Chapelier Fou - 613 Pochette colorée mais étrange (des confetti au coeur d'une grenade (le fruit) coupée en deux sur fond gris), titre énigmatique : 613 (comme le nombre de préceptes de la Torah mais aussi le nombre de grains que l'on trouve en moyenne dans une grenade) et une musique hors du commun, voilà comment se présente Chapelier Fou. L'image de la grenade, explosée, et des couleurs éparpillées correspond assez aux ambiances, pétillantes et variées que le messin nous propose même si les festivités restent mesurées et le CD passe mieux dans une atmosphère "lounge" que "fiesta", les tempos restant modérés et les sonorités plutôt douces. Chapelier Fou joue parfois sur la nervosité (''Grahamophone") mais son terrain de jeu favori reste la mise en boucle de riffs violonico-supersoniques (voire de guitare, de mandoline...) et la surimpression de la même couche sur un autre ton ou une autre octave avant d'emballer le tout vers un peu plus de folie, un travail d'orfèvre en studio et de génie en live où Chapelier Fou se livre complètement et assume son nom (il porte un chapeau et devient / nous rend fou). Sur CD, le génie est moins éclatant, le rythme est moins soutenu mais Louis ne laisse pas tomber son auditeur dans l'ennui ajoutant à ses gimmicks et phrases musicales majeures des percussions, des sifflements, des samples de voix pour apporter un peu plus de chaleur voire même un chanteur sur "Elle est l'eau qui fait le torrent" ou "Half of the time" (et là, c'est Matt Elliott aka Third Eye Foundation qui s'y colle).
Sur cet album, le travail est énorme mais difficile à percevoir pour le simple amateur de musique qui pourrait rester froid à l'écoute de 613 mais sera fatalement conquis en assistant à une prestation live de Chapelier Fou et reviendra ensuite vers son boulot studio...