C'est dur. Très dur de résumer en quelques lignes l'histoire de ce groupe hors du commun que tout le monde connaît. Pardon ? il y en a qui ne connaissent pas les BH ? pfffff, bon, bah je m'exécute. De 1988, date de la formation des Burning à 2001 pour la sortie de leur nouvel album, c'est avant tout un état d'esprit qu'a imposé les têtes brûlés : ambiance do it yourself, véritables conquérants de la scène, modèle d'humilité et respect incontournable, voilà la recette des Burning. Très influencés par la musique US, les Burning débutent l'aventure à la fin des années 80. Après un premier EP sorti en 1991 et de multiples concerts destructeurs, Burning Heads, premier disque des Orléanais sort en 1992 et déjà, le groupe s'impose comme une référence du punk rock en France. Les concerts se suivent imposant le groupe comme une formation vivant pour le live. Dive, en 1994, bénéficie de la production de Jack Endino, pape du son grunge aux USA. L'Europe commence à s'intéresser à nos Burning et ces derniers s'exportent en Belgique, Allemagne, Espagne,... 1996 voit la sortie du troisième LP des français, Super modern world, confirmant la piste punk rock suivie depuis les débuts des 4. Le style hardcore mélodique des Burning est une référence dans l'hexagone et c'est normal tellement le groupe s'impose au niveau scénique. Après divers EP et apparitions sur diverses compil', Burning Heads prend une nouvelle dimension : le groupe français signe un contrat de deux albums chez Epitath, le label de référence du punk mélodique. Be one with the flamme, véritable brûlot de hardcore mélodique, est encore une fois enregistré chez Fred Norguet, et le résultat est saisissant : la maturité des BH est parfaite et les compos sont explosives. Un an plus tard sort Escape enregistré chez Endino : encore une fois, les Burning frappent très très fort, l'album est puissant au possible, une réussite. Mais pour diverses raisons, les Burning stoppent la collaboration avec Epitath. Changement de guitariste et départ du manager, on aurait pû croire les Burning cuits. Et bien non, les voilà de retour avec Opposite, un "album reggae", enregistré à la maison et en deal avec le label de terrain Yelen. L'aventure reprend...
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Rubrique :
Uncommonmenfrommars
Des petits hommes verts qui font du rock, ça vous étonne?...
Liens pour Burning Heads
- burningheads .fr.st: site officiel (540 hits)
Burning Heads discographie sélective
lp :
Embers of protest
...
lp :
Opposite
...
lp :
Under their influence
...
lp :
Hear this
...
lp :
Spread the fire
- 2 commentaires
...
lp :
Bad time for human kind
...
split :
Incredible rock machine
...
Burning Heads dans le magazine
Numéro :
Mag #60
Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage de la Tournée du Siècle on a interviewé ensemble Niko de Tagada Jones et Olivier des Sheriff mais aussi sorti de l'ombre David qui joue dans Dirty Fonzy et prépare l'Xtreme Fest et fait bouger Albi et posé des colles à Fred de Not Scientists. Ce ne sont pas les seuls à répondre à nos questions car tu trouves aussi les pensées de Los Disidentes del Sucio Motel, Filter, Ni, Hammok, 20 Seconds Falling Man, Oddism, Belmondo, Goodbye Meteor et Burning Heads !
Liens Internet
- agenda-concert.com : L'agenda des concerts
- The HardCore Source : Webzine HardCore
- Keritsu : webzine rock indépendant de Lyon
Rock > Burning Heads
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Burning Heads / Chronique LP > Embers of protest
Ce qui est bien avec les Burning Heads, c'est qu'il n'y a aucune crainte à ce qu'ils ne cèdent à une quelconque mode et teintent leur punk-rock de la hype du moment (au choix ces dernières années : garage, stoner, post-punk, cold-wave...). Non, cela fait plus de 35 ans qu'ils mènent leur barque (et surtout leur van) contre vents et marées, de clubs en stations-services, traversant les décennies avec la même passion débordante, la même énergie qui force le respect, et la dose de fun nécessaire. Tout n'a pourtant pas toujours été rose (ou rouge incandescent) car depuis Torches of freedom, ils ont dû faire face à un nouveau départ, celui de Phil, leur ancien guitariste revenu et reparti presque aussi vite (cf l'interview menée par Gui de Champi). Reprenant à leur compte l'adage "ce qui ne te tue pas te rend plus fort" (et encore, ce n'était pas le seul coup du sort qui a failli remettre en question cet album), les Burning reviennent donc encore plus forts, tel le Phoenix ou un chat à qui il reste à nouveau plusieurs vies. Exit Phil, donc, welcome Dudu (sondier depuis quasi toujours) et Fra, dont c'est la dernière fois qu'il sera fait mention dans nos pages qu'il a patiemment, respectueusement et brillamment remplacé Pit Samprass au chant. Ce qu'on a pu perdre en fougue frontale hardcore, on l'a gagné en finesse et classe anglaise (moins de Down By Law, plus de The Jam) et tout cela s'est parfaitement équilibré, imbriqué dans l'entité Burning Heads, n'en déplaise à quelques esprits chagrins, passéistes et conservateurs.
Le précédent disque nous avait ravis et on peut affirmer sans sourciller que celui-ci est du même acabit. La barre avait été placée haute pourtant mais le premier morceau, "Pyromaniac", rallume d'entrée les flammes de la liberté qui avaient réchauffé nos p'tits cœurs de punk-rockers, et qui ne vont jamais cesser de crépiter jusqu'au "Keep the fire burning" final. Au milieu de tout cela on reste en terrain familier, avec notamment un brûlot punk "Red" et un dub plus qu'inspiré, "Dark romance". Pourquoi eux y arrivent-ils quand plein de groupes français tentent de s'y adonner, pour un résultat pas toujours très probant ? Le talent, sûrement. Mais Embers of protest, malgré son titre, est davantage personnel, introspectif que politique et revendicateur et nous offre ainsi d'excellents morceaux plus mid-tempo comme "Too far so close", "Always hate goodbyes", "Storm in my throat" (inspiré de faits rééls qui auraient pu être fatals à Fra, au groupe) et ses chœurs magnifiques, ou ma préférée "Catch my fall" (bordel ce tube !!!). On a là, à mes yeux, enfin mes oreilles, un parfait mix entre les classiques d'Escape et ceux plus mésestimés de Taranto. Étant ultra fan de ces deux albums, c'est dire l'intérêt que je porte au p'tit nouveau et le nombre d'écoutes passées et à venir. Keep the fire burning, keep the LP spinning.
Publié dans le Mag #60
Chronique Compil : Burning Heads, Goat Cheese Sampler 2023
Burning Heads / Chronique LP > Torches of freedom
Pour évènement exceptionnel, format exceptionnel ! La sortie d'un album des Burning Heads est toujours quelque chose de particulier, alors la team HuGuiGui a déployé la grande technologie et ses bons mots pour te faire part de son avis sur Torches of freedom, 14ème album de nos orléanais préférés.
- Alors mon bon Circus, t'en penses quoi de ce nouveau disque des Burning ? De mon côté, j'ai toujours cette petite appréhension quand il s'agit de les enfourner dans ma hi-fi. Sera-t-il aussi bien que le précédent ? Je me pose décidément trop de questions car ce disque, n'ayons pas peur de le dire, passe comme une lettre à la Poste.
- Et bien non seulement je n'en pense que du bien mais je divulgâche direct, pour moi c'est leur meilleur album depuis Taranto ! Oui m'sieur ! Pas un morceau n'est à jeter et il regorge de tubes qui auraient tout autant eu leur place sur Escape ou Super modern world.
- Le meilleur depuis Taranto ? Ah ouais, carrément. Tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère. Mais je te rejoins sur cette analyse, même si j'ai un sacré faible pour le double album précédent (Choose your trap). Je pense que la production de Guillaume Dussaud y est pour beaucoup. En tout cas, "Wrong direction" et "Not a robot" auraient pu figurer sur la tracklist du génial album power pop/punk qui n'a pas eu l'intérêt qu'il méritait. Et pour rebondir sur ta dernière phrase très pertinente, je considère Torches of freedom comme un patchwork réussi de tout ce que les Burning Heads ont fait de mieux dans leur carrière. "Gwardeath & Nasty" aurait pu se retrouver sur Escape, "C.O.L.L.A.P.S.E." sur Be one with the flammes et "Anger of yesterday" a des faux airs de "Reaction". Et ce chant, qu'en penses-tu ?
