Chaman Chômeur Au vu du nom de leur groupe et des titres des pistes, il est facile de catégoriser Chaman Chômeur comme une espèce de blague. C'est loin d'en être une. A l'écoute de cet album constitué de 3 étapes (oui ça peut sembler petit-bras comme ça mais non), on sent aisément les heures passées en répétition à parfaire une formule qui n'en est pas réellement une puisque le groupe semble s'amuser à la maltraiter, à l'étirer, la concasser, la raccourcir pour aboutir à un résultat singulier. On les catégorise noise et free. Noise, évidemment. Mais l'étiquette la plus importante, c'est free. Car l'adepte du chaman est aussi avide de liberté.

Constitué de deux Meurs ! + Apolune (basse et guitare) et d'un batteur fougueux mais polyvalent dont la multiplication des projets rend difficile à suivre, le groupe va durant 3 titres dévoiler une demi-heure de musique enthousiasmante et aventureuse. A ce titre, "Nostalgie du RMI" est une des plus belles déclarations d'amour faite à l'ancêtre du RSA : le morceau prolonge les free noise-stilités durant 15 minutes et en fait voir de toutes les couleurs à l'auditeur. Toutes les couleurs parce que c'est sur cette piste (et sur les autres aussi hein mais c'est moins flagrant...) que l'on ressent la méticulosité et le besoin omniscient de décloisonner, de défoncer des portes. Le groupe s'approprie les codes pour les recracher dans les enceintes à la manière du Chaman. C'est à dire à la fois saignante, saillante et avec un sens de la "popotte" mystique affinée.

Et comme ils abordent le live couteau entre les dents, on ne peut que t'inciter à aller les voir. Ces trois titres géniaux sont sublimés. Longue vie au Chaman !