coldplay : x & y Trois ans après A rush of blood to the head et deux ans après un excellent album live enregistré au Sydney Hordern's Pavillion (Australie), Coldplay fait son retour avec un nouvel album intitulé : X & Y. Un troisième opus pour qui un groupe qui depuis maintenant six ans transforme tout ce qu'il touche en or, voire en platine. Précédé d'un hit planétaire absolu, le single "Speed of sound", X & Y débarque donc en grande pompe dans les bacs au printemps 2005. Indépendamment des qualités artistiques de l'album, il faut reconnaître au moins un mérite au groupe, son nouvel effort est sans conteste LE succès pop de l'année.
Sortis il y a plusieurs mois de cela, X & Y et "Speed of sound" sont d'ailleurs encore classés, au moment où sont écrites ces lignes, sur le podium des meilleurs ventes d'albums et de singles pop; et il ne fait guère de doute que la quasi-totalité des dates de la tournée mondiale du groupe seront sold-out.
Rythmiques bien senties, mélodie efficace, "Square one", qui a la lourde charge d'ouvrir ce nouvel album du groupe s'acquitte fort bien de sa tâche. Du Coldplay pur jus qui aligne avec "What if" puis "White shadows" deux autres titres où l'on retrouve par moments l'intensité émotionnelle d'un "Yellow" ou d'un "We've never change", deux morceaux présents sur le tracklisting de Parachutes, le premier effort du groupe.
On avait cru déceler un soupçon de miévrerie "marshmallow" sur quelques uns des derniers titres de A rush of blood to the head, cette fois, les choses se compliquent d_s le 4e titre de X & Y : "Fix you". Second single de l'album après "Speed of sound", ce titre a tendance à sombrer dans la pathos dans sa première partie et n'est sauvé que par son final, paradoxalement très inspiré. Verdict similaire pour "Talk" ou l'éponyme "X & Y".
Entre-temps, l'excellent "Speed of sound" a évidemment sauvé les meubles en assurant du même coup une promo monstre pour le groupe et une rentabilité maximum au niveau des ventes de CD. On se demande alors ce qu'à encore X & Y dans le ventre alors qu'on en est à la moitié du disque. Du bon ("Low", "Twisted logic") et du moins bon avec des titres peu inspirés tels que "The hardest part" ou "Swallowed in the sea". Du déjà vu de la part du quartet anglais du coup, l'impression que le groupe ne parvient plus à se renouveler commence à prévaloir sur le reste.
Blockbuster de l'année rayon pop britannique, X & Y aurait dû être l'album de la maturité pour le groupe. Il n'en est rien. Au lieu de ça, Coldplay nous offre quatre ou cinq morceaux de très grande qualité malheureusement quelque peu noyés au milieu de l'insignifiance du reste de l'album. Le constat est éloquent, mais au vu du passif du groupe, qui nous a quand même offert deux des meilleurs albums pop des dix dernières années, on se devait d'être exigeants. Et là, peu à peu, on se rend compte que Chris Martin et les siens ont tendance à mettre de côté le petit truc en plus qui faisait la magie de leur musique. Semblant céder aux sirènes du "toujours plus accessible", "mainstream" et donc facile à vendre, le quartet britannique déçoit et doit, se remettre artistiquement en question. D'autant qu'un quatrième opus se profile déjà à l'horizon. Mais au vu du succès de ce X & Y, on peut en douter...