Voilà un groupe qui ne fait pas forcément les choses dans l'ordre, cet EP est leur premier et arrive après deux LPs et une collaboration (avec Them Stones), preuve supplémentaire qu'aujourd'hui, les sorties "physiques" ne sont que des prétextes à se faire plaisir, les Suisses éditent ce The fifth mechanism en K7 ! Les titres s'écoutent surtout numériquement et tout va si vite que se poser plus de 20 minutes pour écouter du rock, ça semble compliqué. Pourtant on passerait bien un peu plus de temps avec les Neuchâtelois qui donnent un coup de jeune au rock des sixties en le jouant plus vite, plus fort et avec plus de saturation. Derrière leur côté garage et les accords qui laissent traîner le son, les gaillards peaufinent les mélodies et calibrent les rythmes pour que ça fasse tilt tout de suite et qu'on batte la mesure en signe de soumission à leur talent. D'ailleurs, ils sont moins persuasifs quand ils veulent se faire plus mordants ("I wanna know"), je les préfère quand ils font remonter leurs influences pop à la surface ("Slip through the night", "The boy & the girl") et qu'ils les maltraitent pour faire de ces deux morceaux deux excellents tubes de rock high energy. L'expérience "You never talk" plus ancrée dans l'esprit psyché seventies ne me convainc pas forcément (à cause du chant haut perché) mais n'entache pas la qualité générale de cette petite galette.
Publié dans le Mag #39