Rock Rock > Clap your hands say yeah!

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Il paraitrait qu'ils ont été engloutis par une baleine, que six d'entre eux en sont ressortis et qu'ils ont formé Clap your hands say yeah!. C'est, en tout cas, le peu qui ressort des mes cours d'anglais de lycée quelques années plus tard à la lecture de leur biographie.
Clap your hands say yeah! est composé de Alec Ounsworth (guitare, voix), Sean Greenhalgh (baterrie), Tyler Sargent (basse), Lee Sargent (guitare et clavier), Robbie Guertin (guitare et clavier). Le chanteur vit à Philadelphie, les autres à Brooklyn. Un groupe monté dans l'anonymat presque complet à la fin 2003. Quelques webzines influents et autres blogs reconnus feront le reste.
Jamais en retard d'un buzz, Wichita records (Bloc Party, Yeah yeah yeahs, The Cribs, Saul Williams) s'est jetté sur les nouvelles coqueluches du rock indépendant. Et d'un premier cd sorti à 2000 exemplaires ("pour trouver des dates de concerts"), il a fallu très vite en represser 5000, 10000 puis 25000 exemplaires. Distribués par V2 en France, le disque sort le 16 janvier et il y a fort à parier que le groupe connaisse une carrière aussi fulgurante que les Canadiens d'Arcade Fire.

Clap your hands say yeah! / Chronique LP > Clap your hands say yeah

Clap your hands say yeah J'aurais du faire partie des chanceux (?) qui ont eu le plaisir de découvrir Clap your hands say yeah! sur scène avant tout le monde lors des dernières Transmusicales à Rennes. Mais les Clap your hands say yeah! étaient programmés sur le même créneau horaire que les fondateurs du label électro Ninja Tune, Coldcut. Il y a des priorités.
Et même si je me suis finalement arrachée à la contemplation des prouesses de ces techniciens hors pairs pour satisfaire ma curiosité, l'interlude n'aura été que de courte durée. Alec Ounsworth s'époumonait devant une salle bondé de festivaliers curieux de découvrir le phénomène. Et la première chose qui me soit passée par l'esprit a été de savoir si ce petit bout de bonhomme chantait vraiment juste.
Oui, Alec Ounsworth chante juste. Il me ferait même presque penser au Thom Yorke de l'après Ok computer, complexé par sa voix, qu'il ne remettra en avant qu'avec Hail to the thief. S'il en est un qui a aussi du se poser des questions, c'est bien Alec Ounsworth, et il est certain que son timbre nasillard, strident (voire criard diront certains) ne fera pas l'unanimité. C'est pourtant là qu'il faut chercher l'originalité de Clap your hands say yeah! Avec cette voix, toujours sur le fil, à la limite de basculer, Alec Ounsworth nous prend aux tripes avec ses chansonnettes simples.
Alec Ounsworth s'improvise monsieur Loyal pour nous faire penétrer dans son cirque fantasque ("Clap your hands"). Sortant du classique triptyque guitare-basse-batterie, le groupe s'offre des escapades à l'harmonica ("Details of the war") ou au piano miniature, osant même nous prendre par les sentiments avec des mélopées enfantines ("Sunshine aud clouds"). Et puis, il y a les titres ciselés pour faire mouche à chaque fois ("The skin of my yellow country", "Let the cool goddess rust away", "Is this it"). Les mélodies, sans prétention, visent juste.
Reste la question de savoir si le talent de ces six américains méritait un tel buzz interneto-médiatique? Clap your hands say yeah! tombera-t-il dans l'oubli dès les tops 2006 publiés ? Il est fort probable que oui. Mais d'ici là, nos oreilles auront été bien chouchoutées.