robot_hive_exodus_artwork A chaque année son nouvel album. Pour Clutch, la tradition est immuable et c'est donc au début de l'été 2005 que sort ce Robot hives/Exodus très attendu des inconditionnels du groupe. Blast tyrant avait surpris tant par l'inspiration de ses compos que par la qualité de sa prod, ce nouvel opus est là pour faire mieux. Le stoner, c'est bien sympathique, mais avec un gros son qui explose les enceintes, rien à dire, c'est évidemment cent fois meilleur.
Artwork soigné, en même temps, difficile de faire pire que celui, immonde, de Blast tyrant, ce nouvel opus débute par le très groovy "The incomparable Mr. Flannery". Un titre sur lequel Neil Fallon et sa troupe baladent leur coolitude et leurs riffs ensablés pendant 3'43 d'un rock désertique fort sympathique. Moins réussi, "Burning beard" et son riff de gratte qui tourne en boucle peut lasser, mais reste au demeurant fort sympathique. Surtout que vient alors le gros hit de cet album, un "Gullah" au groove stoner absolument dantesque, Clutch et son chanteur en fond des tonnes et ça marche. Rock your body !
Le groupe passe la seconde et rend quelques titres absolument jouissifs parmi lesquels un très ironique "Mice and gods" légèrement psyché (même si l'on est pas encore sur le territoire des Meadow naturellement), un "Pulasky skyway" qui nous reste de longues heures dans la tête. C'est simple, rock et efficace. Surtout que Clutch nous ressort ensuite ses influences jazzy avec "Never be moved" ou "Small upsetters". Autant dire que là, ça se passerait presque de commentaires tant le groupe semble maîtriser son sujet à la perfection. A réserver à tous ceux qui n'aimeraient pas forcément le gros stoner qui dérouille (Kyuss, Hermano.), quant aux autres, les inconditionnels du genre, ils se régaleront de voir le groupe nous balancer dans les écoutilles, un rock jazzy plus inspiré que jamais.
On le savait déjà, Clutch aime le jazz et le blues (ils ont d'ailleurs déjà repris du John Coltrane à l'occasion de Slow hole to China) mais là, les vétérans du stoner, visiblement plus en forme que jamais, se régalent et semblent impossibles à arrêter. "Circus maximus", "Tripping the alarm", "Land of pleasant living"... autant de titres de stoner, bluesy à souhait et encore une fois fortement inspirés par des sonorités jazz hérités des maîtres du genre. Près de quinze ans après leurs débuts, les Clutch se montrent tour à tour inspirés, fascinants et adictifs. Définitivement cultes.