Quoi ? encore les Burning Heads dans le W-Fenec mag ? Et oui ! Il faut dire que ce disque (le 16ème), on ne l'a pas vraiment vu venir. Alors, pour tout comprendre sur la genèse d'Embers of protest et se délecter des bons mots du quintet orléanais, c'est par ici que ça se passe !
Burning Heads
Les Burning Heads, c'est encore mieux qu'une sitcom à succès, il y a encore et toujours des rebondissements. Phil est parti. Que s'est il passé ?
JBe : Effectivement, Phil est parti. Il nous a dit que la greffe n'avait pas prise. Il a essayé de revenir dans le groupe et ça ne l'a pas fait. Il pensait peut être que ça avait un peu évolué. En tout cas, lui avait évolué et nous pas assez pour lui, en restant comme on avait l'habitude d'être à l'époque. Du coup, on ne s'est pas super bien entendu sur les façons de fonctionner. On n'avait finalement peut-être plus les même attentes, tant au niveau des concerts que de la musique.
Mikis : On avait différents niveaux d'exigence...
Fra : C'est surtout le rythme qu'il n'a pas pris.
JBe : Il a préféré arrêter plutôt que subir. Il a fait le bon choix. Le leitmotiv des Burning a toujours été le même : tant qu'on se fait plaisir à faire le groupe, il n'y a pas de raison de que ça s'arrête. À partir du moment où ça devient une douleur, et s'il n'y a rien pour la compenser, il faut arrêter.
Alors que d'habitude vous embauchez les tech plateau, là, vous embauchez le sondier pour prendre la guitare, ce qui n'est pas une mauvaise idée en soit...
Fra : Bah si, car ça veut dire qu'on a plus de sondier ! (rires)
Est-ce que c''était une évidence de recruter quelqu'un de la "famille proche" ? Fra, as-tu pensé prendre la guitare en live ?
Fra : Le fait que je m'occupe de la guitare en live a effectivement été évoqué. Ça pouvait être une possibilité mais personnellement, ça m'embêtait car j'aime beaucoup cette position de "chanteur sans instrument". Je trouve ça chouette car il peut y avoir des interactions avec le public par exemple. Au départ, il était prévu de continuer dans la tradition du groupe et de recruter Bender (NDLR : technicien plateau et guitariste de Speed Jesus, Monde de Merde, Lion's Law) comme guitariste. On a échangé avec lui en lui disant que non seulement, il y avait une tournée espagnole et le reste des concerts programmés à tenir en 2023, mais qu'il fallait préparer un nouvel album, composer et rentrer en studio début 2024. Et là, Bender nous a dit qu'il n'était peut-être pas le bon cheval en terme de compositeur pour Burning Heads, car il écoute des trucs plus speed...
Mikis : du jazz, de la bossa nova...(rires)
Fra : Il nous a donc dit que ce n'était peut-être pas le bon choix. "Si c'est effectivement pour remplacer Phil rapidement pour les concerts à venir, il n'y a pas de souci, mais pour le moyen terme, ce n'est pas vraiment ça." Du coup, Dudu s'est proposé, direct !
Thomas : Et effectivement, vu le peu de temps que nous laissait Philippe pour trouver un remplaçant, quelqu'un de l'univers proche des Burning Heads, connaissant les morceaux depuis longtemps en tant que sonorisateur mais aussi musicien, un gars comme Dudu n'a peut-être pas été une évidence, mais on n'avait pas meilleur choix dans l'urgence que d'accepter sa proposition. Et merci à lui d'avoir sauvé les Burning de ce petit passage un peu délicat !
Dudu : Pour dire vrai, j'étais peiné du départ de Phil et je ne voulais pas que la tournée soit annulée. J'ai alors recommencé à faire de la guitare. Je ne suis clairement pas le meilleur du monde, mais je ne voulais pas laisser mes amis dans la mouise.
Mikis : C'est comme quand j'ai pris la guitare pour les Burning. Je connaissais tous les morceaux par cœur sans les avoir joués, ça faisait longtemps que je n'avais pas joué de la guitare et j'ai fait un remplacement au pied levé en disant : "Bon bah les gars, c'est bien, je ne suis pas guitar hero, je ne suis pas Philippe". Mais ça pouvait dépanner dans l'urgence, et je suis toujours là. On se connait tous, on sait qu'on peut se faire confiance. C'est pas mal une question de confiance et de tolérance, tout ça : ils auraient pu trouver des meilleurs guitaristes que Dudu et moi, mais on est dans le groupe depuis longtemps, on a le même état d'esprit : c'est la famille !