- En effet mon cher Gui, on retrouve ici tout ce qu'on aime chez les Burning et les fans de la première heure ne seront nullement dépaysés. Pour ceux un peu sceptiques, qui ont des boutons quand on leur dit "le changement c'est maintenant", il y a des petites touches de nostalgie et clins d'œil par ci par là. Le morceau "Gwardeath & Nasty" qui commence par un bon vieux "Hey you!", le titre clin d'œil "Endless loop (in my head)", une petite souplesse reggae (pas plus qu'il n'en faut), des mid tempos efficaces... et pour ce qui est du chant, dire que Fra fait grave le job est un doux euphémisme. Déjà sur leur compil Under their influences, c'est son morceau qui sonnait le plus Burning, sa voix étant assez proche de celle de Pierre, l'essai est transformé ici. On est vraiment en terrain familier ! Même l'artwork est... hum. dans la lignée des précédents, ahaha.
- On peut également citer cette fabuleuse reprise de "In my head" de Ravi sur le tribute du premier album (sold out depuis longtemps) où Fra fait un travail formidable. Pour en revenir à notre sujet principal, c'est à tout fait vrai : le chant de Fra s'intègre parfaitement aux mélodies du combo d'Orléans. Fra ne copie pas le chant de Pierre. Non. Il se l'approprie. Avec une nuance de taille : ses influences. Tu ne trouves pas que ça sonne bien à l'anglaise tout ça ?
- Complètement ! La touche punk hxc américaine en mode vénère est moins prégnante et s'est étoffée de références plus anglaises dans le chant. mais aussi dans les guitares. Là-dessus c'est le retour de Phil qui a été déterminant. On dirait que le gars a été cryogénisé et il revient 20 ans après, comme si de rien n'était, avec plein d'idées, de gimmicks et apportant un jeu plus aéré, moins frontal. Ça leur ouvrait davantage de possibilités au niveau des compos et ils s'en sont plutôt bien saisis, non ?
- Cryogénisé ? Mais mon bon Circus, je crie au génie là ! N'oublions pas, pour faire toujours notre référence à Taranto, que ce disque a été composé à l'époque de Escape et que notre bon Phil est donc à l'origine de cette pelleté de tubes. Quoi qu'il en soit, j'en reviens à dire, mais cela me semble important d'être souligné, que Torches of freedom est d'une diversité attrayante. Passer d'un morceau punk hardcore ("Gwardeath & Nasty") à une sucrerie ("The way you lie", mon titre préféré) bourrée de mélodies vocales (chapeau aux chœurs qui sont parfaits du début à la fin) puis rebondir sur un morceau quasi mélancolique ("Wrong direction"), c'est du grand art. Et que dire de ce final complètement inédit mais tout de même familier dans la sonorité ?
- Un peu qu'on va en parler de "Once in a blue moon" ! Ce dernier titre est complètement dingue ! Et c'est celui-ci, perso, mon préféré (avec "Wrong direction"). Surtout la deuxième partie, instrumentale et ces riffs de la mort qui tue, alors qu'on aurait pu penser le morceau terminé. On s'éloigne un peu des Burning, je trouve, avec les quasi 6 minutes mais ça ne laisse augurer que du bon pour la suite. L'Histoire jugera si Torches of freedom mérite d'être sur le podium des albums (conversation toujours sujette à discordes, voire disputes irréversibles) mais la cuvée Burning de 2022 est un excellent cru. J'imagine que tu ne me contrediras pas.
- Effectivement, je ne vais pas te contredire. Tel un chat, ce groupe retombe toujours sur ses pattes et je me réjouis par avance des concerts qui intégreront ces chansons dans la setlist. Et à celui qui me rétorquera que les Burning sans Pierre, ce n'est pas les Burning, je lui répondrai ceci : certes, les Burning sont dorénavant sans Pierre, mais il a été remplacé par un roc(keur) et tu n'auras qu'à écouter ce disque pour te rendre compte que le Fun, la Passion, et l'Énergie sont toujours au programme !
Publié dans le Mag #50
Chronique Livre : Burning Heads, HEY YOU!
Burning Heads / Chronique LP > Under their influence
Qu'est ce qui n'a pas déjà été dit et écrit mille fois sur nos têtes brûlées légendaires ? Pas grand chose, si ce n'est rien mais je vais quand même en remettre une couche ici. Déjà, la reprise est un exercice qu'ils connaissent et maîtrisent parfaitement. "It's a fact", comme diraient The Vandals. Ce n'était certes pas le cas dans tous les albums mais ils nous ont très souvent habitués à cela, en rendant hommage de la plus belle des manières à XTC, Adolescents, The Ruts, The Easybeats... Perso j'ai même découvert certains de ces groupes grâce à eux.
Légitime donc, qu'ils se fendent d'un disque où ils nous parlent de leurs diverses influences. Et c'était encore plus logique avec le départ de Pierre (guitariste/chanteur) après plus de trente ans de bons et loyaux services. Difficile dans ce contexte de se pencher sur un nouvel album studio. Le poste laissé vacant avait été repris à moitié par Phil, guitariste originel de retour mais restait le problème du chanteur. On connaît maintenant l'heureux vainqueur mais ce n'était pas encore le cas quand ce disque a été enregistré. Les Burning Heads eux-mêmes n'en savaient rien à l'époque et envisageaient les diverses alternatives, faisant ce qu'ils ont toujours fait en traçant leur route, ville après ville, une étape après l'autre. Under their influence (album nommé en référence à Dag Nasty, dont ils reprennent un autre titre) leur a donc permis d'en auditionner une vingtaine différents, à l'occasion de dix-neuf morceaux cultes, pour eux tout du moins. Comme bien souvent dans toute compil', il y a à boire et à manger (et à fumer ici) mais les 45 minutes passent très très bien. Il faut dire qu'on est en bonne compagnie, même si les choix ne sont pas toujours évidents. On retrouve des grands classiques, incontournables de la scène punk rock hardcore (américaine beaucoup, anglaise un peu) mais aussi quelques seconds couteaux, qu'on attendait moins. Je ne vais pas pouvoir citer tout le monde sinon ça va vite devenir indigeste (et pour tout savoir il y a une très bonne interview de Tomoï, le batteur de BH, par Nasty Samy dans le New Noise Mag #54 où il détaille tous les titres et choix) mais j'ai pris énormément de plaisir à retrouver Salim de Sixpack en guest sur "Home of the braves" de Naked Raygun, Seb de Seven Hate sur "Coff's harbour blues" des Hard-Ons ou encore Ed Not Scientists sur l'excellent "Handout" de Face To Face. Ça fait des années que j'entends parler de D.I. sans avoir fait l'effort de creuser mais la reprise de "Colours and blood" par Annita Off Models m'a bien branché, tout comme celle de "Sunstroke" des anglais Guns n' Wankers (on connaît davantage Snuff avec Duncan, le même batteur/chanteur) par Jean-Rém de The Rebel Assholes. Sinon pour ce qui est des classiques, la reprise de "Hope" des Descendents avec Thomas Unlogistic est juste parfaite (à l'image du morceau), celle de "21st century (digital boy)" de Bad Religion avec Mimi Flying Donuts bien cool aussi et comme il ne pouvait pas ne pas y avoir une reprise des Adolescents, leur hymne "Ameoba" en hommage au célèbre disquaire californien est assuré par le duo de roadie/ingé son des Burning Heads en les personnes de Bender et Dudu, également membres de Speed Jesus. Pour finir, le morceau qui sonne peut être le plus comme du Burning, grâce au timbre de voix relativement proche de Pierre mais également car je ne le connaissais pas avant (j'avais un autre album From left to right de ces Suédois), c'est à mon humble avis "Uphill struggle" de Adhesive, chanté par Fra de Ravi et The Eternal Youth et ça tombe bien dis donc, c'est ce dernier qui a été choisi pour occuper le poste chez les Burning Heads...
Under their influence fait donc largement le job de transition pour nous faire patienter, tout en étant un excellent best of de punk rock des années 80 et 90. Chacun va aborder différemment cet album, selon son âge, sa sensibilité musicale, avec des morceaux qui vont l'interpeller davantage que d'autres mais c'est un très bon moyen pour faire travailler sa mémoire, en l'écoutant en soirée en mode blind test et en tâchant de reconnaître et retrouver de quelle reprise il s'agit et quel est le chanteur (ou la chanteuse). Soirée à moins de six bien sûr, pour éviter de se choper la covid, pas comme notre illustre Président. Hum hum...
MAG EDIT
Qu'est ce qui n'a pas déjà été dit et écrit mille fois sur nos têtes brûlées légendaires ? Pas grand chose, si ce n'est rien mais je vais quand même en remettre une couche ici. Déjà, la reprise est un exercice qu'ils connaissent et maîtrisent parfaitement. "It's a fact", comme diraient The Vandals. Ce n'était certes pas le cas dans tous les albums mais ils nous ont très souvent habitués à cela, en rendant hommage de la plus belle des manières à XTC, Adolescents, The Ruts, The Easybeats... Perso j'ai même découvert certains de ces groupes grâce à eux.
