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Actif depuis 2005 et originaire de West Bend, Wisconsin (USA), Canyons of Static est un quartet post-rock nord-américain composé de Ross Severson, Aggie Severson, Chris Biertzer & Nathan Gaffney. Le groupe livre son premier effort discographique dès 2006, lequel prend la forme d'un EP autoproduit intitulé Under the cover of the frozen sky, suivi d'un deuxième EP, éponyme cette fois, qui paraît quelques semaines plus tard. L'année suivante est mise à profit pour enregistrer un premier album, toujours autoproduit, lequel paraît en 2008 sous le titre The disappearance. La même année, Canyons of Static publie un Christmas EP avant de s'atteler à l'écriture de son deuxième album long-format. Eponyme, celui-ci paraît en 2010 via Former Airline Records et permet au groupe de se faire remarquer... puis d'enchaîner les sorties. Deux singles (Northern hilghland), dont un split avec le groupe Glowfriends et un EP plus tard (Challenger) - tous en 2011, le groupe signe avec Oxide Tones (Collapse Under the Empire, Condre Scr, Mooncake, Tunturia...) et livre son troisième LP début 2012. Le titre : Farewell shadows.

Canyons of Static / Chronique LP > Farewell shadows

Canyons of Static - Farewell shadows Il est désormais acquis que du côté du label Oxide Tones, clairement orienté post-rock, "on" sait de quoi on parle lorsque l'on aborde ce sujet musical. Un split Collapse Under the Empire | Mooncake pour se faire remarquer, un album d'un groupe méconnu pour infirmer la thèse du coup de génie chanceux (Tunturia) et voici une troisième preuve de la qualité des choix de la structure allemande avec cette fois les excellents nords-américains de Canyons of Static. Ou l'évidence même que la ligne éditoriale, ouvertement affiliée au(x) courant(s) post-rock ne saurait être un souci d'ouverture potentiel pour la jeune maison de disques allemande.

Farewell shadows en apporte la démonstration la plus éclatante. 5 titres pour trente-trois minutes et trente secondes d'un post-rock classieux, la formation américaine, relativement peu connue dans nos contrées jusqu'ici, délivre une musique cotonneuse et évanescente qui réussi à inventer sans l'air d'y toucher. Mais quoi ? C'est en fait la question sur laquelle repose l'album des américains. Parce que l'on sent bien que ces musiciens-là ont quelque chose, une sorte de "truc" insaisissable, assez indéfinissable qui fait que dans un registre pourtant extrêmement balisé, sans pour autant se montrer particulièrement audacieux, ils parviennent à graver leurs créations post-rock dans notre mémoire, à tourner en boucle sur la platine, toujours sans vraiment l'air d'avoir vraiment insisté pour qu'on le fasse.

Une impression de facilité assez déconcertante dans le sens le plus positif du terme, une aisance dans le songwriting, ici délicieusement ciselé ("Take heart", "Wake"), folle, Canyons of Static passe ainsi d'une plage tout en retenue introspective à quelque chose de plus dense, tout à la fois massif, puissant et immersif, sans ciller. Le groupe laisse sa musique flotter entre les lignes d'horizon du genre, avec ce post-rock scintillant qui éclabousse les enceintes sur "Never alone again" ou quand il se fait plus velouté à l'image du très beau "Veil" et son climax au crescendo vibrant. Cinq titres pour un Farewell shadows finalement assez court, mais sans aucune faute, un disque qui se termine donc avec "Drift" et une ultime lame de fond émotionnelle de très grande classe. Une très belle conclusion pour un album qui ne l'est pas moins... beau, tout simplement.