu'en concert, j'ai été plus qu'enthousiasmé par le 3'16 des parigots. Puissance, rigueur, efficacité, voilà ce qui caractèrise ce morceau d'une simplicité énervante : pourquoi c'est pas moi qui ait écrit ce morceau ??? Bon, j'arrête de me plaindre et je savoure, faites de même. Deuxième groupe, le meilleur bien sur, les Second Rate. "Wild creature" est un titre purement bisontin, tu kiffes ou tu détestes, mais c'est du Second Rate tout craché ! et c'est tant mieux !! retournez vos croix et lacer vos converses, la bande à Samy va encore vous mettre sur le cul. 567567 pistes de grattes, une basse de plus en plus présente (merci crevette) et ce chanteur-batteur qui joue et chante comme certains biberonent des Kaaaanettes : avec de la classe. Jamais, non jamais, on ne pourra se lasser de ce groupe qui, chose rare, s'ose au solo, tel un AC/DC envoûté. Et ce n'est pas fini, car c'est un pur moment de rock'n'roll qui nous attend : Dead Pop Club, figure de l'émo rock à faire pleurer Tatie Danielle déboule avec un "Trailer park broadcast" aussi irrésistible qu'efficace. Quatre accords, une voix à la limite de l'égosillage, simple et direct. Définitivement les Jackie Chan de la six cordes et des tomes. Avec un meilleur son, cela aurait parfait. Mais c'est du punk rock, ne l'oublions pas. Quatrième titre, quatrième groupe, quatre filles, un gars, une possibilité : rock and never other avec X-Syndicate. Moi qui pensait que les filles faisaient du métal, quel con . "Dead end" est très rock, très crasseux, très abominable, bref, tout ce qu'on aime. Et cette voix, putain, cette voix. Nashville Pussy réincarné à Paname, je vous le dis. La compil touche bientôt à sa fin, et c'est à Sexypop d'emboîter le pas. Les Obispo de la composition émo nous jouent encore un drôle de tour : ultimes dans l'épisode Acces to the second floor leur premier LP, Sexypop ne cesse de faire sonner ses instruments de la façon la plus précise qu'il soit, et surtout la voix de Pier attend la perfection. Une grande classe : oui, on voit croit, "Rock'n'roll is written on my bones". Cela ne fait aucun doute possible. Et il n'y a pas qu'eux. Je connais quatre gars d'Epinal qui ont le rock dans le sang. Les Flying Donuts savent faire rimer puissance et mélodies. Preuve en est avec "Good things." , à l'intro très second ratienne et au reste très musclé, très. donuts. Un véritable régal qui n'a pas de comparaison possible. Plus qu'un espoir, les quatre énergumènes frôlent la perfection. Putain, que c'est bon !!! Vivement la suite. Hélas, c'est déjà le dernier morceau, et honneur est faite aux exhi de la bande, les Uncommonmenfrommars. Une reprise pour ne pas faire comme les autres, c'est Weezer dont il s'agit. "No one else" est exécuté par les quatre avec une impressionnante lucidité, proche de l'original mais tellement imprégné de leur marque de fabrique. L'apothéose pour un morceau très californien, ça le fait.
Besoin d'un bilan ? Je ne pense pas, non. Cette compil mérite des disques d'or, une tournée de cent dates en Russie, des stades complets aux USA avec des effets pyro, des tonnes de lights, une sono de fou, des fans nues, un tribute par un orchestre philharmonique et des millions de dollars de royalties. Mais non, stop avec ses conneries : retrouvons tous les acteurs de cette folle aventure dans des petites salles enfumées sentant bon les fûts de vingt litres prochainement. Et vous pouvez être sûr que je serais là !