Formé en 2001 et sabordé par ses membres en 2008, The Coma Lilies était originaire de Santa Rosa (USA) et se composait alors de Brian Kincaid, Michael Spector, Gabe Katz, Asher Katz, Hunter Ellis, Chris Votek, tous les six, anciens membres de deux autres formations Shat et Sex Goddess (parfois les deux pour certains d'entre eux). En 2004, le groupe sort son premier album, éponyme et autoproduit, mais malgré quelques critiques élogieuses, reste enfermé dans un anonyme relatif. Deux ans plus tard, The Coma Lilies change de format en sortant un EP baptisé Memento mori et là encore, autoproduit. Le succès d'estime est au rendez-vous mais celui-ci ne prolongera pas l'aventure et se sépare en 2008. Entre-temps, il signe avec le label Allemand Denovali Records (Celeste, Heirs, Kodiak, Les Fragments de la Nuit, Mihai Edrisch, Neil on Impression...) en vue de la réédition de Memento mori qui fera finalement connaître le groupe sur le vieux continent... même de manière posthume.
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The Coma Lilies discographie sélective
ep :
Memento mori
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Liens Internet
- Coreandco Webzine : Le zine qui en veut en-core...
- Glaz'Art : site officiel
- ThePRP : le site alternatif américain de référence
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The Coma Lilies / Chronique LP > Memento mori
9 piste, même pas 30 minutes de musique et pourtant Memento mori n'a définitivement rien d'un disque de grindcore. Il s'agit en réalité d'un EP orchestré de manière assez originale, puisque composé de 4 vrais morceaux, de 3 interludes n'excédant jamais les quarante secondes et de deux très courts morceaux dont le plus long dépasse péniblement les 1'30. Mais sur la tracklist "officielle" figurant sur la jacquette, seuls les deux premiers titres sont mentionnés... Curieux et hors de la norme. Partant de ce constat, il ne nous reste plus qu'à plonger littéralement dans cet effort signé The Coma Lilies. Et par la grande porte qui plus est, les deux morceaux ouvrant l'EP étant les plus longs et certainement les plus réussis de ce disque kaléidoscope. L'éponyme et brillantissime "Memento mori" puis "Penis envy" sont d'entrée de jeu les deux morceaux phares de cet effort. En mélangeant envolées rock psychédéliques et nappes de post-rock synthétique, le groupe instille avec élégance des mélodies fragiles qui déploient progressivement leurs subtilités, pour atteindre des sommets de puissance et d'intensité émotionnelle. Les Américains jouent avec les nuances, maîtrisent parfaitement leurs effets et parviennent à imposer leur écriture, finement ciselée, qui confère aux deux premiers morceaux une étonnante impression de fluidité.
Après ces deux titres, la messe est dite, on est déjà conquis et on regardant le programme de ce qui nous attend, on se dit que le reste ne sera sans doute qu'anecdotique. Sauf que The Coma Lilies n'en a pas (encore) fini avec nous. Après un premier intermède qui ne sert qu'à nous laisser reprendre nos esprits, le groupe enchaîne avec "Grab a fork micron" où il fait preuve d'un sens de la maîtrise évident et mélange allègrement psychédélisme lunaire et exigence math-rock. La dynamique de l'ensemble permet au groupe de laisser sa musique s'envoler dans plusieurs directions pour mieux retomber sur ses accords de guitare par elle-même. Tantôt apaisé et contrôlé, d'autres fois plus enfiévré, par instants même au bord de l'hystérie collective (l'interlude "Die pest", "What do I have to do to check my email"), Memento mori est un disque ouvertement placé sous le sceau du psychédélisme et de la maîtrise rythmique absolue. Les deux visages de la musique des américains cohabitant ici pour nous offrir une démonstration assez spectaculaire de virtuosité mise au service d'un songwriting qui lui, ne fait pas qu'en mettre plein les yeux. Un intermède jazz/lounge plus tard et voilà que le groupe en termine avec nous avec l'abrasif et super-noïsique "The red phone" et une dernière plage sonore faite de bricolages électro-hip/hop psychés complètement hallucinés. Déroutant et hors norme qu'on disait... Et si ce groupe bien trop méconnu, ne serait-ce qu'à l'écoute de cet album, n'existe plus depuis quelques mois, on peut toujours se passer ce disque en boucle... qui sait, dans l'espoir d'une reformation qui pour une fois, n'aurait rien d'illégitime...