"Attends, tu connaissais pas Clara Clara ?" / "Non, vite fait, de nom" / "Mais c'est le groupe de François Virot !" / "À tes souhaits". Voici grosso modo les propos tenus par une amie lorsqu'elle m'a demandée mon album du moment l'hiver dernier. Pourtant, notre pote Rémiii, poète libertaire à ces heures perdues mais surtout sur le W-Fenec à l'époque, avait déjà écrit d'une manière dont il a le secret sur ce groupe passionnant. Leur dernier album Bugarach m'a rempli de joie à son écoute car j'aime les groupes qui se défient eux-mêmes. Des formations capable de créer une pop a priori des plus simplistes en façade mais qui, prise dans son ensemble avec toutes les subtilités afférentes aux structures, aux arrangements et aux détails, forme un tout intelligemment bien foutu et addictif. Le chant français de Charles est un bon exemple d'un album qui se dévoile peu à peu : potentiellement repoussant au début puis exquis une fois que l'enveloppe musicale prend forme à la mesure des écoutes. Autant à l'aise dans les chevauchées mélodiques (guitare et clavier) que dans la mesure et le chant (aussi en anglais), Clara Clara est comme sa pochette : plein de couleurs, vif, et nous cache bien des choses, comme ce Félix le chat tout rouge.
Publié dans le Mag #28