Belgique du Centre, entre deux rayons du disquaire du coin Christophe croise Mike, tous deux guitaristes, ils se trouvent des atomes crochus et décident de monter un groupe. D'abord assez libre et aventureux, le combo se renforce en 2004 avec l'arrivée d'un bassiste, Christophe ayant convaincu son frère Pascal de rejoindre l'aventure, Xavier, le batteur complète Cecilia::Eyes quelques mois plus tard. Durant l'été 2005, ils enregistrent leurs premiers titres, les mixent à l'automne et sortent leur premier EP dans la foulée : Echoes from the attic.
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Rock > Cecilia::Eyes
Biographie > les yeux de Cecilia
Cecilia::Eyes / Chronique LP > Disappearance
Cinq ans après le très beau Here dead we lie, les tenants de la scène post-rock Belge reviennent enfin aux affaires avec un nouvel album forcément attendu et qui, dès les toutes premières secondes, ne manquera pas de surprendre les plus fervents aficionados du groupe. Et pour cause : en guise de nouvelle offrande post-rock, les natifs d'outre-Quiévrain délaissent un temps leurs amours passés pour délivrer un substrat d'ambient/shoegaze qui trouve ici une forme de prolongement inattendu certes, mais finalement naturel de leurs œuvres précédentes. On pensait auparavant aux méconnus (et c'est triste) Sweek, Mono, Explosions in the Sky ou évidemment Mogwai en évoquant leurs travaux, désormais c'est vers l'icône Slowdive que penchent les sentiments créatifs de nos voisins frontaliers. Sans pour autant renier ce qu'ils ont pu produire avant.
Pas étonnant donc que l'inaugural "Bellflowers" instille, quelques huit minutes et vingt-deux longues mais enivrantes secondes durant, un savant mélange d'atmosphères panoramiques et immersives, de mélopées instrumentales planantes et d'instrumentations graciles, flottant dans la stratosphère sans jamais perdre leur fil narratif conducteur. Prolongement logique de ce premier titre, plus indie et enveloppé d'un songwriting au classicisme d'une élégance rare, aux langueurs enfiévrées et autres petites finesses littéralement obsédantes, "Lord Howe rise" tutoie déjà des sommets en faisant ici naître des émotions pures, foudroyantes et sublimées par un crescendo véritablement extatique. La suite n'est pas en reste et "Loreta" balade son spleen électrique entre saturation charnelle et riffing velouté, sensualité languissante et faux-rythme pénétrant. Impossible de lâcher l'écoute de l'album celle-ci une fois débutée, les pépites soniques signées Cecilia::Eyes traversant l'âme de l'auditeur de part en part, s'y accrochant pour ne plus jamais la lâcher.
Une musique délicieusement noisy, mélancolique et habitée par les Dieux Cocteau Twins et My Bloody Valentine et dont l'héritage post-rock n'est plus à revendiquer, mais également toujours cette réorientation stylistique qui laisse "Swallow the key" percer les ténèbres d'une idylle ombrageuse et ardente avec un mur de guitare ou un halo de fumée ambient, le travail des Belges surprend en même temps qu'il fascine. Masquant de fausses explosions sur l'intrigant "Default descent", Cecilia::Eyes construit pas à pas et avec une intelligence remarquable cette constellation sonore qu'est Disappearance. Un opus qui lors de ses ultimes pistes ("Isolated shower") dévoile une écriture versant toujours plus dans l'intime, la mise à nue pourtant pudique et l'effervescence des sentiments mêlée d'une divine confusion des sens ("Reign"). Une conclusion dans la lignée du reste de cet album à la puissance ambient/rock/indie/shoegaze évocatrice et aussi rare que subtile : une rêverie insomniaque à la classe incandescente.
Cecilia::Eyes / Chronique LP > Here dead we lie
Au début, on se dit que cet Here dead we lie commence pianissimo, tout en douceur apaisée et que pour l'intensité, on repassera. "Like wolves" joue alors la carte d'un classicisme épuré, un peu trop policé et dans l'ombre des évidentes références (Explosions in the Sky, Mono...), pour complètement nous faire adhérer au propos. Puis vient le moment de faire entrer "For the fallen", sur lequel Cecilia::Eyes déploie des trésors d'élégance mélodiques, habilement entrelacés autour d'arrangements post-rock panoramique et scintillants. Et là, ça change tout.
