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Biographie > ils se la jouent froids ?

Coldplay Originaires des quatre coins du royaume, les membres de Coldplay, Chris Martin (chanteur, pianiste, guitariste), Will Champion (batteur), Guy Berryman (bassiste) et Jonny Buckland (guitariste), sont respectivement Anglais pour les deux premiers, Ecossais et Gallois. Après avoir donné quelques concerts à Londres et Manchester, c'est fin 1998 que Coldplay commence à faire parler de lui avec un EP 3 titres intitulé The safety EP. A la suite de ce premier effort, le groupe décroche un contrat avec un petit label Fierce Panda, lequel finance l'enregistrement du single "Brothers & sisters" (1999), puis d'un nouvel EP intitulé The blue room (1999). Dès lors, la machine Coldplay s'emballe et le quartet signe chez une major, en l'occurrence Universal. Fin 1999, le groupe entre en studio et quelques mois plus tard, précédée de deux singles "Yellow" et l'excellentissime "Trouble", la bombe Parachutes débarque dans les bacs. Véritable vague déferlante, le succès est tel que Coldplay est, dès son premier album, propulsé au rang de fer de lance de la nouvelle vague pop venue du Royaume-Uni. Côté recto, le groupe explose les charts et se met la critique dans la poche, côté verso, les quatre véhiculent l'image d'artistes sans histoire, les gendres idéaux, d'autant que Coldplay va utiliser sa notoriété pour soutenir activement le développement du commerce équitable.

Entre 2001 et 2002, le groupe décide de s'isoler en studio pour enregistrer le successeur de Parachutes et tenter de faire au moins aussi bien qu'avec leur premier effort. Il ressort de ces mois de travail acharné un disque intitulé A rush of blood to the head. Encensé par la critique, le disque est un énorme hit commercial et la tournée mondiale qui s'ensuit permet au groupe d'enregistrer un live sobrement intitulé Coldplay : Live 2003. Elevé au rang d'icône de la musique pop au Royaume-Uni, le groupe décide une fois encore de se mettre à l'écart du monde et notamment de celui du show business pour se remettre en question et composer ce qui doit être son 3e album studio. Un disque, sobrement baptisé X & Y, qui débarque dans les bacs au printemps 2005.

Coldplay / Chronique LP > Viva la vida or death and all his friends

Coldplay - Viva la vida Eugène Delacroix a du se retourner sous sa stèle en admirant, le visuel de Viva la vida or death and all his friends mais Coldplay a l'heure de son quatrième opus studio a choisi de prendre des risques, certes calculés. Un titre d'album qui laisse augurer le pire, une légère réorientation artistique avec des influences hispaniques annoncées et donc cet artwork au parti-pris assumé. Objectivement, il est toujours de bon ton de descendre en flammes le groupe anglais. Mainstream pour la plupart, ultra-commercial pour les uns, bien trop sucré et paresseux pour les autres, la presse bien-pensante "hype" se plaît à taxer quasi invariablement le groupe de machine à empiler les billets verts au mépris de toutes considérations artistiques. Peut-être, peut-être pas. Quoiqu'on en dise, avec ce Viva la vida, Coldplay ne s'est pas forcément reposé sur ses acquis et à même embauché l'immense Brian Eno à la production... Quant à dire qu'il a gagné en qualité...
"Life in technicolor" qui ouvre l'album ne laisse pas forcément espérer le meilleur. Quasi exclusivement instrumental, très pop dans l'âme même si nappé de quelques sonorités ambient atmosphériques, sans doute à mettre au compte d'Eno, ce premier titre, clairement introductif est une invitation à peine voilée à pénétrer l'univers sucré et enjôleur d'un groupe qui, quoiqu'il fasse, semble destiner à cartonner. La recette commerciale leur donne en tous cas bien raison. Et artistiquement ? "Cemeteries of London" et "Lost", viennent démontrer que Coldplay n'a pas voulu faire ici un Parachutes 2. Et si pour retrouver la puissance émotionnelle d'un "Shiver" ou d'un "Trouble", il faudra repasser, le groupe prouve qu'il peut encore composer des titres certes, "mainstream", mais plutôt agréables. Mélodies pop élégiaques, harmonies délicates, orchestrations amples, on ne sait pas si c'est la patte de Brian Eno ou une remise en question artistique mais le Coldplay nouveau semble s'engager sur des chemins plus aventureux qu'à l'ordinaire. Evidemment, on trouve toujours ces pop-songs introspectives avec Chris Martin devant son clavier (ou pas) et des orchestrations intimistes (l'intro "42", "Strawberry swing", ""Death and all his friends") mais dans l'ensemble, ce nouveau cru n'est pas l'album pour midinettes en mal de princes charmants sur lequel beaucoup auraient aimé exercer leur plume trempée dans l'acide.
Certes des titres tels que le boursouflé "Lovers in Japan/Reign of love" ou "Viva la vida" (tout est dans la seconde partie du titre) sont à la limite du supportable, mais les anglais, bien aidés par une production haute en couleurs et quelques morceaux plutôt élégants et raffinés ("Yes !", le single "Violet hill"), arrivent à tirer leur épingle du jeu en servant sur un plateau des morceaux certes convenus, radiophoniques, mais pas pour autant désagréables. Album mineur de la discographie, peut-être leur moins prévisible des quatre, Viva la vida or death and all his friends (que le groupe conclue sur les versions acoustiques de "Lost" et "Lovers in Japan") n'est ni le cataclysme artistique annoncé, ni le raz-de-marée émotionnel que suppose son (énorme) score dans les charts. Juste l'album où le groupe a cherché à se renouveler et si Coldplay n'est pas (et ne sera jamais) Radiohead, la démarche, autant que le résultat reste plus ou moins louables. En l'état, le quartet anglo-saxon poursuit sa route en remplissant son compte en banque au nez des critiques les plus frustré(e)s... tant mieux pour eux.

