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Camion est un groupe de "fucking rock'n'roll" lausannois dont les membres aiment la viande, la bière, les concerts, les filles et, évidemment, le rock joué avec les couilles ! Leur histoire commence un soir d'été 2005 autour d'une bière. Normal. A la base, le but est de mêler la fougue du hardcore à la spontanéité du rock'n'roll, les influences allant de Nashville Pussy à Meshuggah, en passant par Hatebreed et Tool. Tiens pourquoi pas après tout ?. Après une démo en juin 2006 et quelques concerts dans sa région natale, Camion commence à devenir un projet très sérieux. S'ensuit une longue période de préparation, de travail dans l'ombre, de concerts aussi et début 2009, après un changement de batteur, le groupe est enfin prêt pour un album et entre en studio pour enregistrer Balls, qui sort à l'été 2010.

Camion / Chronique LP > Bulls

Camion - Bulls Il y avait jusqu'ici l'excellent Balls, sorti à l'été 2010 et véritable maître étalon d'un stoner-metal (punk) helvétique qui tabassait gentiment les grands-mères : voici maintenant avec Bulls, toujours en autoproduction, le petit frère lui aussi bien burné et signé des toujours aussi raffinés Camion. La preuve avec un "Cunt rodeo" qui vient salement déflorer les enceintes à coups de riffs qui tronçonnent bien méchamment et de section rythmique qui régule l'ensemble avec un savoir-faire imparable. Mais, roublard, le groupe en a gardé sous la pédale puisque lorsque déboule "The hoofs", on sent bien que le ton se durcit un peu plus et que les joyeux gaillards ont vraisemblablement décidé de faire parler la poudre. Tant mieux, ils sont là pour ça.

Propre, classique mais rudement efficace, le stoner/metal des Suisses donne ce que l'on était venu chercher en posant l'album sur la platine. Soit un bon gros bottage d'arrière-train en règle qui vire parfois au psyché mais n'oublie jamais bien longtemps ces fondamentaux rugueux, puissants, sauvages et résolument incisifs ("The stomach") qui font sa marque de fabrique. Électrisant aussi, en témoigne le bien addictif "The horns" ou le gueulard mais gorgé d'une énorme dose de coolitude "The tail", lesquels font la part belle à un rock avec un grand R et des riffs taille patron. La classe helvète en plus... Parce qu'il y a toujours chez Camion ce groove thermonucléaire, cette capacité à produire des titres qui ravagent les enceintes du sol au plafond à un tempo particulièrement enlevé à tel point que l'on frise régulièrement l'excès de vitesse et rugosité hardcore-punk.

Un excès (ou plusieurs) certes, mais aussi foudroyant que jouissif tant le groupe maîtrise son sujet sans inventer grand chose d'accord (mais en même temps, qui le fait réellement sur cette scène aujourd'hui?), plutôt en accommodant à sa sauce une recette largement éprouvée par ailleurs mais ici assaisonnée à coups de gros son qui tamponne et relevée de manière à être la plus pimentée et rock'n'roll possible ("The poll", l'éponyme "Bulls" terminal). On oublie Balls pour un temps et on dit bonjour à Bulls, un album de taureau qui tranche dans le lard met toujours autant les couilles sur la table qu'avec son prédécesseur. Parce qu'il y a certaines choses qui ne changent pas et que c'est pour ça que Camion, en fonçant droit dans le tas, fait toujours autant de bien par où il passe, promettant au passage quelques belles tatanes en live.

Camion / Chronique LP > Balls

Camion - Balls Message à caractère informatif signé Camion himself : "Attention, l'écoute prolongée de ce CD peut vous pousser à tout plaquer pour devenir routier...".

Ah les suisses et leurs groupes de hard qui tâchent. Ou de rock'n'roll/stoner power-burné qui envoient du lourd joyeusement fracasser du tympan... Camion - déjà le patronyme laissait entrevoir la couleur - fait partie de des deux catégories à la fois et dès son "Diesel blues" inaugural respire... l'essence du rock'n'roll, du punk et du stoner. Mais avec une sacrée paire de cojones, constat par ailleurs parfaitement assumé par un groupe qui l'annonce fièrement sur son dossier de presse "in balls we trust". Pour la poésie, on repassera. Et Balls, ce n'est pas uniquement le titre de l'album mais plutôt tout une profession de foi que les suisses s'appliquent à mettre en oeuvre en dématant du riff par palettes. Rien sous la soutanne, tout dans le futal, un groove atomique et de sacrés... arguments à faire valoir, Camion fait après quelques titres furieusement du bien par où il passe. Et ça ne fait alors que commencer.

"Murders" et sa dose de sludge metal tranche avec le feeling "fusion" du premier titre, sorte de RATM-like en mode stoner et dopé aux hormones de croissances, le groupe bande les muscles et n'allège pas vraiment la sauce. Une énorme dose de cool, des guitares qui satellisent quatre-vingt dix pour cent de la production actuelle en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les Ssuisses nous butinent les tympans et n'en oublient pas de graisser leurs instruments à l'huile de moteur ("Pork butcher's shop") histoire que ça passe mieux. Lorsque surgit "Rock'n'roll", on se dit que jusque là on s'en doutait, mais que maintenant on sait. Sorte de version ultra-rugueuse et métallique d'un June Deville déjà furieusement fun, Camion joint l'utile (soit une grosse baffe sonore bien trempée) et l'agréable (un second degré bien venu), pour le plus grand plaisir des inconditionnels du genre. Gueulard, hargneux mais pas pour autant dépourvu de quelques solis bien fuselés - le bien nommé "Rock'n'roll" - le groupe fonce droit dans le tas et se révèle d'une efficacité redoutable.

Même quand il relâche la pression sur un "Desert jam" tout en atmosphères désertiques et feeling caniculaire, le combo suisse maîtrise son sujet. Et puis rapidement, les instincts primaires et l'appel du bitume résonnent comme un écho dans la cage thoracique des gaziers ; voici donc les Camion que repartent au turbin avec leur hymne à la gloire du rock avec un grand R et les bollocks bien accrochées qu'est "In balls we trust", puis un "Liverpool method" taillé pour casser des reins en live. Quelques breaks de tueurs plus tard, une grosse poussée de fièvre hardcore sludge métallique et voici que le groupe change de calibre et envoie du stonercore écailler les enceintes avec un "Grey sheeps at war" bien guerrier, avant de conclure avec un "Back to veal" saignant et acéré comme une lame de rasoir. Les guitares crachent une dernière fois les décibels et les Camionneurs suisses lâchent une dernière fois les chevaux pour livrer ce qui sonne définitivement comme l'un des tous meilleurs albums de stoner que ce petit pays ait jamais enfanté. Y a plus maintenant qu'à les faire endorser par une bonne marque de boules...