Progressivement, l'album dévoile ses secrets et son intrigue, l'entité belge ayant voulu, au travers d'un disque au titre déjà éloquent, évoquer les traumatismes consécutifs aux conflits mondiaux qui balaient depuis des temps immémoriaux le quotidien de l'Humanité. C'est dans cet état d'esprit empreint de tonalités plus sombres qu'à l'ordinaire que cet Here dead we lie verse dans l'étrangeté et l'abstraction sensorielle sur un "Anthems for doom youth" au titre déjà lourd de sens, avant de s'abandonner à la mélancolie avec "Four lost soldiers". Sans fausse pudeur, le groupe y délivre alors une musique qui n'a rien d'artificielle et affronte les tourments de l'âme, sans haine ni violence, juste avec ce sens inné de la justesse narrative et émotionnelle qui fait que l'on s'immerge dans l'oeuvre des Cecilia::Eyes sans même sans rendre compte.
Un oeuvre qui justement trouve une forme de paroxysme délicat dans "The departure", porté par un piano dont la moindre des finesses est mise au diapason des autres instruments présents sur l'album par une production des plus limpides. Il y a ici de la poésie dans la trame mélodique initiée par le groupe, qu'elle soit lancinante ("Fifty years under the tent") ou plus immédiate ("No prayers, no bells, no homeland") et de fait, Here dead we lie est plus que simplement le troisième effort discographique du groupe. Entre les lignes, on lit clairement chez le groupe le besoin de créer une musique qui puisse être vue comme du post-rock "simplement" classieux, mais également comme quelque chose d'un peu plus intelligent. Et pour convaincre, il n'hésite pas à hausser le ton sur le final de "No prayers" avant de conclure sur un "Death for treason" propice au recueillement introspectif, qui, sans sombrer dans le lacrymal pesant, parvient à faire naître chez l'auditeur une émotion incroyablement pure.
[NB : une petite note pour l'objet, parce que de nos jours, le contenant tient autant de place que le contenu dans l'esprit du collectionneur (en clair celui qui achète encore des CD et/ou vinyles). On s'attendait à un digisleeve/digipak classe, on a carrément droit à un album livré dans un petit coffret cartonné, avec des visuels en forme de cartes postales histoire de justifier un peu plus l'acquisition de l'album...]
Cecilia::Eyes / Chronique LP > Mountains tops are sometimes closer to the moon
Mountains tops are sometimes closer to the moon, derrière ce titre élégant se cache le premier album, au packaging particulièrement soigné, de Cecilia::Eyes, un groupe venu d'outre-Quiévrains qui avait déjà très agréablement surpris les amateurs de post-rock poétique avec Echoes from the attic, EP 5 titres où sa musique atmosphérique et onirique faisait jeu égal avec celle de Sweek ou Pillow voire Godspeed You! Black Emperor, ce qui n'est pas rien. Mais que dire d'autre sinon qu'en passant au long-format, Cecilia::Eyes est entré dans une autre dimension. Nous prenant par la main pour nous emmener dans un voyage aux confins de notre imaginaire. Traversant des contrées aux panoramas intemporels ("Flags"), bercé par des pépites post-rock céleste à la douceur infinie ("Too late for a porn movie", titre étrange pour un morceau à la finesse aussi éclatante), le jeune groupe belge use de ses charmes pour nous séduire et y parvient sans grande difficulté. Instrumentations feutrées, mélodies graciles et cotonneuses, harmonies rêveuses et ambiances doucereuses, sa musique nous traverse de part en part pour nous emporter dans des contrées inconnues, voisines de notre eden musical ("Shift/kill", "Song for Alda"...).