Légitime donc, qu'ils se fendent d'un disque où ils nous parlent de leurs diverses influences. Et c'était encore plus logique avec le départ de Pierre (guitariste/chanteur) après plus de trente ans de bons et loyaux services. Difficile dans ce contexte de se pencher sur un nouvel album studio. Le poste laissé vacant avait été repris à moitié par Phil, guitariste originel de retour mais restait le problème du chanteur. On connaît maintenant l'heureux vainqueur mais ce n'était pas encore le cas quand ce disque a été enregistré. Les Burning Heads eux-mêmes n'en savaient rien à l'époque et envisageaient les diverses alternatives, faisant ce qu'ils ont toujours fait en traçant leur route, ville après ville, une étape après l'autre. Under their influence (album nommé en référence à Dag Nasty, dont ils reprennent un autre titre) leur a donc permis d'en auditionner une vingtaine différents, à l'occasion de dix-neuf morceaux cultes, pour eux tout du moins. Comme bien souvent dans toute compil', il y a à boire et à manger (et à fumer ici) mais les 45 minutes passent très très bien. Il faut dire qu'on est en bonne compagnie, même si les choix ne sont pas toujours évidents. On retrouve des grands classiques, incontournables de la scène punk rock hardcore (américaine beaucoup, anglaise un peu) mais aussi quelques seconds couteaux, qu'on attendait moins. Je ne vais pas pouvoir citer tout le monde sinon ça va vite devenir indigeste (et pour tout savoir il y a une très bonne interview de Tomoï, le batteur de BH, par Nasty Samy dans le New Noise Mag #54 où il détaille tous les titres et choix) mais j'ai pris énormément de plaisir à retrouver Salim de Sixpack en guest sur du Naked Raygun, Seb de Seven Hate sur du Hard-Ons ou encore Ed Not Scientists sur du Face To Face. Ça fait des années que j'entends parler de D.I. sans avoir fait l'effort de creuser mais la reprise de "Colours and blood" par Annita Off Models m'a bien branché, tout comme celle de "Sunstroke" des anglais Guns n' Wankers (on connaît davantage Snuff avec Duncan, le même batteur/chanteur) par Jean-Rém de The Rebel Assholes. Sinon pour ce qui est des classiques, la reprise de "Hope" des Descendents avec Thomas Unlogistic est juste parfaite (à l'image du morceau), celle de "21st century (digital boy)" de Bad Religion avec Mimi Flying Donuts bien cool aussi et comme il ne pouvait pas ne pas y avoir une reprise des Adolescents, leur hymne "Ameoba" en hommage au célèbre disquaire californien est assuré par le duo de roadie/ingé son des BU. Pour finir, le morceau qui sonne peut être le plus comme du Burning, grâce au timbre de voix relativement proche de Pierre mais également car je ne le connaissais pas avant (j'avais un autre album des Suédois), c'est à mon humble avis "Uphill struggle" de Adhesive, chanté par Fra de Ravi et The Eternal Youth et ça tombe bien dis donc, c'est ce dernier qui a été choisi pour occuper le poste chez les Burning Heads...
Under their influence fait donc largement le job de transition pour nous faire patienter, tout en étant un excellent best of de punk rock des années 80 et 90. Chacun va aborder différemment cet album, selon son âge, sa sensibilité musicale, avec des morceaux qui vont l'interpeller davantage que d'autres mais c'est un très bon moyen pour faire travailler sa mémoire, en l'écoutant en soirée en mode blind test et en tâchant de reconnaître et retrouver de quelle reprise il s'agit et qui chante dessus. Soirée à moins de six bien sûr, pour éviter de se choper la covid, pas comme notre illustre Président. Hum hum...
Publié dans le Mag #45
Burning Heads / Chronique LP > Diesel
Diesel est un rockumentaire étonnant. Et détonnant. Imaginé il y a vingt ans par son réalisateur David Basso, compilé durant deux décennies sur la route et monté depuis quatre ans, il permet un voyage en immersion dans le quotidien de groupes et d'activistes du punk rock autour d'une colonne vertébrale bien connue de nos lecteurs (à savoir le groupe Uncommonmenfrommars). Prêt pour le voyage ? One, two, one two three four !!!
1994. Le punk rock, par le biais de The Offspring, Green Day, Bad Religion et consorts assomme le monde. Trois frangins et un pote d'enfance se lancent dans l'aventure, et David, cinquième roue du carrosse (sans que cela soit péjoratif), prend la caméra. Ainsi est né Uncommonmenfrommars. Presque 20 ans sur les routes, des centaines de concerts dans le monde entier, une pelletée de disques, des milliers de kilomètres pour rejoindre salles, squats et autres festivals, et une vie dévouée au rock. Celui qu'on aime : amplifié, passionné et passionnant. Tout ça pour en recueillir quoi ? D'ailleurs, l'esprit punk rock, c'est quoi ? Vastes questions. Alors qu'on assiste tout au long du film à la montée en puissance du groupe (signature et fer de lance éphémère d'une major, enregistrement aux États-Unis) puis, du jour au lendemain, aux plans démerdes, à la prise en main de tout le merdier administratif et logistique, et à l'application grandeur nature du DIY sans jamais que la passion ne soit altérée, cette niche qu'est le punk rock et l'univers de la débrouille est brillamment décrite et analysée par les groupes et musiciens les plus influents de par chez nous (Burning Heads, Nasty Samy, Dead Pop Club, Les Wampas) et du monde entier (brillantes analyses de Bad Religion, Hard Ons, Frank Turner, NOFX), mais aussi d'activistes divers et variés (comme le passionnant sociologue Fabien Hein, l'éminent journaliste Franck Frejnik ou le manager des Béruriers Noirs et patron du label Crash Disques Marsu).
Les fausses idées (notoriété, business, glandage...) sont balayées d'un revers d'accord de guitare, et c'est bien cela qui est fascinant dans ce road movie : en pulvérisant les clichés, ces passionnés révèlent la réalité du punk rock en France et dans le monde entier. Ainsi, Peter Black en surprend plus d'un quand, alors qu'il n'est pas en tournée, il conduit un taxi en Australie. Autre exemple avec Forest Pooky qui, en revenant d'une tournée à la Réunion, a émargé un bénéfice de 23 euros. Sans oublier la stratégie de Fat Wreck Records qui privilégie la qualité des groupe à la quantités de disques vendus.
Pour avoir personnellement baigné, à moindre mesure, dans ce petit monde pendant quinze ans en partageant le quotidien d'un groupe qui s'est forgé sur la route (Flying Donuts pour ne pas les citer), Diesel a réussi à me surprendre. Et bien sûr à m'émerveiller. Car plus qu'un film, Diesel est aussi la bande son d'une génération de passionnés, activistes, fanzineux, acteurs de l'ombre et aussi et surtout spectateurs et auditeurs qui, en organisant un concert dans un bar miteux, en tirant une feuille de chou faite de chroniques et d'interviews, ou en se déplaçant de salle en salle, ont fait, font et feront toujours (sur)vivre le punk rock. Chapeau.
En attendant la production du DVD, je te conseille fortement de te renseigner sur le site du film ou sur les réseaux sociaux pour savoir si le film sera diffusé dans ta ville en version grand écran. Car, crois-moi, ça vaut le coup d'oeil.
Publié dans le Mag #32
Burning Heads / Chronique LP > KXLU live 1999
Bon les gars, ouvrez grand vos yeux et débouchez-vous d'urgence les oreilles : Les Burning Heads ont trente ans. Trente putains d'années. Trois décennies. Six quinquennats. Et les types sont toujours là. Ça en impose, vous ne trouvez pas ? En ce qui me concerne, je ne répéterai jamais assez ce que ce groupe représente pour moi : la Classe. Oui, avec un grand C. Sur major ou en autoprod, en mode punk hardcore ou en incursion reggae, le quatuor d'Orléans n'a jamais changé de cap. Pour tout vous dire, mes deux disques préférés sont incontestablement Be one with the flames et Escape, deux de la fin des 90's période Epitaph. Et en ce moment je suis pourri gâté car le groupe est actuellement en tournée avec une set list composée de titres de ces deux chefs d'œuvre. De plus, un label français est sur le coup pour sortir les deux skeuds en version LP et cerise sur le gâteau, un live sorti de quasi nulle part vient de paraître : KXLU live 1999.
Resituons nous dans l'espace temps. Les Burning, en 1999, ont le feu au cul et moins d'un an après Be one, les gars traversent l'Atlantique pour rejoindre Jack Endino et mettre en boîte le sulfureux Escape pour leur seconde livraison Epitath Europe. Mais avant d'entrer en stud', le groupe donne trois gigs en deux jours dont une session de 45 minutes pied au plancher, en direct sur la radio KXLU. Les techniciens de la station plantent quelques micros devant les amplis pour enregistrer le tout, et voilà qu'en 2017, alors que les bandes étaient bien au chaud je ne sais où, Franck Frejnick et Nineteen Something (spécialiste des rééditions des Thugs, des Rats,.) gravent sur compact disc ce live explosif !
