Burning Heads - Opposite (Artwork) C'est sur que ça calme de se dire que les Burning Heads font du reggae. Toutefois plusieurs nuances je me dois d'apporter. Moi, ça me calme mais dans un sens ultra positif car je suis fan du contre-temps et du l'esprit roots propre au reggae. De plus, Opposite n'est pas un album reggae des Burning , c'est en fait un nouvel album des Tetes Brulés désireux de fermer la boucle ouverte depuis les quelques expérimentations des trois derniers albums qui contenaient chacun un morceau dub ou reggae à la fin de la galette. Pour Opposite, on retrouve de plus les ingrédients chers aux quatuor : guitares, basse, batterie. Pas d'artifice, juste quelques pédales de delay et autres pour jouer avec les sons. Pas de fioriture, on fait avec les moyens du bord pour créer une sorte d'ambiance brute à l'instar des productions des Clash et consorts. Pas de claviers, pas de cuivres, nan, pas de ça pour eux. Un jeu rock de toute façon, on ne perd pas ses racines comme ça. Un bon album, tout simplement. Le groupe prend plusieurs directions intéressantes dans Opposite, toujours chanté en anglais.

A la manière de "Handcuffed (did you play for this ?)" ou "Hey you", les bases reggae brutes sont bien là, sans effet, juste avec des guitares à contre-temps et quelques passages saturés, et toujours cette voix charismatique reconnaissable entre mille qui fait le charme des Orléanais. Tout au long du disque, les Burning tentent, explorent, cherchent le truc pour ne pas faire de ce disque un album "de plus". A l'instar de "You say" ou "Spanic", les BH se lachent entre un compromis rock et des sonorités dub industrielles qui ouvre des portes à des expérimentations sur le disque. Mais les Burning ne sont pas qu'une machine à riffs, ils le prouvent très bien avec des morceaux posés, assez lourds et très "ambiants" comme "Tic tac toc" ou l'instrumental "Rain 2". La surprise est aussi un atout des Burning Heads qui barrent parfois dans des directions presque indus et electro, à la manière "Time to fire up the place" ou "Fugasse". Encore une fois, les Orléanais nous achèvent avec un morceau magistral complètement délirant, lourd et pesant : les basses résonnent, la caisse claire est pleins d'effets, les guitares sont plaintives, ça donne du dub façon "Basement 3". Mais je ne résiste pas de garder le meilleur pour la fin et ce grandiose "Police in helicopters", guitare saturée pleine de delay en contraste avec la guitare clean sans effet, une basse ronronnante et une voix entraînante. Un pur bonheur !

Burning Heads encore une fois ne s'est pas trompé avec ce disque radicalement différent dans la forme des précédents, mais en tout cas similaire dans l'esprit : l'envie de se faire plaisir, de ne dépendre de personne, et sûrement de surprendre, surprendre : une référence... le meilleur groupe français ? assurément.