clearlake_amber.jpg Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les groupes auxquels la musique de Clearlake renvoie le temps des douze pépites indie-pop que recèle Amber. Découvert via des échos insistants quant à la qualité de cette formation et par le biais de l'excellent single Neon, ce nouvel opus studio avait alors suscité des promesses qu'il restait au groupe (tâche souvent délicate) à concrétiser. Guitares saturées, mélodies d'une rare intensité émotionnelle, rytmiques impacables, "No kind of life" et "Neon" démontre avec force que les espoirs placés en Clearlake ne l'étaient pas sans raison. Un chant au diapason, une densité sonore paroxystique, quelques solis de gratte qui viennent se greffer habilement à cette ensemble d'une étonnante homogenéité et les morceaux de cet Amber peuvent être légitimement comparés à un Athlete ou Blur. Section rythmique qui balance, refrains taillés pour les stades (l'excellent "Finally free", "Here to learn"), des guitares qui sonnent, un duo basse/ batterie parfaitement en place et un feeling qui fait des ravages, Clearlake en donne à l'auditeur largement pour son argent. Ce, même si un ou deux titres restent un peu en deça des espérances ("I hate It that I got what I wanted"...) tant ils sont rapidement oubliés une fois leur écoute achevée. Se laissant aller à quelques tentatives plus expérimentales avec un "Amber" étrange aux influences mêlant néo-classiques et aspirations bruitistes, pour un résultat peu commun et surtout très surprenant sur un album d'indie-pop tel que celui-ci. Preuve que Clearlake a assez de cordes à sa guitare pour non seulement nous envoûter par ses ambiances ses mélodies, mais également nous surprendre par ses trouvailles sonores. Particulièrement bien produit par deux hommes qui connaissent assurémment leur job (Steve Osbourne s'est chargé de U2 et Jim Abiss est le producteur de DJ Shadow et Kasabian), Amber est un album tout en nuances de couleurs, gorgé de power-pop torturée et de sonorités 60's assumées ("Far away"). Un disque à la fois accessible et inventif ("Widescreen"), soigné et particulièrement raffiné, un effort portant la signature d'un groupe qui a désormais tout d'un futur grand.