Coldplay / Chronique LP > X & Y

coldplay : x & y Trois ans après A rush of blood to the head et deux ans après un excellent album live enregistré au Sydney Hordern's Pavillion (Australie), Coldplay fait son retour avec un nouvel album intitulé : X & Y. Un troisième opus pour qui un groupe qui depuis maintenant six ans transforme tout ce qu'il touche en or, voire en platine. Précédé d'un hit planétaire absolu, le single "Speed of sound", X & Y débarque donc en grande pompe dans les bacs au printemps 2005. Indépendamment des qualités artistiques de l'album, il faut reconnaître au moins un mérite au groupe, son nouvel effort est sans conteste LE succès pop de l'année.
Sortis il y a plusieurs mois de cela, X & Y et "Speed of sound" sont d'ailleurs encore classés, au moment où sont écrites ces lignes, sur le podium des meilleurs ventes d'albums et de singles pop; et il ne fait guère de doute que la quasi-totalité des dates de la tournée mondiale du groupe seront sold-out.
Rythmiques bien senties, mélodie efficace, "Square one", qui a la lourde charge d'ouvrir ce nouvel album du groupe s'acquitte fort bien de sa tâche. Du Coldplay pur jus qui aligne avec "What if" puis "White shadows" deux autres titres où l'on retrouve par moments l'intensité émotionnelle d'un "Yellow" ou d'un "We've never change", deux morceaux présents sur le tracklisting de Parachutes, le premier effort du groupe.
On avait cru déceler un soupçon de miévrerie "marshmallow" sur quelques uns des derniers titres de A rush of blood to the head, cette fois, les choses se compliquent d_s le 4e titre de X & Y : "Fix you". Second single de l'album après "Speed of sound", ce titre a tendance à sombrer dans la pathos dans sa première partie et n'est sauvé que par son final, paradoxalement très inspiré. Verdict similaire pour "Talk" ou l'éponyme "X & Y".
Entre-temps, l'excellent "Speed of sound" a évidemment sauvé les meubles en assurant du même coup une promo monstre pour le groupe et une rentabilité maximum au niveau des ventes de CD. On se demande alors ce qu'à encore X & Y dans le ventre alors qu'on en est à la moitié du disque. Du bon ("Low", "Twisted logic") et du moins bon avec des titres peu inspirés tels que "The hardest part" ou "Swallowed in the sea". Du déjà vu de la part du quartet anglais du coup, l'impression que le groupe ne parvient plus à se renouveler commence à prévaloir sur le reste.
Blockbuster de l'année rayon pop britannique, X & Y aurait dû être l'album de la maturité pour le groupe. Il n'en est rien. Au lieu de ça, Coldplay nous offre quatre ou cinq morceaux de très grande qualité malheureusement quelque peu noyés au milieu de l'insignifiance du reste de l'album. Le constat est éloquent, mais au vu du passif du groupe, qui nous a quand même offert deux des meilleurs albums pop des dix dernières années, on se devait d'être exigeants. Et là, peu à peu, on se rend compte que Chris Martin et les siens ont tendance à mettre de côté le petit truc en plus qui faisait la magie de leur musique. Semblant céder aux sirènes du "toujours plus accessible", "mainstream" et donc facile à vendre, le quartet britannique déçoit et doit, se remettre artistiquement en question. D'autant qu'un quatrième opus se profile déjà à l'horizon. Mais au vu du succès de ce X & Y, on peut en douter...

