Alors là, va falloir commencer à comprendre que la scène stoner/power-rock hexagonale, elle en a vraiment sous le capot. Parce que bon, il y avait les 7 Weeks, les Rescue Rangers et autres Loading Data sans parler des Glowsun ou Zoë (nos excuses aux absents), mais au fil des mois, on ne compte plus les combo frenchies fermement décidés à faire cramer les amplis. Qu'on se le dise, il faudra compter désormais avec Coffin on Tyres. Ceux-ci déboulent sans prévenir avec un Red sulfureux et caniculaire au possible avec ses huit titres calibrés pour faire mâle dans le chargeur. "Time machine", du pur Clutch en mode "frenchy" pour mettre la mécanique en route, ça respire le "cool" à la Brant Bjork, ça balade sa nonchalance desert rock pendant quasiment cinq minutes et ça pose surtout le décor d'un groupe qui a le stoner dans le sang. Rouge sang d'ailleurs, comme l'artwork de cet effort au titre on ne peut plus simple. Parce que l'essentiel n'est pas là mais plutôt dans la poignée de titres qui flirtent de très près avec le son des Kyuss, QOTSA et autres dieux Black Sabbath. On pense notamment à "Mexican standoff", une ballade rocailleuse aux atmosphères embrumées et décadentes, une mélodie claire/obscure et un final abrasif à souhait, ou "Skins" tout en rugosité arrosée de bourbon avec un zeste de Queens of the Stone Age pour la classe imparable. Entre temps et histoire de ne jamais avoir le gosier sec, Coffin of Tyres aligne les brûlots heavy/stoner avec une régularité à faire peur. De l'incendiaire "Obstructed" au groovyssime "Winter of life" en passant par l'éponyme "Red", Coffin on Tyres passe en revue toutes les figures imposées du genre et s'en tire haut la main, "two fingers in the noise". La classe stoner rock made in France en huit chapitres. Un coffin et l'addition siouplez, merci !