JBe : On savait aussi qu'il n'y aurait pas de surprise pour Dudu car il connait le groupe depuis très longtemps et il sait comment le groupe fonctionne. Il est arrivé en terrain connu et il n'aura pas les surprises que Phil a pu avoir en revenant 20 ans après.
Fra : Il faut dire aussi que Phil ne comprenait pas pourquoi on restait parfois dans la salle trois heures après le concert à parler avec les gens, pourquoi on n'allait pas se coucher et qu'on préférait boire des coups avec les gens, les rencontrer. Il aurait voulu, à peine le concert fini, tout plier, remonter dans le camion et aller à l'hôtel. Il n'a pas aimé ça. Il disait : "Mais c'est pas possible, depuis 2000, vous n'avez pas évolué d'un iota". En prenant Dudu, on savait qu'il n'allait pas être surpris avec ça !
Thomas : Pour Philippe, la seule relation qu'il pouvait avoir avec le public, c'est quand il était sur scène, il envoie des solos, il met une claque au public et voilà, il a rempli son rôle. Après, les interactions, parler aux gens avant ou après le concert et perdre du temps au bar à sociabiliser avec des gens qu'il ne connait pas, ce n'est pas son truc (rire). Si tu rajoutes le bruit et l'odeur de la drogue, c'est foutu !
Malgré la passation de guitariste, vous êtes rentrés assez rapidement en studio. Une raison particulière ? Pour garder le feu ?
Mikis : Pour garder la flamme !
Thomas : Les Burning, c'est juste une grosse bande de branleurs. Les Burning, pour qu'ils se sortent les doigts, il faut vraiment en vouloir. Donc, on ne fait rien du tout si on n'a pas une espèce de pression, si on ne se fixe pas une date butoir. On a donc commencé par la fin : on a réservé un studio en sachant qu'on n'avait rien du tout, pas de compos, rien.
JBe : On avait juste du temps devant nous.
Thomas : On s'est dit : "Peut-être qu'on pourra, en temps et en heure, être prêts". Mais il faut qu'on fixe une date pour qu'on commence à se bouger. Alors, pourquoi est-on allé aussi tôt en studio ? Tout simplement pour que ça ne dure pas des années.
Fra : Tu dois le savoir, mais les studios, surtout les bons, sont aujourd'hui surbookés. Le Swan Sound Studio en Normandie, on est à 8 mois d'attente à peu près ! Quand tu appelles Guillaume (NDLR : Doussaud) en avril 2023 et que tu lui demandes un créneau de quinze jours pour venir enregistrer et mixer un disque, il te répond : "OK, c'est bon pour janvier ou avril 2024". On s'est posé la question et il en est ressorti qu'en y allant en avril, ça faisait une sortie de disque, avec les délais de pressage à l'époque, pour fin d'année et ça faisait tard. Du coup, on a choisi janvier en sachant que ça allait peut être juste niveau délai.
JBe : On avait quelques mois, mais comme on s'y prend toujours au dernier moment... on a laissé trainé le truc, et on a commencé à s'y mettre au dernier moment. Et au dernier moment, Fra a eu un accident et ça a repoussé encore la période de composition.
Thomas : On a commencé à se bouger déjà dans l'urgence, et on s'est retrouvé avec des problèmes extérieurs qui augmentaient la pression et l'urgence. Sans parler de certains problèmes familiaux pour certains membres du groupe, pour rajouter encore un peu plus de merde dans l'organisation.
Justement Thomas, quand on s'est rencontré cet hiver, tu me disais que c'est la première fois que tu rentrais en studio aussi peu préparé. Vous venez d'expliquer pourquoi, mais est-ce que ça change la façon de voir et de faire les choses ?
Thomas : Tout à fait. Quand tu arrives en studio en sachant ce que tu veux faire, il y a encore une part de flou. Et là, quand tu rentres en studio en ne sachant pas du tout ce que tu vas faire, le flou est encore plus grand. Tu ne sais pas si tu vas avoir suffisamment de temps, tu ne sais pas si tu vas avoir les idées au bon moment parce que tu ne les as pas toutes encore, tu ne sais pas si tu vas pouvoir habiller ton mannequin de la tête aux pieds parce que pour l'instant, tu n'as que le squelette... On était encore plus dans le fou et l'incertitude, et comme je suis très sensible à ce genre de choses, je l'ai très mal vécu.
