wuliao contingent Prend un bon fil, une aiguille fine, et coud bien tes oreilles car en 1998, feu le Scream Club de Beijing, qui affichait interdit aux vieux et metalleux sur sa porte, a concocté le premier CD de punk Skin / Oï chinois jamais réalisé, lançant la révolution Punk au pays des révolutionnaires rouges, démontrant au passage qu'à Beijing, on sait se servir d'une guitare pour expurger son énergie.
WuLiao contingent (Wu Liao JunDui) ne donne pas dans la finesse. Le line-up est testé avec 69, Reflector (FanGuangJing, 2 albums, tournées US depuis), les imposants Brain Failure (NaoZhuo, 5 albums, tournées US/Japon depuis) et les A Jerks composant le double split.
69 entame, le plus radical. 1'24 min est le chiffre annonciateur des premiers larsens et les lalalalaaala et élans révolutionnaires rentrent dedans ("Let the blood boil")... C'est parti, ça ne s'arrêtera plus avant la fin, tu vas comprendre le dénouement de 2001 Space Odyssey, ton épaule te fera sûrement mal si t'as une armoire et une journée merdique (c'est empirique) et a ouais, fais gaffe à la teille par terre... c'est chiant à nettoyer...
Plus sérieusement, 69 attaque, punk Oï de base (comme tous les groupes du Wu Liao donc je ne me répéterais pas) avec ces bons et moins bons aspects. 69 jouera le plus avec les rythmiques, incluant de rares pauses, ainsi que quelques compos jouant sur les contre click... ça renvoi à du Clash sous speed, ça se qualifierait de Beuglo (heu du screamo dans les graves ???). Au jeu "si ton groupe de Punk était une série", 69 prend la case de Bottom pour le côté violent sans fioritures. 69 casse les trois pattes de la mouette au mohawk, et la mange nous offrant les plumes, et les 25 min t'auront déjà vidé.
Bon, on passe vite fait sur la prestation de Reflector, car mon CD est tronqué donc je l'ai profond. Bon une fois l'autre détail technique emmerdant du double split (changer le CD) passé, on rattaque avec Brain Failure.
Ils ne sont pas les leaders du Punk chinois pour rien. Certains trouveraient sûrement à redire sur l'originalité des compos ramenant direct aux 80's européennes Pistols / Beru power, c'est pas grave, la bonne humeur, les idées sous-jacentes et la sueur rattrapent le tout, ça enchaîne de façon infernale, certains passages sont dantesques (yuuuuu la méchante trompette sur "WoMenDe YueYuan") et les paroles plus teintées (réfléchies ?) que 69 vont tout de même droit au but. Au jeu des séries, on penserait plus à du Monthy Python Flying Circus, installations assez imprévisibles, ne tombant jamais là où on l'attendait, bref inspiré même si reprenant des astuces usées et usées depuis des siècles. Technique affûtée, compos ambitieuses ne lâchant jamais le fil de l'énergie. La prestation se termine sur une étonnante ballade dans la tradition du comique Chinois populaire.
Enfin A Jerks (avec le A pour "Anarchy", cqfd) conclut la galette, on pourrait les comparer à un épisode de South Park, ou Happy Tree Friends, pour le côté cynique coloré, avec Oï remplaçant Fuck, le compteur affichant 50 dès les 3 premières minutes. Le message est clair, une fois encore on ne va pas faire dans l'émo à la voie fébrile, ni dans le son léché et calibré à la milliseconde, ce sont les trippes qui parlent... Les paroles se revendiquent anarchistes et Oï dans le sens premier à savoir proche des classes ouvrières, ET anti-fasciste.
We aren't nazis/We aren't swarp/We are just losers in the PRC/We aren't terrible/We aren't strong/At least we have power in our mind/No, no nazis/No resist/Now Oi!Oi!Oi/We love Oï just like you/We are fuckin Chinese skins/ We say Oï just like you we are fuckin Chinese skins. Direct, brut, pas spécialement HxC pour autant, assez coloré et jovial, passant par des titres Ska et ultra Oï, un Uncommonmenfrommars des beaux jours.
45 minutes pour 23 titres plus loin, Pouf, ça s'arrête.... tant pis, on se remet le début avec joie Oï Oï Oï... Duracell a du utilisé les galettes sur leur lapin et faire une conspiration médiatique autour.
Fan de punk à roulette, passe ton chemin, fan de punk sophistiqué, passe aussi ton chemin, ici c'est le fond du bar à côté des chiottes, c'est crade, ça pue la bière, la sueur et la fumée, et le gel des Mohawk te frotte les yeux bref, on va me faire chier pour dire ça, mais c'est la que c'est bon, pas de faux semblant... ça passe ou ça casse... et bien eux ils passent grave... pogo ou pas, ouais pogo... c'est fait pour libérer et renouveler ton Chi mec... (Et pas pour fracasser ton voisin, nuance).
PS : si tu passes par la et que tu as la partie sonore de Reflector, contacte-moi... merci d'avance...