burning heads : taranto C'est vraiment un plaisir de chroniquer un album des Burning. Bah oui, on est rarement déçu, et en plus, y a toujours des choses à dire. Et des bonnes choses. Mais débutons par le commencement. Alors guitariste de tournée mais immédiatement adopté par les Orléanais, Fonfon tient le manche pour la première fois sur un enregistrement des têtes brûlées. Ces dernières têtes brûlées qui annonçaient pendant la tournée "Opposite" que le prochain disque serait punk rock. Et ils ont tenu parole. Car Taranto est un disque de punk rock, et un très bon disque même. Deuxième effort chez Yelen Musiques et retour aux sources avec à la console Fred Norguet, avec qui le groupe avait mis en boite, entre autre, l'énergique Be one with the flammes. Assez parlé d'histoire, passons aux choses sérieuses : le son, la zik, le truc quoi !!!
Pour le "retour" des Burning au punk rock, le groupe a décidé de la jouer à l'ancienne. Très bonne prod au son moins agressif qu'Escape, rythmes en général moins speed qu'à l'accoutumée, Taranto ouvre un nouveau visage aux Orléanais. 17 chansons, 17 tubes, toutes différentes mais avec cette touche Burning inimitable. La voix de Pierre est à son meilleur niveau, le travail des guitares est de plus en plus fin et en même temps toujours aussi rock 'n' roll, et la rythmique est, comme d'habitude, diaboliquement efficace. La nouveauté, c'est que les Burning n'hésitent pas à dériver sur des chansons un peu plus pop, un peu moins sauvages. Pourtant, le premier morceau ne fait pas dans la dentelle, "An 1" est le mélange subtil de la rage et du refrain mélodique, le tout à base quasi certaine de slam. C'est plié en deux minutes. Même musique pour "Globalize", Pierre est à la limite de l'étouffement, ça monte, ça monte, et toujours cette machine à riff puissante et aux refrains impressionnant. La machine punk rock oldschool est en place, à l'instar de "Sit and watch". Le son est propre et il reflète parfaitement les compos 2003 des BH. La nouveauté vient de morceaux comme "Freack and stars" que ne renieraient pour rien au monde la bande de glammers à la Second Rate : les Burning savent aussi évoluer avec intelligence sans jamais pouvoir être traité de récupérateur. A la manière d'un Seven Hate, le quatuor n'est pas insensible aux groupes qualifiés "émo", ou plutôt rock indé français nouvelle génération. Mais bien sûr, les Burning savent toutefois mettre en valeur leur coté véner et temporisé à 180 bpm, comme le très nerveux "Bush a Bush", véritable pamphlet anti guerre hurlé en anglais, 42 secondes de bonheur proche des bombes d'Escape. Le reste de l'album n'est qu'une succession de futurs succès avec du tempo modéré et résolument rock ( "Push me", "Pense bete" ), parfois tendant vers la pop mais toujours bien connoté ( "Neon skies", Good Bye" ), et des brûlots qui vont en faire suer plus d'un ("The club", "Happiness", le très californien "Autopilot off", "Inner conflict" ...). Les textes sont assez portés sur ce qui se passe dans le monde actuellement, et reflètent des réflexions personnelles. Mais le dénominateur commun de tous ses morceaux reste cette recherche de la mélodie, de cet accord qui sonnera avec le timbre de voix de Pierre, qui donnera encore envie de prendre une Les Paul et de monter un groupe avec des potes. Moment ultime de ce disque avec ce titre phare de The Rats, "Babylon's Burning ", dernière jouissance répertoriée de cet album. Et une fois que vous aurez écouté le brulôt une centaine de fois de suite, venez donc visiter la plage cd rom avec des images roots du studio d'enregistrement où les Burning ont mis en boite Taranto, des toph, et 4 morceaux live dont "Dedication" filmé dans les montagnes où le groupe à joué l'année dernière sur les coups de midi. Surréaliste, mais tellement bon.
Encore une fois, les Burning Heads ont frappé fort avec ce disque d'un très haut niveau, alliant un retour aux sources et une expérience évidemment sans équivoque. Bravo Messieurs. Bravo, et surtout merci...