Après avoir joué avec le feu (Fire), BurkingYouth. change d'élément et nous plonge dans Water sans foncièrement bouleverser sa musique. Il nous concocte toujours des titres racés où l'Indie Pop voire un Rock délicat viennent nous titiller les oreilles. Plus qu'un simple effet de suite, ce nouvel EP voit ses cinq titres être en lien direct avec l'eau (le plongeon, le phare, l'océan, la pluie...) et mérite donc de mettre à l'honneur cette jolie couleur bleue. Avec ses petites pointes électriques et sa basse très présente, "Dive" s'impose comme le titre éclaireur, plus même que "Lighthouse" qui indique une voie plus épurée en se laissant porter par une dynamique plus saccadée. La douceur s'impose au fond de l'océan, un calme abyssal amené par des sonorités plus claires même si la distorsion gronde toujours un peu dans le lointain. Un très beau morceau qui prépare à un "In the water" dominé par les instruments notamment le piano et la guitare dont quelques parties me font penser à David Gilmour (Pink Floyd), celui qui a su démontrer que la lenteur d'un solo pouvait le rendre encore plus beau. "Rainy day", le titre qui referme Water explore la même veine, on ne multiplie pas les couches, on laisse de la place au silence, le rythme est mis de côté, les notes viennent simplement habiller une voix qui touche par la fragilité exprimée, là encore, le son du piano fait son œuvre et on se retrouve bouleversé par la tristesse ambiante. En parcourant un autre élément, David Lorgis continue d'étaler son talent de compositeur et d'interprète, si après plusieurs EPs, on réclame souvent l'album, ici, je peux me contenter d'autres voyages pour découvrir d'autres humeurs... peut-être plus aériennes ?
Publié dans le Mag #45