Clutch : From beale street to oblivion 17 ans de carrière, 3000 concerts dixit la légende, une tripotée d'albums qui ont démontré sans l'ombre d'un doute que le groupe savait y faire et une indépendance acquise à la force du riff, Clutch n'a plus rien à perdre, plus rien à prouver. Le groupe est désormais l'une des icônes d'un heavy bluesy stoner caniculaire et a toujours une base solide d'inconditionnels prêts à les suivre dans leurs pérégrinations live aux quatre coins... du globe. Qu'attendre donc des Clutch à l'heure de ce From beale to Oblivion ? Montré encore une fois que ces mecs en ont sous la pédale, qu'avoir s'être archi-rodé en concert, ils se trouveraient les yeux fermés, qu'ils sont toujours capables de nous lâcher dans les enceintes de véritables hymnes stoner blues ? Un peu de tout ça et même un peu plus...
Eloignons d'entrée les âmes chagrines, non, ce nouvel opus ne sera pas celui de la révolution de palais chez le groupe. On a aimé le stoner funky et massif de Blast tyrant, les riffs heavy blues de Robot hives/ exodus, on aura donc en gros droit à un gros mélange des deux. Cool, c'est ce qu'on attendait d'eux. Et au final, ça donnera ce que ça donnera, ça défouraillera, ce que ça défouraillera, mais les auditeurs en auront pour le petite liasse de billets verts. Déjà, à la prod, comme c'est toujours plus sympa de se payer l'un des maîtres du genre, Neil Fallon et ses gars se sont assurer les services d'un Joey Barresi qui est tout sauf un manche. En témoignent les brillants états de services du bonhomme (Kyuss, QOTSA, The Melvins, Fu Manchu, mais également Tool dans un autre genre) qui démontrent sans l'ombre d'un doute que le stoner, le Joey, ça le connaît.
Et résultat des courses, on s'en doutait quand même un peu, l'association Clutch / Barresi, fait des étincelles. Le son est taillé pour faire mâle, les guitares dévorent le bitume et les atmosphères ensablées nous font visiter le Grand Canyon sous un soleil de plomb. Influences bluesy ominprésente, groove obsédant, feeling tentaculaire, le cinq majeur américain a des fourmis dans les jambes et envoie quelques riffs ultra-efficace dans les enceintes. C'est évidemment bien troussé, pas plus inspiré que d'ordinaire (mais l'ordinaire chez Clutch, c'est souvent jouissif) mais c'est du cousu main pour un groupe qui reste au sommet de son art. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter une oreille discrète sur le démentiel "Electric worry", ou sur le toujours excellent "One eyed dollar", déjà paru sur l'album Jam room. De quoi faire frémir même les amateurs de stoner burné les plus blasés... Toujours aussi bon après 17 ans de carrière, et ça, si c'est pas la classe...