Imaginez le tableau : les quatre zicos en pleine bourre viennent mettre une raclée en bonne et due forme à Los Angeles. Session promo oblige, le groupe exécute les brûlots de Be one et termine son set en jouant pour la première fois « live » certains futurs tubes de Escape. Les morceaux s'enchaînent sans temps mort, les mélodies vocales rivalisent avec les grandes lignes de basse de JBé, les roulements de Tomoï et les guitares chaudes de Pier et Phil. Rien ne peut leur arriver, et le temps d'un passage radio longue durée, Burning Heads est le meilleur groupe du monde. Ni plus, ni moins. Certains passages se révèlent un peu « borderline » (la fin de l'intro de « Wrong », le début foiré de « End up like you ») mais l'énergie déployée est tellement sincère que ces « broutilles » ne remettent pas en cause le talent d'exécution d'un groupe pas forcement habitué à ces sessions sur le fil. Quoi, je ne suis pas objectif ? Et alors ?
On sait ce qui se passera par la suite. Non renouvelé par Epitah Europe après Escape, le groupe ouvrira deux parenthèses reggae/dub, signera chez Yelen/Sony et montera sa propre structure pour être encore bien actif aujourd'hui. Alors ce disque live (le seul de sa riche discographie), qui pourrait sembler insignifiant et sans intérêt en 2017, est au contraire une trace intéressante pour toute une génération de fans et pour les amateurs de punk rock en général. Car le parcours des Burning, parfois semé d'embûches et de (quelques) désillusions, est surtout celui d'un groupe majeur d'une scène punk rock qui n'a jamais cessé d'exister et de (sur)vivre, tout simplement.
Publié dans le Mag #28
Burning Heads / Chronique Tribute > Fire walks mith me
Depuis le temps que ce projet est dans les tuyaux, tu ne pourras que te réjouir de lire dans ce mag ce qui est certainement la première chronique de Fire walks mith me. Car oui, j'ai l'honneur, la chance et le privilège d'être en possession d'une édition numérique de cette « arlésienne ». Et oui, dans quelques semaines, tu pourras toi aussi te délecter de ce disque absolument génial et glisser cet album dans tes platines (cd et vinyle). C'est bon, tu as versé ta petite larme, tu es remis de tes émotions, on peut y aller ? Alors GO !
Olivier de Buzz Off Records (Dead Pop Club), déjà responsable du tribute aux Seven Hate lors de leur split il y a déjà douze ans (mais checkez les internets, le groupe reprend la route pour une tournée !), est à l'initiative de Fire walks mith me dans le but de fêter les 20 ans du premier album des Orléanais. Bon, le prétexte n'est plus vraiment d'actualité, mais entre nous, a-t-on besoin d'une raison particulière pour rendre hommage au meilleur groupe de punk rock français de tous les temps ? Certainement pas. Epaulé par les labels Kicking Records et Blackout Prod, Olivier a donc contacté la crème de la scène power punk rock française qui a tourné/splitté/fumé/rêvé avec les Burning. Au final : quinze titres avec le tracklisting d'origine plus quelques bonus (il n'y pas de mal à se faire du bien). Et le rendu est franchement classe. Mon top trois revient à trois interprétations énergiques et fidèles à l'esprit des originaux, avec la patte des exécutants : « In my head » de Ravi qui ouvre le disque et qui place la barre très haut. Uncommonmenfrommars (dont il s'agit du dernier enregistrement studio) avec un « Time to get away » flamboyant et un énormissime « Hey you » des petits frères de l'Est, à savoir The Rebel Assholes. Mais le reste n'est pas mal non plus !
La jeune garde y va également de son hommage (le costaud « Special forces » de Dissidence Radio, Dot Dash!, Forest Pooky en acoustique qui exécute de fort belle manière « Making plans for Nigel »). Les groupes traînant leurs converses usées depuis plus de dix piges dans le circuit ne sont pas en reste (la magnifique reprise de "Alone" par Dead Pop Club avec Sylvain Second Rate en guest vocal, l'énergique « Place for me » des Flying Donuts, le surprenant « Brave new world » par Dirty Fonzy, le surpuissant « Once again » de Gravity Slaves, le punk mélo « Failing » de Hogwash). Et c'est avec plaisir qu'on tend l'oreille à l'écoute les vieux briscards de Sleeppers (« Rain » à couper le souffle), High Tone (« Blind » en version électro, un régal), Thompson Rollets (« Something has change today ») et Copenhagen (projet de Lionel Portobello Bones, qui bouleverse les codes avec « Go away »). On sent, dans chaque cover, le respect du parcours accompli par les Burning et la passion que toi, moi, nous partageons pour un groupe qui n'a jamais changé son fusil d'épaule au détour d'une mode musicale.
Ce tribute aux Burning Heads est aussi étonnant que passionnant. 500 copies seront sur le marché parallèle, à toi de faire ce qu'il faut pour rendre hommage à ta manière à l'une des meilleures choses qui me soit arrivé dans mon background musical. Rien que ça !
Burning Heads / Chronique LP > Choose your trap
Le W-Fenec est un clan de passionnés, un média du web, un truc qui ne sert à rien, une mine d'or pour ceux qui aiment découvrir plein de bonnes choses, un repaire de musiciens frustrés, une communauté d'amoureux de rock, une société secrète que le comité du bon goût n'a pas réussi à démanteler. Le W-Fenec, c'est tout ça, mais c'est surtout un fanzine. Et qui dit fanzine dit fan. On ne s'en est jamais caché, et moi le premier, on peut en faire des tonnes en chroniquant un disque, car en plus de nos grandes oreilles, c'est avec le cœur qu'on écoute la musique. Qu'on se le dise (et qu'on le lise). Et pour évoquer le cas de Choose your trap, nouvelle frappe chirurgicale des Burning Heads, c'est véritablement une histoire de cœur que je vais te raconter.
Le nouvel album des Burning Heads (enregistré à Orléans par Guillaume « Dudu » Duneau qui officie également en tant qu'ingé son live du groupe depuis un bon moment), n'est pas encore sorti dans son format cd que je le connais déjà par cœur. Je l'ai écouté un bon paquet de fois, et même si je suis assez éclectique dans mes goûts musicaux, ce groupe reste dans mon top dix tous styles confondus. Alors bien sûr, je me faisais une joie de coucher numériquement mes impressions sur Choose your trap qui comprend un disque punk rock et un disque « Opposite », baptisé ainsi par le groupe lui-même pour décrire son mélange reggae/dub/rock. 25 titres au total, 25 façons de vibrer au son du quatuor qui a changé ma vision du rock indépendant dans notre bel hexagone. Mais voilà, c'est souvent compliqué d'exprimer avec justesse et exactitude ce que je ressens quand les émotions se mélangent à l'excitation du moment. J'aime les Burning Heads, c'est indéniable, tout mon entourage le sait, et toi aussi, tu as pu le deviner. Encore une fois, je ne m'en cache pas. Ce n'est que de la musique jouée par quatre passionnés qui, au fil des années (plus d'un quart de siècle), ont su partager leur amour du punk rock et de la musique syncopée aux quatre coins de l'Europe et même ailleurs.
À chaque écoute de Choose your trap, les mots défilaient dans ma tête pour exprimer mes sensations une fois que se succédait chaque chanson de cet album réussi. Et puis, au moment de rédiger ce papier, le trou noir. Plus rien ne s'enchaînait correctement. Alors voilà, plutôt que de décortiquer de manière singulière et maladroite ce disque, je vais laisser une nouvelle fois mon cœur prendre le contrôle.
Le disque punk rock ne fait que renforcer l'amour que j'éprouve pour ce groupe. Même si j'ai écouté le groupe sur le tard (à partir de Be one with the flames, grâce à un titre sur une compil' de formations françaises éditée en Allemagne !), j'ai plus qu'usé les différentes prod des Orléanais, et Choose your trap n'échappera pas à la règle. Comment rester insensible à la potion magique des Burning, faite de titres pêchus et ultra mélodiques (haaaa, ce « A true life » qui ouvre le disque est juste parfait, « Too many kisses », « Choose my trap »), d'uppercuts à la limite de la déflagration (« Lie to me »« What did you expect ? » qui aurait pu avoir sa place sur l'énorme Be one with the flammes, "Stick our heads up high!" avec Tony des Adolescents) et de morceaux punk hardcore à la. Burning (« Song about nothing », « Voice of the voiceless ») ? La voix de Pierre me file toujours la banane, le basse-batterie est indestructible et les guitares sans artifices enchaînent les riffs parfaits. Comme dans chaque album, un OVNI est venu se glisser dans la tracklist, et pour ce coup-ci, ça sera le crossover « Pop a pill », un des rares titres de cette galette dépassant les 3 minutes, au delay maîtrisé, aux ambiances multiples et au refrain qui fait mouche. J'adore. Je suis conquis. Comme d'habitude. Mais alors que la deuxième galette pointe le bout de son nez, le plat de résistance est annoncé, et je vais me gaver !