JBe : Après, ça dépendait des personnes. Certains, et Fra plus particulièrement, savaient un peu plus où elles voulaient en venir et avaient plus d'idées sur les morceaux que d'autres. Fra avait déjà pas mal d'idées d'arrangements, certains morceaux qu'il avait apportés étaient bien avancés voire terminés, "clé en main" . Mais sur les morceaux qu'on a composés de notre côté, c'était un peu plus compliqué car on n'avait pas de chant posé sur tous les titres et pas d'arrangements non plus. On est sorti de studio avec des morceaux un peu bruts qui ont été arrangés par la suite par Fra.
Mikis : Pour être honnête, on a manqué de temps en studio. On a eu dix jours, et si on en avait eu quinze, on aurait été un peu plus confort. On n'aurait peut-être pas eu le temps de faire tout ce qu'on voulait faire non plus, mais ça aurait été plus confort.
Dudu : Le disque a été enregistré dans l'urgence, sans avoir de repères vraiment précis. On a tout réarrangé ensuite mais après coup, tout ne s'est pas si mal passé que ça mais sur le coup, c'était assez spécial : un peu court et dans l'urgence. Thomas était un peu énervé car le basse/batterie a été terminé en deux jours et après, ils ont attendu.
Thomas : On n'est jamais assez préparé quand on rentre en studio, et là, on ne l'était pas du tout...tous les accouchements se font dans la douleur, celui-là l'était tout particulièrement
Mikis : On a été maraboutés par les Cry Babies !
Thomas : C'est un groupe d'Orléans qui est particulièrement jaloux des Burning Heads et qui utilise tous les moyens possibles et inimaginables pour nous mettre des bâtons dans les roues !
Burning Heads
Parlons du disque. Comment a-t-il été composé ? Collégialement ? Chacun de son côté...? Comment ça fonctionne sachant que tout le monde est éloigné les uns des autres ?
Thomas : Comme on te le disait, avant que Fra n'ait quelques petits problèmes de voix, on commençait, nous (NDLR : les musiciens), de notre côté, à trouver des trucs. Fra, de son côté, à essayer de trouver des trucs... avant de se retrouver, Fra nous a envoyé quelques maquettes quasiment abouties et sur lesquelles on pouvait se rendre compte de ses envies et de la direction qu'il voulait prendre. Ensuite, on lui a transmis ce qu'on avait nous-mêmes composé pour voir s'il pouvait se sentir à l'aise dessus. Avec ses maquettes, on a essayé de les jouer et de se les approprier. On a fait des échanges, par boites mail interposées et au bout d'un moment, quand on semblait d'accord sur ce que Fra voulait, ce qu'il attendait de nous et ce qu'on attendait de lui, on a fait quelques répètes ensemble. On s'est aperçu que notre travail à distance était assez cohérent en jouant et en travaillant tous ensemble et collégialement dans le local. Et avec le peu qu'on avait réussi à faire, on est rentré en studio. Ça a ressemblé à un enregistrement de confinement : chacun travaille chez soi, et par moment, il faut réunir le groupe pour voir si ça peut marcher. On a bossé de cette manière d'une part de l'éloignement (NDLR : Thomas habite sur Paris, Dudu en Bretagne et Fra en Normandie) et d'autre part à cause des problèmes de santé de Fra car pendant très longtemps, Fra ne pouvait plus chanter et il ne pouvait donc que "recevoir" ce qu'on lui envoyait, et nous, on ne savait pas ce qu'il allait en faire car il ne pouvait pas nous envoyer de "voix" .
Fra : Je faisais mes arrangements dans ma tête mais pour les autres, ce n'était pas très lisible alors que pour moi, c'était assez clair.
Dudu : Nous avons tous amené des idées de morceaux et nous avons tous été compositeurs de l'album en entier. Après, on a taillé dans le gras des idées de chacun pour faire des morceaux que tout le monde voulait jouer.
Mikis : On est des sales communistes (rires).
Ce disque sonne très pop, plus à l'anglaise qu'à l'accoutumé. J'ai trouvé que cela regorgeait de mélodies... Est ce une volonté de votre part ou bien ça s'est fait naturellement ?
Thomas : Avant d'agir, on a quand même essayé de savoir si on était tous d'accord sur la direction à prendre et on avait écouté par mal de choses anglaises, quelques trucs australiens qui nous avait bien plu et grâce à Fra qui est proche de l'Angleterre, et peut être aux choses qu'on avait écoutées dernièrement, comme tu l'as remarqué, ce disque lorgne plus vers l'Angleterre. Je suis content, mon cher Gui, que tu aies remarqué que ça sonnait un peu rosbeef car c'était l'intention. Parfois, on a des intentions qui ne sont pas toujours perceptibles, mais comme tu as l'oreille fine, tu as su le détecter (rires).