Coldplay / Chronique LP > A rush of blood to the head

coldplay : a rush ... Délicate est la tâche de composer un deuxième album quand votre premier effort a trusté les premières places des charts pendant de longs mois, que la critique encense jusqu'à plus soif chaque performance live du groupe et que vos concerts sont évidemment sold-out six mois avant le jour J. Dans le cas de Coldplay, l'ascension météoritique du quartet l'a propulsé nouveau leader de la vague brit-pop.
Cherchant sans doute à éviter l'écueil de la facilité avec son second album, Chris Martin et sa troupe ont décidé de s'isoler du monde du show business et de se préserver des incessantes sollicitations afin de composer tranquillement dans leur coin A rush of blood to the head, le forcément très attendu second opus du groupe.
Dès les premières secondes de "Politik", le ton est donné, le Coldplay, cuvée 2002 semble être largement à la hauteur de celui qui avait mis en 1999, un grand coup derrière la tête de tout bon amateur de pop anglaise bien sentie. Des titres tels que "In my place" ou le touchant "The scientist" sont de véritables perles mélodiques pendant que, à l'image de trouble sur le premier album du groupe, le tube "Clocks" a été calibré pour pulvériser les records de vente. Et ça marche, à tel point qu'on en redemande.
Coldplay enchaîne les tubes comme d'autres enfileraient les perles, "Clocks" et "Daylights" ont beau s'enchaîner sur la platine, le groupe ne semble pas baisser de rythme. Pourtant dès la seconde écoute du disque, et donc une fois passé l'effet de surprise dû à la nouveauté, on se rend compte que la magie de Parachutes n'opère pas complètement sur cet album. "Green eyes" ou "A whisper" passent par exemple complètement inaperçus au sein de la discographie du groupe.
Là où le premier album du groupe était un sans faute de la première note jusqu'à l'ultime soupir, A rush of blood to the head montre quelques moments de faiblesse, où le groupe cède parois à la facilité, des moments néanmoins compensés par l'élégante mélancolie de "Warning sign" ou "Amsterdam". Deux titres qui montrent si besoin en était que Coldplay n'est pas un groupe éphémère et que ce second album, bien que moins abouti que son prédécesseur n'en reste pas moins un très bon disque de brit pop. L'effet de surprise de Parachutes est passé, mais le groupe réussit sans trop de mal à passer le cap du second album. A suivre...

Coldplay / Chronique LP > Parachutes

coldplay : parachutes Ceux qui avaient découvert les premiers efforts de Coldplay avant même que ne sorte Parachutes n'ont finalement pas dû être vraiment surpris que l'album soit un succès. Mais de là a tout emporter sur son passage, la critique, les ventes et même les Brit Awards... il n'y avait qu'un pas... franchi sans aucune difficulté par un groupe qui a eu l'intelligence de blinder ce Parachutes avec "Don't panic" (qui ouvre l'album) et "High speed", deux titres déjà présents sur The blue room.
Coldplay aime la lettre S, le mélancolique "Shiver", "Spies" (qui fera inévitablement penser à Radiohead) et enfin "Sparks" peuvent se succéder, le groupe impressionne par son style léger, planant et reposant mais également par la maturité de ses compositions. Après avoir lancé son album sur des bases plutôt élevées, le quartet met l'auditeur à genou avec les deux tubes incontournables que sont "Yellow" et surtout "Trouble". Et là, ça se passerait presque de commentaires tant Coldplay atteint quasiment la perfection. Si "Yellow" a été un hit, alors que dire de "Trouble" sinon que le morceau est largement du niveau d'un "With or without you" de U2 ou "Creep" signé Radiohead. Simple mais émouvant et planant, la magie opère.
A l'éponyme, très court et pourtant sympathique Parachutes, succède l'excellent "High speed" (déjà présent sur The blue room), puis "We never change". Introspection et guitare acoustique au programme pour un morceau mélancolique à souhait et porté par le timbre de voix si particulier de Chris Martin.
Après neuf morceaux, tous d'excellente facture, Coldplay se devait de conclure son premier opus sur une bonne note. C'est chose faite avec l'aérien et enivrant "Everything's not lost". Pour faire simple, à chaque fois que Chris Martin s'assoie devant un clavier comme sur "Trouble" ou ce morceau final, on ne peut que se laisser transporter par la justesse des mélodies et l'émotion à fleur de peau qui s'en dégage. Parachutes, où l'album qui parvient à sublimer la pop anglaise... Remarquable.

Coldplay / Chronique EP > The blue room

coldplay : the blue room Deuxième EP sorti par le groupe qui est en encore à ses débuts, The blue room est le disque qui fera connaître Coldplay des spécialistes et notamment des labels, avant que leur premier album mettent les charts à l'envers lors de sa sortie. Composé de 5 titres, The blue room va progressivement révéler le groupe aux amateurs du genre grâce au petit coup de pouce de Radio 1, une station britannique qui diffusera régulièrement le premier titre de ce disque : "Bigger stronger".
Un morceau qui synthétise déjà ce que sera le Coldplay qui va cartonner avec Parachutes ou A rush of blood to the head, un groupe qui sait mieux que personne composer des mélodies pop simples mais imparables, une voix hors du commun (celle de Chris Martin) et un talent évident pour se mettre dans la poche public et critique, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Les deux perles pop de The blue room, "Don't panic" et "High speed" en apportent la preuve, on pourra gloser longtemps sur la stratégie marketing ou le battage médiatique qui accompagne désormais plus ou moins chaque sortie du groupe, il n'existe pas beaucoup de formations capables d'insuffler autant d'émotion dans ses morceaux.
Si Coldplay ne parvient pas à réitérer les performances de "Don't panic" et "High speed" avec le minimaliste mais élégant "See you soon" ou un "Such a rush" qui tourne, par moments, un peu à vide, les cinq titres de The blue room se laissent écouter avec un plaisir non dissimulé. On notera d'ailleurs que ce disque a déjà toutes les qualités qui feront, quelques semaines plus tard, le succès de Parachutes.