La partie « Opposite », composée de dix titres, m'a complètement chamboulé. J'ai pourtant l'habitude du « reggatta de blancs » des Burning, que ce soit sur disque ou sur scène. Mais les sensations procurées par des morceaux comme « All about love », « Spirit of '68 », « Party », mélange astucieux de reggae et de rock, sont puissantes. L'esprit des Clash hante ces morceaux aux lignes de chant savoureuses. Mais ce disque sort également des sentiers battus qu'un groupe de rock s'autorise à emprunter. L'instrumental « Midnight dub » en est le parfait exemple : passé la surprise des sonorités dub et de la montée en puissance, on ne peut que féliciter une telle ouverture d'esprit (qui n'est pas nouvelle chez les Burning) pour délivrer un morceau riche en couleurs et en sensations. BH maîtrise avec excellence cet exercice en évitant soigneusement les clichés propres au style et en bricolant toutes sortes de sons tout aussi jouissifs les uns que les autres. « Mad brains », dans la même veine, enfonce le clou. Et que dire du petit bijou qu'est « Back to square one » où la voix de Pierre s'impose plus qu'elle ne se pose sur les rythmes à contre temps et les guitares saturées. Ce disque est une ode à l'évasion et aux expérimentations réussies, une autre facette fascinante et passionnante du groupe. Un disque brut, sans concession, une véritable réussite.
Si tu es arrivé au bout de cette chronique, c'est que soit tu es, comme moi, fan du groupe, soit tu es curieux. Dans les deux cas, c'est déjà pas mal. Tu n'auras donc aucun mal à terminer ce paragraphe qui t'invite vivement à te procurer ce double album qui est le mix parfait de ce que les Burning savent faire depuis plus de 25 piges : des tubes, des tubes et des tubes. Les gars sont sur la route toute l'année et vont entamer une tournée avec The Rebel Assholes et Not Scientists : encore une excellente raison pour sortir de chez toi et passer un très bon moment avec ce haut représentant du punk rock européen. Car j'ai beau chercher, je n'en vois pas beaucoup qui leur arrivent à la cheville. Respect.
Burning Heads / Chronique LP > Super modern world
1996. J'ai 17 ans. Et en plein dans la crise d'ado révolté. 18 ans plus tard, je ne suis pas sûr qu'elle soit bien achevée d'ailleurs. Mon leitmotiv influencé par mes potes « métalleux » : « refuse, resist » comme dirait le Max juste quelques années auparavant.
Baigné dès mon plus jeune âge dans l'univers des « zicos » (merci papa, merci maman) et issu de la génération « nirvanesque », mon tout premier groupe vient de splitter.
A cette époque, je découvre donc le punk rock et ses diverses variantes. Ultra motivé du fait d'avoir déjà réalisé quelques prestations scéniques à tout juste 15 ans et ayant grand soif de cette culture contestataire, je ne souhaite pas en rester là. Je crois d'ailleurs qu'avoir joué en première partie des
1996, c'est aussi l'année où je forme Flying Donuts, avec mon frère qui sait enfin jouer de la batterie (il vient d'avoir ses 14 ans, il est en 3éme le « jeune », en mode daron du collège qu'il faut pas trop faire chier !) et Manu, notre pote d'enfance, également grand passionné de punk rock qui signe son CDI dans le groupe. (D'ailleurs respect, en 18 ans, aucun arrêt maladie !)
Et le rapport avec les Têtes Brulées me direz-vous ? On se détend, j'y arrive, juste besoin de vous expliquer le contexte. En lisant Kérosène, sublime fanzine de l'époque, je découvre ces fameux Burning Heads. Mieux vaut tard que jamais, je chope le train en route. Les ayant vu sur scène 3 jours auparavant, je me précipite chez mon disquaire avec un putain de mal de dos (concernant le mal de dos, je vous explique ça dans quelques lignes). J'achète donc Super modern world chez Top Disc, le disquaire du coin qui a le sens du bon goût puisqu'il avait placé ce disque en tête de gondole au rayon rock français (!!!). Faut dire que le gros malin avait bien raison, le groupe venant de jouer à Epinal : commerçant un jour, commerçant toujours ! Mais bon, le type était vraiment sympa et de bons conseils. Il me voyait régulièrement dépenser mon argent de poche chez lui, ça devait se frotter les mains dans l'arrière boutique quand je me pointais dans sa caverne d'Ali baba ! Mais je m'égare.
Alors revenons en au 3éme album des Burning, waouh, la méchante claque dans la tronche des la première écoute, entre Bad Religion, Down By Law et Dag Nasty, pile ma came ! Mais à ce moment précis, je ne cite encore que des références outre-Atlantique. Grâce à ce disque, je découvre rapidement qu'un univers parallèle, une sphère bien établie, va changer ma façon de voir les choses. Punk rock spirit, et accessible en plus !
En fait, vu que je n'en branle pas une à l'école et que la seule chose qui m'intéresse vraiment réside dans le fait de « gratouiller mon arbalète » (NdlR : pour ne pas sortir du contexte, l'auteur parle bien de sa guitare et non d'autre chose) je veux juste faire pareil. Ouais, bosser comme des durs avec mon nouveau groupe, se créer notre propre identité, écrire des morceaux aussi cools que ceux-là et tracer la route le plus loin possible. Nous y voilà, j'ai trouvé ma voie : devenir un gitan.
Super modern world me permet rapidement de faire le lien entre ce qui se passe pas très loin de chez moi et dans le reste du monde. C'est trop cool, j'appelle ça la magie de la musique. Grâce aux Burning, j'ai découvert cette « scène » de l'époque, composée notamment de Portobello Bones, Sixpack, Sleeppers, Seven Hate, Shaggy Hound, Bushmen, Keneda, Unlogistic... Des groupes avec qui nous avons fait connaissance et joué par la suite. Accessibles, je vous dis !
Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, pas de myspace ni de « chiassebook », internet émergeait seulement. Et si tu voulais te créer un réseau, pas le choix, il fallait te sortir les doigts, et surtout sortir de chez toi. Pas de places pour les imposteurs en ce temps-là. Et ce n'était pas plus mal d'ailleurs.
Physiquement, j'ai réellement fait connaissance avec les Burning Heads un peu plus tard, le temps de faire un premier album et de partager nos premiers « gros » concerts avec eux du coup, au début des années 2000. Mais je me souviens très clairement de la toute première fois où je les ai vus en concert, pendant la tournée pour cet album. Avec une affiche de rêve : novembre 1997, 70 francs : Burning Heads, NRA, Sixpack, Bushmen. Bim, bam, boum dans ta gueule !
Le jeune que j'étais s'est empressé de venir en mob à cette grande messe du punk rock ! Et j'avais de la chance avec mon petit réservoir, ça jouait dans ma ville. Rock épine (rip), l'association organisatrice d'Epinal avait donc concocté cette affiche de dingue. Les mecs, dites-vous que pour moi, c'était Noël avant l'heure, et que cette année là, j'ai eu mon cadeau un mois plus tôt !
La découverte des morceaux de ce disque sur scène fut riche et intense. Entre les mélodies imparables des refrains, l'énergie communicative de chaque membre du groupe, le fun et le bon esprit de la chose, j'ai vraiment passé un super moment, malgré le fait d'avoir été écrasé pendant 50 minutes à la barrière Vauban du premier rang, merci les punk à chiens ! Punk à chien qui m'ont d'ailleurs kické le dos (on y vient) avec leur rangers de merde sur le morceau "Angry sometimes" (que j'ai reconnu en écoutant le disque, plié en deux, la semaine suivante, dans ma piaule d'internat avec mon disc man d'antan, le doigt levé, en tapant du pied mais assis sur mon lit. Comme j'étais trop jeune pour subvenir à mes besoins, je n'avais plus assez d'argent de poche pour m'acheter un disque à la sortie du gig, faute au nécessaire plein d'essence.
J'ai donc attendu la semaine suivante pour filer chez le disquaire, je l'ai même réservé dès le lundi suivant.
Ce dont je me souviens également, c'est que pendant le gig, le fameux disquaire était 2 mètres derrière moi. En passionné de rock, lui aussi venait mater les concerts de sa ville. Quoi de mieux que ce soit ton disquaire, dix ans plus vieux que toi, qui te paye une bière en fin de soirée ? Vous verriez ça aujourd'hui ? Imaginez vous boire une mousse avec Mr Amazon ou Mme Price Minister. C'est glauque la façon dont tout à vrillé quand on y pense.