Fra : Par contre, le côté bossa nova, tu ne l'as pas détecté ? (rires)
Non non ! (rires) Je ne voudrais pas être désobligeant avec votre ancien chanteur, mais j'ai l'impression qu'en écoutant aujourd'hui les Burning, j'entends un vrai chanteur à part entière...
Thomas : Heureusement, vu qu'il ne fait rien d'autre (rires).
JBe : Thomas a raison. Il a cette liberté de ne pas avoir d'instrument. Quand Pierre enregistrait, il essayait toujours de chanter les morceaux avec sa guitare pour voir s'il pouvait faire les deux sur scène. Fra n'a pas besoin de faire ça car il n'a pas de guitare en concert. Il peut donc se permettre de poser sa voix de manière totalement différente et de ne pas forcément coller exactement à la mélodie, de s'éloigner de tout ça.
Fra : Ça influence beaucoup les choix que je fais en termes de mélodies.
Thomas : J'ai l'impression que dans son rôle de chanteur, Fra est un petit peu plus personnel.
C'est-à-dire ?
Thomas : Fra ne cherche pas à imiter. Fra chante comme il se sent. C'est sa voix, elle est bien, on l'utilise comme telle, on ne lui a pas demandé de se transformer en chanteur de hardcore. Il chante un peu comme Dave Vanian. Il est dans son registre, et cela lui convient parfaitement. Il ne cherche pas à adopter un registre qu'il ne maîtrise pas.
Vous en avez parlé pendant cette interview : Fra, deux mois avant le stud', tu as fait une mauvaise chute, et tu t'es "enfoncé" la trachée et déplacé les cordes vocales...
Fra : J'ai failli me péter le larynx et du coup, j'ai eu un œdème de tout l'intérieur de la gorge dont la gaine des cordes vocales qui m'empêchait de chanter et même de parler. Ça m'a rendu aphone. Ça m'est arrivé le 4 novembre et j'ai commencé à pouvoir fredonner et enregistrer des trucs mi-décembre.
Du coup, Fra, comment as-tu vécu tout ça psychologiquement ? Tu as écrit un morceau à ce sujet...
Fra : C'est Thomas qui a écrit les premières lignes de "Storm in my throat" avec cette idée : je suis sûr que je peux le faire. Je le fais alors que ce n'est pas très raisonnable, mais je le fais quand même. C'est l'idée de départ, les premières phrases du texte de Thomas qui réfléchissait à ma situation, et du coup, je me suis dit que ça pouvait être intéressant d'en faire un morceau.
Thomas : Je lui ai juste donné quelques phrases comme ça, et sachant qu'il est au cœur du truc, il l'a pris pour lui facilement et il en a fait une chanson.
Fra, est ce que tu t'es dit : "Je ne pourrai plus jamais chanter" ou "Je ne vais jamais retrouver toutes mes capacités" ?
Fra : À un moment, ma voix, c'était entre Barry White et Yves Mourousi. Mon ORL et mon orthophoniste ne savaient pas au départ si je pourrais rechanter. C'est exactement comme les sportifs : tu cours, tu fais un sport toutes les semaines, tu n'es pas forcément professionnel, mais tu as un bon niveau et tes muscles sont habitués à travailler et tu te claques un muscle de la cuisse. Le muscle va se remettre beaucoup plus facilement car tu l'as entrainé et tu l'as sollicité régulièrement. Et c'est exactement ce qui s'est passé avec moi. S'il était arrivé ce qui m'est arrivé à un quidam qui ne chante pas et qui parle comme tout le monde, il aurait peut-être eu un voile sur la voix quand il parle et il ne pourrait jamais pu chanter. Mais bon, tu as écouté l'album, les gars ont entendu ce que j'ai fait mais moi, je ne suis pas persuadé que j'ai tout récupéré. J'ai des sensations qui sont différentes, je me pose des questions sur le fait de savoir si je vais pouvoir atteindre la note...
Thomas : Tu as un petit peu plus la pression ! Après, personnellement, sur l'album précédent, quand Fra a chanté certains trucs, j'avais l'impression d'entendre Pierre et là, sur cet album, sur certaines chansons, j'ai eu encore l'impression que c'était Pierre. Par moment, j'ai eu l'impression que c'était vraiment Fra avec ses particularités, mais à aucun moment, j'ai senti que cet accident lui avait enlevé de son pouvoir. Pour moi, il a retrouvé toutes ses capacités.
