Clutch_heard_it_all_before.jpg 3e opus live made in Clutch après les Live at the Googolplex et Live at Flint, Heard it all before est une double galette disponible en édition limitée et comportant pas moins de 2h20 de musique... le fantasme de tout bon amateur du groupe en sommes. Car en live, les américains donnent dans la grosse marave rock'n roll, un bon gros set où les bûcherons sont toujours prêts à en découdre. Ce Live at the Hi Fi Bar débute donc non pas par Clutch mais par The Bakerton Group, autrement dit, Clutch, sans Neil Fallon en mode exclusivement instrumental et plus blues rock que stoner "in your face". Quatre titres de mise en route (dont les très bons "Bruce Bigsby" et "Last orbit"), histoire de débrider les mécaniques pendant lesquels on retrouve l'inimitable griffe de Clutch avec un petit côté légèrement différent qui fait tout l'intérêt de TBG et voici déjà venue l'heure de passer au plat de résistance. D'entrée de jeu, le stoner/heavy rock old-school au groove sidéral et aux textures jazzy, fait son petit effet, bien aidé par un Neil Fallon en forme olympique ("Never be moved"). "You can't stop progress", "Power player", "The devil & me"... les titres défilent et sa voix si particulière fait des ravages. Le combo justifie largement sa réputation de "killer" en live et se livre complètement assurant un show complètement rock'n roll et furieusement énergisant. Un petit coup de "Slow hole to China" bien épileptique et piloté avec une maîtrise de tous les instants, un soupçon de "The soapmakers" sauvagement burné, le gros rock viril des américains en impose. Après le déjanté et destructuré "Burning beard", le groupe boucle le premier acte sur le toujours très bon "Big news I" et ses accents western rock à l'harmonica carrément dépaysants. Deuxième acte, après une quinzaine de titres bien virils qui ont eu largement leur dose de testostérone et de groove funky, de fulgurances jazzy pour museler la concurrence, les Clutch nous envoient une deuxième fournée toute aussi blindée en tubes stoner rock. "Burning in hell/How many more years" en guise d'apéritif et le groupe enquille sans sourciller un "King of Arizona" en forme d'hymne au grand ouest américain, puis un "The Mob goes wild" aux guitares gorgées en électricité. "Shotgun name Marcus" débarque alors mettre le feu aux enceintes avec son rock furieux qui démonte les cloisons à coup d'épaule pendant que "Basket of eggs" vient tranquillement parachever le travail. Mélodie carnassière, riffing animal, section rythmique qui cimente le tout avec aisance, les Clutch font le métier avec passion et se trouve les yeux fermés, eux qui ont déjà plusieurs centaines de concerts à leur actif. Un "Mice & Gods" et un "Black umbrella" plus tard et le groupe conclue l'affaire avec la doublette "Electry worry"/"One Eyed Jack". qui tronçonne tout sur son passage Tubesque et jouissif, à l'image de ce live bien complet et qui ravira les inconditionnels du genre.