Je me souviens aussi avoir bossé le méga tube "Break me down" ainsi que le morceau "Swindle" en répétition avec les Flying Donuts pour apprendre à jouer ensemble. Quelques années plus tard, on a aussi repris un titre d'un autre album que nous avions placé soigneusement dans notre set de l'époque. (le morceau "Wrong" de l'album Be one with the flames, constituant une de nos dernières « covers » je crois).
Avec Super modern world, les Burning signeront sur Epitaph Europe pour les deux prochains skeuds. Mais ce que je préfère plutôt retenir de cet album, c'est qu'au-delà du fait que le contenu soit génial, il a été enregistré au studio « pPôle nord » de Blois, studio hyper renommé à l'époque. Pas forcément une prod' monstrueuse mais suffisamment en place pour que ça sonne, et surtout pas loin de chez nous pour des prix carrément honnêtes. Accessible que je vous rabâche, c'est clair non ? Notre premier album a été pondu là-bas, le tout dernier aussi d'ailleurs ! Ce n'est pas pour rien.
Aujourd'hui, j'ai 35 ans, l'âge que devaient à peu prés avoir les Burning quand je les ai vus pour la première fois. Ils sont considérés à ce jour par les plus grands journalistes spécialisés comme des vétérans du punk rock en France, et c'est bien vrai. Je reste ultra admiratif de leur parcours et des choix qu'ils ont fait. Sans tomber dans du léchage de fion, il reste une de mes influences majeures, autant dans la zic que dans la démarche. J'ai toute leur discographie à la maison, je kiffe tout autant leurs albums Opposite et leurs splits en tout genre mais mon disque préféré reste l'album Dive (sorti avant Super modern world, en 1994.)
Comme je suis un type plutôt honnête, j'ai choisi de partager ce Super modern world parce que c'est avec cet album que je les ai découverts, mais aussi et surtout parce que ce disque, à travers son contenu et ses auteurs à eu l'effet d'un déclic en moi ! C'est comme si ils m'avaient dit : « Vas-y mec, fonce, c'est possible, tu peux le faire toi aussi ». Alors, j'ai réfléchi deux secondes, j'ai remisé ma planche de skate, et je me suis concentré sur le fait d'apprendre à jouer de la guitare correctement.
Apres avoir pris quelques citrates de bétaïne me permettant de mieux digérer mes influences, Je me suis rapidement mis à composer des morceaux avec mon nouveau crew. Merci les Burning ! C'est aussi grâce à vous notre parcours.
Pour finir là dessus, une petite anecdote croustillante comme je les aime :
Je ne compte plus le nombre de fois où nous avons joué avec les Burning Heads et fait des nuits blanches entre potes à rire et passer du bon temps. La toute dernière fois, c'était il n'y a pas si longtemps : juin 2014 à Périgueux.
A la fin du concert, la salle se vide, on boit un dernier verre au bar entre organisateurs et musiciens.
Je me retrouve à discuter avec JyB, le bassiste des Burning. On prend des nouvelles, on se raconte quelques banalités. A un moment, il me parle du super groupe ricain The Adolescents avec qui ils ont déjà partagé l'affiche plusieurs fois et avec qui ils s'apprêtent à partir en tournée européenne. Il me dit être heureux de pouvoir réaliser un rêve de gosse, d'avoir écouté ce groupe gamin et de pouvoir jouer avec eux 25/30 ans plus tard. Je le regarde, je me marre, il se marre aussi.
- « Hé mec, tu me racontes mon histoire aussi là » lui dis-je avec mon fort accent vosgien. « Tu ne crois pas que c'est hyper cool pour moi de jouer ensemble, encore ce soir ? Jyb, on est en 2014, c'est vous les gars qui m'avez donné la foi, je m'en souviens très bien. Hiver 1997, Super modern world live !!! »
Et je l'enchaîne : "Tu le sens bien le coup de vieux là ? Parce que je te rassure, moi aussi !!!!!!!!!!!!! »
Jérémie Dalstein, Flying Donuts.
Burning Heads / Chronique LP > Hear this
Le jour ou Les Burning Heads raccrocheront les gants, ça nous fera sans doute le même effet que le split récent des R.E.M : soit la sensation de perdre un des nombreux repères réconfortants dans une vie où il est facile de céder au marasme ambiant et de devenir un vieux con aigri. Bref, on ne souhaite absolument pas la fin des têtes brûlées et au vu de la qualité de leurs dernières productions, il semble que le karma de ces musiciens-là soit au taquet et eux, en pleine possession de leurs moyens artistiques.
Après un Spread the fire en forme d'excellent cru, les Burning Heads reviennent avec un album qui s'avèrent être encore un cran au dessus au niveau du songwriting. Décidément, ces mecs sont vraiment increvables. Coté musique, pas de grosse surprise, ça reste du punk qui galope, avec quand même une espèce de tonalité plus pop très mélodique, mid-tempo qui singularise pas mal l'album par rapports aux autres productions. De "Destroy capitalism anarchy" à "Rue Buffon", le groupe fait preuve d'une régularité dans la qualité qui doit faire envie à pas mal de comtemporains. "Destroy capitalism anarchy" est une excellente entrée en matière et rempli parfaitement le cahier des charges de la chanson punk bien troussée. La suite est sans surprises mais a le mérite de tenir la dragée haute à ce morceau introductif : le riff d'"Hard time for dictators" est efficace, "Pride and glory" frôle la mention excellent, les refrains mi-scandés mi-chantés de "Cheat and lie" et "Who's got the herb" collent rapidement aux parois du cerveau...
Hear this se termine excellemment sur une composition instrumentale intitulé "Rue Buffon" : un riff presque stoner côtoie des tics dub et et une dynamique punk volatile. Incontestablement une réussite auditive et un disque notable de plus dans leur discographie.
Burning Heads / Chronique LP > Spread the fire
Fers de lance du punk-rock mélodique made in France, les Burning Heads se rappellent à notre bon souvenir avec un album de punk-rock qui fleure bon ce qu'ils savent faire de mieux : du punk-rock qui galope beaucoup, parfois un peu moins, mais qui fait quasi-instantanément plaisir aux cages à miel. La (re)prise de contact se passe d'ailleurs sur les chapeaux de roues avec un titre ("invisible disease") qui renoue avec les bonnes vieilles habitudes : rythme au taquet, batterie sèche et véloce, riff typique et efficace, prod' sans artifices. Le contrat est déjà largement rempli et on s'enquille la deuxième piste sans sourciller, d'autant plus qu'elle enfonce le clou de fort belle manière avec un brulot engagé comme savent le faire les Burning Heads. On se demande d'ailleurs s'ils vont tenir le coup sans forcément douter de leur capacité de songwriting et ils nous assènent un "Competition" cinglant et toujours outrageusement efficace. "More than a billion" ralentit un peu la dynamique de l'album, mais attention, ça file à toute allure quand même et ça décoiffe sévère. La suite de Spread the fire va s'avérer un poil décevante, les titres à venir se fondent souvent dans notre quotidien sans pour autant se fondre dans nos neurones. Cela dit, la deuxième moitié de l'album compte toutefois quelques soubresauts d'adrénaline et de songwriting, comme avec "Just a song" qui cotoie Pennywise sur le compteur km/h ou "Face the facts" qui séduit grâce à un refrain qui pulse pas mal dans son genre. On tient à te rassurer (et surtout ce bon vieux Gui de Champi qui doit faire un infarctus à la lecture de la chronique...) quand même : l'album tient toujours la route grâce à un savoir-faire inépuisable en la matière. Des titres comme "Just wanna be me" et/ou "Forget" restent appréciables et sont révélateurs de cette tendance : on tape du pied, on secoue la tête et on apprécie le coté grisant de l'entreprise sans pour autant atteindre la magie des premières plages. Au final, Ce Spread the fire n'est sans doute pas le meilleur album du groupe. Toutefois, il restera surement comme un très bon moment sans prétention pour les fans de punk-rock mélo' bien de chez nous. Ce retour sous les feux de l'actu' fait quand même diablement plaisir ou ça passe : vivement le live ou ils excellent probablement toujours autant.
