Capsula - Bestiarium C'est en 2012 que Capsula aurait pu inaugurer sa page chez W-Fenec avec Dreaming of the rise and fall of Ziggy Stardust and the spiders from Mars, un album hommage à David Bowie, artiste pour lequel le duo voue une certaine admiration (et ils sont loin d'être les seuls). Mais l'intérêt (je ne suis pas un méga fan des albums de reprises) ou le manque de temps (on n'en a jamais assez pour parler de tout ce qu'on reçoit) font que cette sortie n'a pas été couverte. Et puis en 2019, les deux Argentins vivant à Bilbao reviennent dans notre boîte aux lettres avec Bestiarium. Cette fois-ci, on ne loupe pas l'occasion de vous parler de ce disque inspiré par les bestiaires et les créatures antiques mais également par le court-métrage "Jean Cocteau s'adresse à l'an 2000" réalisé par le poète en 1962, et dans lequel il se pose la question de savoir si les humains sont déjà devenus des robots. Chaque chanson évoque une créature mi-humaine, mi-animale et fait honneur au folklore antique. Notons au passage la très jolie illustration apocalyptique de la pochette reflétant le côté sombre des morceaux composant ce Bestiarium alliant garage-punk, power-rock, psych-rock, indie-pop, et sûrement d'autres styles oubliés ci et là.

Peu importe les genres utilisés, c'est l'émotion et l'intention qui comptent. Et lorsque l'on parcourt Bestiarium, on se rend compte que Martin (guitare-chant) et Coni (basse-chant), accompagnés sur cette onzième sortie par Jorge à la batterie, donnent tout ce qu'ils ont en eux pour pondre des morceaux relativement courts et efficaces qui vont droit au but. On va être franc avec vous, les Argentins n'ont pas inventé le rock et leur musique n'a rien d'original, si bien que tout le long de l'œuvre, vous allez forcément sans doute déclencher votre pétulant "Tiens, on dirait X" ou "Mais c'est le plan de Y sur Z ?". Pour autant, les 12 compos (dont une est une reprise réussie de "Russian roulette" de The Lord of The New Church) de Bestiarium détiennent leur lots de riffs rock n' roll variés et punchy ("Biform", "Sphinx", "Red moon falls"), de mélodies entêtantes (la slide de "Cry with you", "Magnets" ou le tube "Flaming waves"), et de soli toujours bien placés pour faire respirer les morceaux. C'est la raison pour laquelle ce disque doit être découvert, car ses titres sont tout simplement bons dans la majorité. Tu sais donc ce qu'il te reste à faire.