L'idylle naissante entre l'auditeur et Cecilia::Eyes est irrémédiablement attisée par les guitares légères qui ondulent avant de prendre de nouveau leur envol et nous émerveiller par leur capacité à produire des compositions soyeuses et ennivrantes. Et ce n'est pas cette mélancolie pudique qui s'empare de Mountains tops are sometimes closer to the moon avec le subtil "One million whales" et son crescendo orgasmique qui va nous faire changer d'avis. Des nappes de guitares shoegaze qui s'embrasent soudainement dans une éruption de lave post-rock incandescente, des vagues musicales à l'intensité émotionnelle rare qui nous submergent, au contraire, le groupe semble emprunter un chemin que seuls des contemporains comme Sigur Ros ou Explosions in the Sky ont su silloner avant lui. Summum de cet album, "Clocks", tout en mélodies claires/obscures feutrées maniant l'épure comme aucun autre, parvient aux détour de quelques instants fugaces de magie pure, à créer un petit miracle sonique. Un moment d'apaisement absolu que Cecilia::Eyes se plaît à rompre avec le dynamique et plus volubile "Our longest winter". Ce, avant d'embrayer sur "Peter Star (my father-in-law's secret)", titre long d'une petite douzaine de minutes et qui adopte un format post-rock relativement classique d'un point de vue formel avant d'en repousser les limites pour en saisir la quintessence. Le résultat, empreint d'une certaine tristesse douce amère est aussi contemplatif que nostalgique. A l'heure de mettre un point d'orgue à son premier album, le groupe raccourcit le format en refermant son Mountains tops are sometimes closer to the moon sur les quelques 3'60 du sublime "Farewell she whispered". Trois minutes et soixantes secondes (c'est écrit ainsi sur le digipak) de musique dominée par un clavier envoûtant. Un morceau post-classique au piano, pas si éloigné de l'oeuvre de Debussy, qui instille une nostalgie douce et à fleur de peau dans une oeuvre fourmillant de subtilités et de pépites mélodiques aussi fragiles que précieuses...
Cecilia::Eyes / Chronique EP > Echoes from the attic
Démarche intéressante que celle de Cecilia::Eyes puisque s'il faut bien compartimenter le groupe dans le genre "post-rock", ce dernier ayant enregistré 5 titres uniquements instrumentaux et aux ambiance éthérés, ils s'offrent en bonus une relecture d'un de leurs titres ("The airscrew parts 1 & 2") en invitant Johanne Lovera (Agent 5.1, Popscene) à écrire et chanter des textes. Du coup, là où sur la plupart des compos estampillées "post rock", on n'imaginerait pas de chant (qui a un jour tenté d'imaginer des vraies mélodies vocales sur du Godspeed You! Black Emperor ou du Sweek ?), là, force est de constater que ça fonctionne aussi bien uniquement avec les instruments qu'avec le chant. Et il y a fort à parier que les Belges n'aient pas pensé à intégrer du chant lors de la composition dudit titre... Voilà comment un simple "bonus", qui plus est placé en fin de CD, nous permet d'écouter et réécouter Echoes from the attic soit en se laissant bercer par la douceur des guitares et des rythmes, soit en rêvant d'un chant sorti d'un rêve, le timbre de voix de Johanne se rattachant au mouvement "heavenly voice". Il faut dire que "The airscrew / parts 1 & 2" est assez tempéré, moins alerte que "My clothes don't fit me no more" ou "Play" qui retravaillés avec du chant sonneraient certainement bien plus power-pop.
Si l'on oublie quelques instants le bonus chanté et qu'on reste focalisé sur les 5 instrumentaux enregistrés par Cecilia::Eyes, on est touché par la sobriété de leurs effets et les couleurs satinées de leurs guitares, les ambiances sont ouatées et y compris sur les titres plus rythmés pré-cités, on ne se sent pas agressé par les notes (même quand un peu de distorsion vient se méler aux accords).
Le seul reproche que l'on peut faire à Cecilia::Eyes c'est d'être encore un peu trop marqué par les dépositaires du genre (Mogwai et Godspeed You! Black Emperor) mais ce n'est que leur première production et la brillante réussite de l'incorporation du chant leur ouvre de jolies perspectives.