Burning Heads / Chronique LP > Bad time for human kind
Burning Heads, c'est comme le bon vin...plus ça vieillit, plus c'est bon. J'aime pas le vin, mais qu'est ce que j'aime les Burning !!! Welcome dans le monde réel de leur punk rock, là où tout est vrai, non superficiel, pas un minimum sérieux et surtout vraiment rock 'n' roll. Et pour ce qui est du rock, la bande de Pete Samprass en connait un rayon. Alors que les quatre orléanais nous ont offert quelques bon titres sur le split avec les UMFM (Incredible Rock Machine), le début d'année 2006 s'enrichit d'un nouvel album de furieux : Bad time for human kind. Quinze titres, une plage multimédia (trois vidéos do it yourself, quelques jolies photos,...) et le sourire tout le temps de l'écoute. Taronto m'avait mis une belle baffe dans la gueule avec ses titres rock vraiment bien huilés. Bad time for human kind durcit le ton, dans le son et l'exécution des chansons. Et ce n'est pas pour me déplaire, loin de là. La première écoute est peut être un peu déroutante, certainement due à des morceaux qui se montrent plus agressifs qu'à l'accoutumé, mais après un deuxième jet dans ta gueule, tu ne feras qu'en redemander tellement cet album est riche et puissant. Enregistré directement par eux-mêmes, les Burning n'ont pas cherché les complications...pourquoi passer par un producteur quand on peut faire les choses soi-même, hein ? La même chose au niveau du label...C'est Opposite Records, leur propre structure, qui sort ainsi sa deuxième référence. Z'ont tout compris, les Burning. Musicalement, ça chauffe dans les chaumières. "Show the way you really are" ouvre le bal, et c'est un Burning burné auquel on a droit, comme à la grande époque des Be one with the flammes et Escape, ça démarre à sang à l'heure, la bourre comme il faut, le pit s'annonce chaud, la voix de Pier est inimitable, ça sent bon la grande classe. Couplets speedos, roulements de batterie, mélodie imbattable, quelle est leur secret ? Car même quand ça sent la saturation et la tension ("wake up","tomorrow the stricke"), nos chers Burning nous sortent leur baguette magique pour nous claquer un refrain de je ne sais où mélodieux à souhait et qu'on sifflote déjà en attendant le prochain. Burning Heads connait son sujet, il explore des pistes tendant vers le hardcore ("Get that gun off my chest", "Bad time for humankind" ), le punk mélo ("who wants to join?", "The fuse"), cinquième plage du disque mais premier morceau un peu plus léger dans la mélodie, moins bourrin quoi !), mais reste fidéle à son amour du punk ("Power is the poison", "going nowhere tim", "spirit of 68") et du rock bien fait ("a whole life" avec un super travail au chant, mélodies parfaites). La timbale est décroché par l'excellent "After me the storm", du Burning Heads pur jus, où l'on retrouve toutes les ingrédients de la recette de ses (nombreux) succès : rapidité, efficacité, mélodie, guitares puissantes, bass bat parfait, voix géniale. Tout simplement. Encore un parfait exemple : "Nice time to fall" en impose, rien qu'avec ça, on sait qu'on a affaire aux patrons du punk rock en france, et on comprend pourquoi les Burning ont inspiré nombre formations hexaconal ! Et après un peu moins de quarante minutes, le groupe nous achève tous avec son traditionnel morceau aux inspirations clashienne, cette fois ci saupoudré de punk rock irrésistible ("Glass ceiling"). Rien à dire, après 20 piges au service du punk, Burning Heads n'a pas fini de nous calmer et de démontrer son talent. Pas mal d'épreuves endurées, des centaines de concerts dans les grands festivals, les bars mytheux et les salles enfummées, des disques faisant office de classiques, et malgré tout ça, le groupe m'impressionne encore avec un album déjà indispensable. Chapeau bas les gars.
Burning Heads / Chronique Split > Incredible rock machine
Franchement, après l'énorme split Second Rate / Flying Donuts, je ne pensais pas qu'un disque mélangeant les brûlots rock de deux groupes que j'adore verrais de nouveau le jour. Ou, du moins, je ne voulais pas y penser, ça m'évitait de me faire du mal ! Et là, qu'est ce que j'apprends ? Les Burning Heads, LE groupe punk rock français, aux disques complets et jouissifs, aux concerts mémorables et aux morceaux ultimes, allait croiser le fer avec les extravagants Uncommommenfrommars, quatuor au son gigantesque avec ses influences lorgnant vers la west coast ricaine et vers...Orléans, ville du néant d'où sont originaires nos têtes brulées. Entre les cramés et les ET, quel résultat ? Un split puissant. Honneur aux légendes, Burning Heads est dans la place, et même les petits présomptueux qui voudraient les faire tomber peuvent continuer à s'entrainer, car la bande de Samprass n'a pas fini de reigner. Le premier titre, "Freedom Tower" donne le ton. Ce soir, ça sera rock ou ça ne sera pas. Pier est enragé, ça bastonne dur derrière, les accords se succèdent, les mélodies se développent, du très bon ! Non, là, on est dans la pure tradition punk pop, et les Burning l'exécutent avec talent et brio. Et ça continue avec "S.T.F.U." et ce riff hot stuff. Les mélodies sont imparables et l'énergie généreuse. Le plan reggae speedé convient parfaitement au morceau et le faux plan dub rocky nous rappelle que nos têtes brûlées sont aussi friands d'expérimentation. Et c'est avec un sourire jusqu'aux oreilles qu'on savoure. Car au bout de deux titres, on tient du très bon Burning. Le groupe n'en démord pas avec "Beware" qui aurait largement sa place sur "Escape", braquet à donf, compteur aux maxi. Puis vient le moment des petits bonus avec un titre exécuté par les Burning et chanté par les Unco. Pas vraiment inoubliable même si en fermant les yeux, on imagine le tableau et qu'on ne peut pas s'empêcher de penser qu'en live, ça va démonter. Cinquième effort pour BH et une reprise de Youth Brigade, "Did you wanna die". Old school oblige, je ne connais pas l'original, mais l'exécution de la chanson par les Orléanais donne envie d'aller fouiner chez son disquaire pour chopper tout ça. Rapide constat : Burning Heads a la classe. Bon, ça, on le savait, et c'est vraiment de bonne augure pour la suite qu'on attend très vite. Puis place aux jeunes, Uncommonmenfrommars is on your head, et ça s'entend. Les mecs enregistreraient dans ma chambre, on les reconnaitraient quand même. En même temps, ce disque a été enregistré par Pier BH, et Alex qui s'occupe des retours pour UMFM en live et qui connait parfaitement son sujet. "Everyone's againt me" est un morceau dans la pure tradition Unco sans toutefois lorgner vers le fun californien. D'entrée, ça bute. "Plastic Guns" prend le relai sans faillir à la réputation du groupe qui mélodise plus vite que son ombre, avec ses guitares accoustiques et ses arpèges électriques. Un vrai bonheur. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, et le meilleur morceau du split hante la plage huit. "Attitude Problem" a tout du type de morceau qui te casse les pattes, avec la recette magique de la rapidité, du riff inoubliable à la première mesure et avec, en bonus, les voices des Unco qui font le reste. On passe du tout au tout, et après le fun et la décontraction de cet ode au skate board, les Burning prennent les choses en main en balançant des voices dignes de Motorhead sur un instru du quatuor de Valence faisant dans le crado et la poisse. Un échange qui change radicalement de registre, et ce n'est pas pour nous déplaire. Et pour finir en beauté, UMFM y va également de sa reprise avec encore pour moi un truc totalement inconnu : "Johnny's got a problem" des D.I. C'est résolument punk, pas d'artifice, un boulet de canon pour achever un skud digne des plus gros missiles.
Une belle initiative pour deux groupes qui bouffent de l'indé depuis des années, qui ont fait du punk rock leur raison d'être, et une magnifique référence pour la première sortie du label "Opposite Rcds", label autogéré par les Burning. Et attention, le printemps arrive avec son "Incredible Rock Machine Tour" et son concept de 60 jours 60 dates. Mon dieu que ça va être bon. Et en attendant ce spectacle qui va valoir des points, inserez votre CD dans votre pc pour matez des vidéos dont je vous laisse découvrir le niveau. No comment les mecs !
