Heureusement qu'on connait les Captain Obvious, les 2 Parisiens qui nous avaient inondé les oreilles de bon garage fuzz avec leur premier EP Let it burn en 2019, parce qu'à la vision de la pochette, style patchwork bigarré de ce nouvel EP, on aurait pu se poser quelques questions sur leur nouvelle orientation musicale : des mi-Captain Obvious mi-toons incitant au porno et à la consommation de médocs ou autres pilules interdites. Ont-ils explosé vers un style teen porn alternative rock ? (ça n'existe pas, mais bon, pourquoi pas). Eh bien soyons rassurés, car c'est à peine au bout de 20 secondes du premier track, "Let's do porn", que nous retrouvons avec plaisir les frangins Jeanne, toujours avec du gros rock, un peu moins fuzz et un peu plus fat, voire stoner. Et personnellement, j'aime encore plus cet album que le précédent. Plus punchy, plus lourd, avec une partie guitare plus proche d'un Royal Blood que d'un White Stripes, le premier titre envoie son refrain "Let's do porn", imparable, à être même repris en cœur par un straight edge ou un moine franciscain, pour peu que ce dernier s'occupe de la médiathèque de la congrégation, et qu'il ait de très bons goûts musicaux. Au verso de l'album, pour continuer dans l'humour décalé, il y a d'ailleurs les valeurs nutritives de ladite galette, comme s'il s'agissait d'un paquet de BN. On y lit : 100 % de son bien fat, 5 % de saturated fat, 0,2 % de dynamite, 100 % de gros sons et 14 % de sinok chocos (The Goonies tribute ?). Tout ça ne fait pas 100 %, mais ça fait un très bon EP de power rock qui tape fort, hormis le dernier titre, "Can't keep going", plus posé, mais qui a néanmoins sa dose d'intensité. Et je confirme qu'il y a bien un max de gros son, bien fat, et que tout cela nous fait un très bon audioscore de niveau A (l'équivalent de nutriscore pour les oreilles). Alors les 5 titres passent vite, trop vite, mais c'est toujours comme ça quand on tombe toujours sur un bon EP. On attend donc la prochaine production avec impatience, même si le futur artwork représente une licorne à vélo en train de tondre une pelouse de chamallows tout en sniffant du crack.
Publié dans le Mag #47