Ce n'est pas souvent que Ted me laisse la main sur la chronique d'un disque qui est censé nous plaire à tous les deux, alors j'en profite. Et alors que mon collègue s'était chargé, avec talent, d'accoucher ses impressions concernant Bestiarium, le précédent album de Capsula, il me revient l'honneur de te faire de mes impressions de Phantasmaville, le petit nouveau.
Tout au long des trente minutes (à peu de chose près) de Phantamaville, Capsula déchaîne les passions en offrant une palette de sonorités hautes en couleurs et carrément diversifiées. Rendez-vous compte : le stoner/garage rock, le rock pyché des 70's que les Rolling Stones sous exta ne renieraient pas ("You won't believe it", "Into the sun", "The Möbious strip"), la surf music ("All my friends", "El camino de la plata", "Melting down") se mélangent allègrement dans un bouillon de culture au goût relevé. C'est finement joué, c'est divertissant à souhait même si j'ai du mal à déceler la véritable identité à Capsula. C'est peut-être ce que le trio s'amuse à faire : tromper les pistes, jouer au gré des envies, ne s'imposer aucune règle et se faire plaisir. Pour nous faire plaisir ! L'exercice peut s'avérer périlleux mais quand le talent s'y mêle, la magie opère. Simples, efficaces, courts, les morceaux s'enchaînent sans lassitude sans toutefois devenir essentiels.
J'ai clairement passé un bon moment à l'écoute de Martin, Coli et Jorge. Ce savoureux mélange de culture rock fait des étincelles, et je rejoins parfaitement le groupe quand il définit Phantasmaville comme "un disque rock 'n' roll fait par des punks sur une machine à remonter le temps analogique". C'est frais, c'est divertissant et c'est bien fait. Imparable et pas tape à l'oreille pour un sou. C'est certainement une des raisons qui explique la longévité de Capsula. Caramba !
Publié dans le Mag #53