Burning Heads / Chronique Split > Cross the bridge split ep
Qui a dit que le punk rock ne se chantait qu'en anglais ? On a beau avoir une culture musicale anglo saxonne, voir dérivant sur les côtes ricaines, on en reste pas moins des humains de la patrie bleue blanc rouge. Franchement, pour les amateurs de la scène française, qui n'a jamais fantasmé sur l'idée de voir, ou plutôt d'entendre les Burning chanter en français ? et bien, c'est chose faite aujourd'hui. Et ce grâce à une idée pas novatrice mais qui révèle l'ouverture d'esprit du quatuor orléanais. Les rencontres aidant, les Burning ont fricoté avec les Vulgaires Machins, groupe Québécois de son état. Quelques concerts enfummés et soirées musicales plus tard, voilà que les deux groupes ont sillonné, avec les brûlants Tagada Jones, les routes de France en ce début d'automne. Et que le bonheur n'arrive jamais seul, une galette malicieuse a accompagné cette série de shows... Cross the bridge split ep, c'est le nom du skeud, propose pour les fans des deux groupes quelques moments interessants. Jugez-en plutôt. Les Burning exploitent à leur manière quatre chansons des Vulgaires qui leur rendent l'appareil. Au total, huit titres explosifs. Perso, je ne connais pas la discographie des Vulgaires Machins, alors de deux choses l'une : je vais découvrir leur compos grâce aux Burninget je vais m'interesser au jeu et au son des Québécois grâce à quatres reprises de mon groupe préféré. Tout ça commence avec les Burning. Des Burningqui chantent, hurlent, scandent, enfin ce que vous voulez, quatre chansons en français, oui oui, en français !!! C'est peut-être la seule fois dans leur carrière que ça va se passer, alors profitons-en. Et ce que je peux vous dire, c'est que les Orléanais n'ont pas choisi les titres au hasard. Quatre chansons aux textes assez forts, de la music academy à une dédicace au MEDEF et à notre société qui va trop vite avec trop de connards à la pelle. Franchement, c'est un petit bonheur d'entendre Pier Samprass fredonner en français, ça te va bien mec, j'te jure. Musicalement, je ne peux pas comparer avec la version originale, mais ce dont je suis sur, c'est que nos chers Burning ont pris plaisir à enregistrer ces morceaux. On reconnaît immédiatement la touche BH. Dans un style proche aux compos enregistrées pour Taranto, dans une veine un peu plus old school qu'à l'accoutumée. Le son n'est pas exceptionnel, ça sent un peu le bricolage mais c'est comme ça qu'on les aime, toujours au bord de la limite, proche du live que du perfectionnisme du studio. Un vrai bonheur. Titres très punk rock ("Capital", "Popcorn"), morceau plus rock avec de jolies mélodies ("Anesthesie", proclamé par moi-même comme morceau phare de ce split), encore une fois, les Burning peuventt se targuer d'avoir frapper un grand coup. Et ce n'est pas fini... Quatre chansons des BH sont encore au programme de cette seconde partie, mais à la sauce Vulgaires Machins. Et franchement, les versions des Québécois sont... rafraichissantes !!! Deux morceaux traduits en français ("Hey you 2", "Push me"), deux versions anglaises, quatre titres issus des trois derniers brûlots des français, y a pas à dire, c'est classieux. L'esprit des compos originales est là, mais les
Burning Heads / Chronique LP > Taranto
C'est vraiment un plaisir de chroniquer un album des Burning. Bah oui, on est rarement déçu, et en plus, y a toujours des choses à dire. Et des bonnes choses. Mais débutons par le commencement. Alors guitariste de tournée mais immédiatement adopté par les Orléanais, Fonfon tient le manche pour la première fois sur un enregistrement des têtes brûlées. Ces dernières têtes brûlées qui annonçaient pendant la tournée "Opposite" que le prochain disque serait punk rock. Et ils ont tenu parole. Car Taranto est un disque de punk rock, et un très bon disque même. Deuxième effort chez Yelen Musiques et retour aux sources avec à la console Fred Norguet, avec qui le groupe avait mis en boite, entre autre, l'énergique Be one with the flammes. Assez parlé d'histoire, passons aux choses sérieuses : le son, la zik, le truc quoi !!!
Pour le "retour" des Burning au punk rock, le groupe a décidé de la jouer à l'ancienne. Très bonne prod au son moins agressif qu'Escape, rythmes en général moins speed qu'à l'accoutumée, Taranto ouvre un nouveau visage aux Orléanais. 17 chansons, 17 tubes, toutes différentes mais avec cette touche Burning inimitable. La voix de Pierre est à son meilleur niveau, le travail des guitares est de plus en plus fin et en même temps toujours aussi rock 'n' roll, et la rythmique est, comme d'habitude, diaboliquement efficace. La nouveauté, c'est que les Burning n'hésitent pas à dériver sur des chansons un peu plus pop, un peu moins sauvages. Pourtant, le premier morceau ne fait pas dans la dentelle, "An 1" est le mélange subtil de la rage et du refrain mélodique, le tout à base quasi certaine de slam. C'est plié en deux minutes. Même musique pour "Globalize", Pierre est à la limite de l'étouffement, ça monte, ça monte, et toujours cette machine à riff puissante et aux refrains impressionnant. La machine punk rock oldschool est en place, à l'instar de "Sit and watch". Le son est propre et il reflète parfaitement les compos 2003 des BH. La nouveauté vient de morceaux comme "Freack and stars" que ne renieraient pour rien au monde la bande de glammers à la Second Rate : les Burning savent aussi évoluer avec intelligence sans jamais pouvoir être traité de récupérateur. A la manière d'un Seven Hate, le quatuor n'est pas insensible aux groupes qualifiés "émo", ou plutôt rock indé français nouvelle génération. Mais bien sûr, les Burning savent toutefois mettre en valeur leur coté véner et temporisé à 180 bpm, comme le très nerveux "Bush a Bush", véritable pamphlet anti guerre hurlé en anglais, 42 secondes de bonheur proche des bombes d'Escape. Le reste de l'album n'est qu'une succession de futurs succès avec du tempo modéré et résolument rock ( "Push me", "Pense bete" ), parfois tendant vers la pop mais toujours bien connoté ( "Neon skies", Good Bye" ), et des brûlots qui vont en faire suer plus d'un ("The club", "Happiness", le très californien "Autopilot off", "Inner conflict" ...). Les textes sont assez portés sur ce qui se passe dans le monde actuellement, et reflètent des réflexions personnelles. Mais le dénominateur commun de tous ses morceaux reste cette recherche de la mélodie, de cet accord qui sonnera avec le timbre de voix de Pierre, qui donnera encore envie de prendre une Les Paul et de monter un groupe avec des potes. Moment ultime de ce disque avec ce titre phare de The Rats, "Babylon's Burning ", dernière jouissance répertoriée de cet album. Et une fois que vous aurez écouté le brulôt une centaine de fois de suite, venez donc visiter la plage cd rom avec des images roots du studio d'enregistrement où les Burning ont mis en boite Taranto, des toph, et 4 morceaux live dont "Dedication" filmé dans les montagnes où le groupe à joué l'année dernière sur les coups de midi. Surréaliste, mais tellement bon.
Encore une fois, les Burning Heads ont frappé fort avec ce disque d'un très haut niveau, alliant un retour aux sources et une expérience évidemment sans équivoque. Bravo Messieurs. Bravo, et surtout merci...
Burning Heads / Chronique LP > Opposite
C'est sur que ça calme de se dire que les Burning Heads font du reggae. Toutefois plusieurs nuances je me dois d'apporter. Moi, ça me calme mais dans un sens ultra positif car je suis fan du contre-temps et du l'esprit roots propre au reggae. De plus, Opposite n'est pas un album reggae des Burning , c'est en fait un nouvel album des Tetes Brulés désireux de fermer la boucle ouverte depuis les quelques expérimentations des trois derniers albums qui contenaient chacun un morceau dub ou reggae à la fin de la galette. Pour Opposite, on retrouve de plus les ingrédients chers aux quatuor : guitares, basse, batterie. Pas d'artifice, juste quelques pédales de delay et autres pour jouer avec les sons. Pas de fioriture, on fait avec les moyens du bord pour créer une sorte d'ambiance brute à l'instar des productions des Clash et consorts. Pas de claviers, pas de cuivres, nan, pas de ça pour eux. Un jeu rock de toute façon, on ne perd pas ses racines comme ça. Un bon album, tout simplement. Le groupe prend plusieurs directions intéressantes dans Opposite, toujours chanté en anglais.
A la manière de "Handcuffed (did you play for this ?)" ou "Hey you", les bases reggae brutes sont bien là, sans effet, juste avec des guitares à contre-temps et quelques passages saturés, et toujours cette voix charismatique reconnaissable entre mille qui fait le charme des Orléanais. Tout au long du disque, les Burning tentent, explorent, cherchent le truc pour ne pas faire de ce disque un album "de plus". A l'instar de "You say" ou "Spanic", les BH se lachent entre un compromis rock et des sonorités dub industrielles qui ouvre des portes à des expérimentations sur le disque. Mais les Burning ne sont pas qu'une machine à riffs, ils le prouvent très bien avec des morceaux posés, assez lourds et très "ambiants" comme "Tic tac toc" ou l'instrumental "Rain 2". La surprise est aussi un atout des Burning Heads qui barrent parfois dans des directions presque indus et electro, à la manière "Time to fire up the place" ou "Fugasse". Encore une fois, les Orléanais nous achèvent avec un morceau magistral complètement délirant, lourd et pesant : les basses résonnent, la caisse claire est pleins d'effets, les guitares sont plaintives, ça donne du dub façon "Basement 3". Mais je ne résiste pas de garder le meilleur pour la fin et ce grandiose "Police in helicopters", guitare saturée pleine de delay en contraste avec la guitare clean sans effet, une basse ronronnante et une voix entraînante. Un pur bonheur !
Burning Heads encore une fois ne s'est pas trompé avec ce disque radicalement différent dans la forme des précédents, mais en tout cas similaire dans l'esprit : l'envie de se faire plaisir, de ne dépendre de personne, et sûrement de surprendre, surprendre : une référence... le meilleur groupe français ? assurément.