Votre serviteur chargé de chroniquer Perfect time de Capital Youth n'est pas un grand fan de pop punk, il aurait très bien pu transférer la tâche aux spécialistes du genre que sont les HuGui(Gui) (PUBLICITE - si tu ne connais pas encore cette fameuse rubrique de notre magazine, pars vite corriger cette erreur, et si cela te plaît, tu pourras même acheter le fanzine pour les soutenir - PUBLICITE). En amont de tout ça, Arnaud d'Irascible Music (compagnie suisse à la fois label, agence promo et distributeur de musique indépendante) me suggère de jeter une oreille sur ce groupe de Genève dont les membres proviennent de formations plus ou moins renommées comme Promethee, The Animen, Future Faces, ou sont des ex-membres d'Elizabeth et Hateful Monday, et qui ont déjà à leur actif un EP nommé Lemonade, sorti début 2017. Direct après ça, je lance une écoute de Perfect time, et j'aime instantanément le travail mélodique du groupe, c'est simple et foutrement efficace.
C'est d'ailleurs ce qui ressort le plus de cet album : des guitares pas trop saturées voire acoustiques, ce qui assure au groupe son étiquette pop ("Grand turismo", "1989", "Seventeen"...), tout en nourrissant ses compos de riffs énergiques façon punk-rock ("Runaway", "Late night talk", "Crush on you"), le tout agrémenté de délicieux phrasés "lead" de guitares, et des refrains accrocheurs en veux-tu en voilà. Ce genre de formule passe partout car elle est super bien dosée et pas virulente pour un sou, les choix de production et les arrangements y sont aussi pour beaucoup dans cette musique fédératrice. Le seul "hic" que je pourrais émettre est de l'ordre de la répétition. Même si le disque compte 36 minutes et que le groupe essaie de varier la structure et l'univers sonore de ses morceaux, une certaine forme de monotonie vient s'installer au fil des écoutes, et le chant y est pour beaucoup. En effet, les intonations et inflexions de la voix de Charles ont tendance à ne pas trop sortir de leurs zones de confort et rester figer sur chacune des chansons. Si bien que par moments, on a cette fâcheuse impression d'avoir déjà entendu le même morceau avant. C'est souvent l'une des principales raisons qui m'a éloigné progressivement de ce genre musical : ce sentiment de "déjà-vu" (ou en l'occurrence ici de "déjà entendu"). Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas se jeter sur ce Perfect time, bien au contraire, je suis convaincu qu'il plaira aux fans de punk-rock et au-delà.
Publié dans le Mag #55