L'un des nombreux avantages du W-Fenec, et c'est comme ça depuis presque vingt-cinq ans (oh merde, déjà) !), c'est que nous ne sommes pas à l'abri de recevoir un disque d'un groupe qui nous est totalement inconnu et qui va nous rendre accro dès la première écoute, au point d'en faire une fixette et de prendre la tête à notre entourage à grands coups de « faut que t'écoutes ça, j'ai du mal à m'en remettre » ou de « ce disque n'est pas près de quitter ma platine, je suis sûr qu'il va en être de même pour toi ». J'ai certes parfois tendance à exagérer. Et alors ? Et donc après cette introduction, il est temps de rentrer dans le vif du sujet et de parler de Cherry Pills et de Blackjack, son premier album.
Cherry Pills, c'est un power trio Grenoblois composé de Marine à la guitare et au chant (et quel chant !), Christophe à la basse et Nicolas à la batterie. Un trio qui déboite et qui, en l'espace de dix titres et trente sept minutes au compteur, vient de réaliser un gros coup dans le paysage rock hexagonal. Dès les premières secondes de Euphoria où la basse/batterie groovy entre en jeu, bientôt rejointe par un chant entraînant et des guitares précises et percutantes, le niveau se révèle élevé. Pour te donner quelques repères, c'est du côté de Arctic Monkeys période Humbug qu'il convient se référer. Le rock sauvage teinté de pop acidulée fait des ravages, en s'offrant de jolies envolées sonores tout en gardant bien en tête les fondamentaux du rock (à savoir : d'excellentes mélodies, des refrains tape à l'œil, et des morceaux aboutis), le tout sur fond d'une production dynamique et d'un son qui sert le trio à ravir. C'est attractif, c'est alléchant, c'est parfois surprenant mais vraiment rafraichissant.
Difficile de faire ressortir un titre en particulier plus qu'un autre tant l'album se révèle complet. Si le groupe a la même tenue sur scène que sur disque, ça promet de bons moments en perspective.
Publié dans le Mag #49