Fra : Je ne suis pas sûr d'avoir récupéré l'endurance. On n'a pas enchainé les dates, donc je ne peux pas le dire.
Burning Heads
Sorry I don't understand. De quoi parle les textes de ce nouveau disque ?
Thomas : De problèmes de gorge !
Fra : Les deux premiers textes de cet album (dont "Strike a match" ) était plutôt politiquement engagés, d'où le titre de l'album. J'avais dans l'idée de faire quelque chose de conceptuel autour de la protestation et de l'engagement politique. Puis les aléas de la vie font que deux membres du groupe ont été touchés par des évènements plus personnels et du coup, je parle de notre situation à moi et à Mikis. Certains morceaux sont plus personnels, et d'autres morceaux sont plus engagés. Un peu à l'instar de ce que je peux faire dans The Eternal Youth, j'essaie de faire des choses plus second degré, pas trop frontal.
Keep the fire burning. C'est votre 16ème disque, ce qui n'est pas rien. C'est même incroyable ! Qu'est ce qui vous motive encore à créer et à repartir sur les routes ?
Thomas : Avec un nouveau chanteur qui a de superbes idées et qui apporte une couleur un peu différente aux Burning Heads, c'est comme si j'allais à une nouvelle fête foraine avec de nouvelles attractions. Ça donne des résultats qui sont un peu différents, des choses qu'on voulait atteindre. Pour moi, c'est toujours une aventure au cours de laquelle tu vas toujours tenter de faire mieux. Et comme c'est le seul sport d'équipe que j'ai réussi à pratiquer, si je peux rester encore un petit peu dans l'équipe, je compte bien en profiter ! Et puis, je n'ai pas l'impression d'avoir fait le tour de la question ! Et quand tu as des nouveaux membres qui arrivent dans l'équipe, tu as encore moins l'impression d'avoir fait le tour .
JBe : On a aussi une nouvelle motivation en ce qui concerne la scène. On est dorénavant cinq sur scène, c'est différent, ça apporte quelque chose de plus d'avoir un chanteur qui ne fait que chanter. Et puis, c'est toujours la même motivation qu'au début : partager la scène avec le public, rencontrer des gens, jouer sa propre musique sur scène, et recevoir énormément de choses en face. Il y a toujours une interaction qui se passe et ça, ça n'a pas de prix. Tant qu'il y a tout cela, il n'y pas de raison que ça s'arrête.
Un mot sur l'artwork ?
Thomas : Pour une fois, la musique est bien et la pochette est bien. Des fois, on n'a pas tout et on ne peut pas toujours gagner mais là, on a gagné ! Pour l'album précédent, la musique était super mais pas la pochette. Il y a eu aussi des belles pochettes et des disques un peu moins réussis... Celui-là, j'en suis très fier, graphiquement et musicalement.
Fra : On a fait un appel d'offre auprès de quatre graphistes, on a voté en démocratie et on choisit Karl qui avait travaillé sur le dernier 45 tours (NDLR : Fear). On a fourni aux graphistes un texte expliquant ce que serait le thème de l'album, son titre, et on a reçu des croquis et même des projets complètement finis de chacun. On a choisi Karl, puis je lui ai transmis les mises à plat du disque et il a réalisé la pochette avec seulement deux ou trois modifications que nous lui avons suggérées.
Thomas : Son idée de base nous a plus tout de suite. Et pour la petite histoire, la pochette du 45 tours aurait dû (JBe : aurait pu) être la pochette de Speech of freedom, le précédent album, il l'avait construit comme ça. Mais d'autres personnes ont décidé que l'album devait avoir une autre pochette.
Vos coups de cœur du moment ?
JBe : Relentless de Youth Avoiders
Dudu : "Sweet child o mine" (rires)
Fra : Crucible de Schedule 1, l'album de l'année !
Sinon, ça vous fait quoi d'avoir maintenant, avec Fra, un amateur de foot dans le groupe ?
Fra : En fait, on n'en parle pas du tout (rires).
JBe : On ne savait pas qu'il était amateur de foot !
Thomas : Il peut aimer le foot, mais il n'en parle jamais et il n'a pas intérêt à nous en parler !
Un dernier mot ?
Fra : On parlait à qui là ? (rires)
JBe : L'album sort bientôt, et la tournée aura lieu principalement à l'automne prochain.
- Marie d'Emm (5 hits)
Merci à Fra, JBe, Thomas, Mikis et Dudu pour leur disponibilité, et à Mr Cu! et Catherine KK par ce que je l'ai décidé.
Photos : Marie d'Emm.
Publié dans le Mag #60