Pour évènement exceptionnel, format exceptionnel ! La sortie d'un album des Burning Heads est toujours quelque chose de particulier, alors la team HuGuiGui a déployé la grande technologie et ses bons mots pour te faire part de son avis sur Torches of freedom, 14ème album de nos orléanais préférés.
- Alors mon bon Circus, t'en penses quoi de ce nouveau disque des Burning ? De mon côté, j'ai toujours cette petite appréhension quand il s'agit de les enfourner dans ma hi-fi. Sera-t-il aussi bien que le précédent ? Je me pose décidément trop de questions car ce disque, n'ayons pas peur de le dire, passe comme une lettre à la Poste.
- Et bien non seulement je n'en pense que du bien mais je divulgâche direct, pour moi c'est leur meilleur album depuis Taranto ! Oui m'sieur ! Pas un morceau n'est à jeter et il regorge de tubes qui auraient tout autant eu leur place sur Escape ou Super modern world.
- Le meilleur depuis Taranto ? Ah ouais, carrément. Tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère. Mais je te rejoins sur cette analyse, même si j'ai un sacré faible pour le double album précédent (Choose your trap). Je pense que la production de Guillaume Dussaud y est pour beaucoup. En tout cas, "Wrong direction" et "Not a robot" auraient pu figurer sur la tracklist du génial album power pop/punk qui n'a pas eu l'intérêt qu'il méritait. Et pour rebondir sur ta dernière phrase très pertinente, je considère Torches of freedom comme un patchwork réussi de tout ce que les Burning Heads ont fait de mieux dans leur carrière. "Gwardeath & Nasty" aurait pu se retrouver sur Escape, "C.O.L.L.A.P.S.E." sur Be one with the flammes et "Anger of yesterday" a des faux airs de "Reaction". Et ce chant, qu'en penses-tu ?
- En effet mon cher Gui, on retrouve ici tout ce qu'on aime chez les Burning et les fans de la première heure ne seront nullement dépaysés. Pour ceux un peu sceptiques, qui ont des boutons quand on leur dit "le changement c'est maintenant", il y a des petites touches de nostalgie et clins d'œil par ci par là. Le morceau "Gwardeath & Nasty" qui commence par un bon vieux "Hey you!", le titre clin d'œil "Endless loop (in my head)", une petite souplesse reggae (pas plus qu'il n'en faut), des mid tempos efficaces... et pour ce qui est du chant, dire que Fra fait grave le job est un doux euphémisme. Déjà sur leur compil Under their influences, c'est son morceau qui sonnait le plus Burning, sa voix étant assez proche de celle de Pierre, l'essai est transformé ici. On est vraiment en terrain familier ! Même l'artwork est... hum. dans la lignée des précédents, ahaha.
- On peut également citer cette fabuleuse reprise de "In my head" de Ravi sur le tribute du premier album (sold out depuis longtemps) où Fra fait un travail formidable. Pour en revenir à notre sujet principal, c'est à tout fait vrai : le chant de Fra s'intègre parfaitement aux mélodies du combo d'Orléans. Fra ne copie pas le chant de Pierre. Non. Il se l'approprie. Avec une nuance de taille : ses influences. Tu ne trouves pas que ça sonne bien à l'anglaise tout ça ?
- Complètement ! La touche punk hxc américaine en mode vénère est moins prégnante et s'est étoffée de références plus anglaises dans le chant. mais aussi dans les guitares. Là-dessus c'est le retour de Phil qui a été déterminant. On dirait que le gars a été cryogénisé et il revient 20 ans après, comme si de rien n'était, avec plein d'idées, de gimmicks et apportant un jeu plus aéré, moins frontal. Ça leur ouvrait davantage de possibilités au niveau des compos et ils s'en sont plutôt bien saisis, non ?
- Cryogénisé ? Mais mon bon Circus, je crie au génie là ! N'oublions pas, pour faire toujours notre référence à Taranto, que ce disque a été composé à l'époque de Escape et que notre bon Phil est donc à l'origine de cette pelleté de tubes. Quoi qu'il en soit, j'en reviens à dire, mais cela me semble important d'être souligné, que Torches of freedom est d'une diversité attrayante. Passer d'un morceau punk hardcore ("Gwardeath & Nasty") à une sucrerie ("The way you lie", mon titre préféré) bourrée de mélodies vocales (chapeau aux chœurs qui sont parfaits du début à la fin) puis rebondir sur un morceau quasi mélancolique ("Wrong direction"), c'est du grand art. Et que dire de ce final complètement inédit mais tout de même familier dans la sonorité ?
- Un peu qu'on va en parler de "Once in a blue moon" ! Ce dernier titre est complètement dingue ! Et c'est celui-ci, perso, mon préféré (avec "Wrong direction"). Surtout la deuxième partie, instrumentale et ces riffs de la mort qui tue, alors qu'on aurait pu penser le morceau terminé. On s'éloigne un peu des Burning, je trouve, avec les quasi 6 minutes mais ça ne laisse augurer que du bon pour la suite. L'Histoire jugera si Torches of freedom mérite d'être sur le podium des albums (conversation toujours sujette à discordes, voire disputes irréversibles) mais la cuvée Burning de 2022 est un excellent cru. J'imagine que tu ne me contrediras pas.
- Effectivement, je ne vais pas te contredire. Tel un chat, ce groupe retombe toujours sur ses pattes et je me réjouis par avance des concerts qui intégreront ces chansons dans la setlist. Et à celui qui me rétorquera que les Burning sans Pierre, ce n'est pas les Burning, je lui répondrai ceci : certes, les Burning sont dorénavant sans Pierre, mais il a été remplacé par un roc(keur) et tu n'auras qu'à écouter ce disque pour te rendre compte que le Fun, la Passion, et l'Énergie sont toujours au programme !
Publié dans le Mag #50